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Commerce de chou pomme : ce légume fait le bonheur de nombreuses femmes

Les marchandes s’arrachent les sacs de cette plante qui entre dans les préparations culinaires des ménages

 

Samedi 20 février au marché de «Sougounicoura» de Médina Coura (Commune II). Le ciel ombrageux réduit la visibilité. Des commerçantes sont installées de part et d’autre de la voie principale qui traverse ce marché. Le marchandage et les discussions sont nourris entre commerçantes et clientes. Trois munibus Sotrama, tous chargés de sacs de choux, d’aubergines et de paniers de tomates, stationnent. Aux cris et brouhaha des femmes se mêle l’ambiance du marché. Les marchandises sont étalées à même le sol, en pleine chaussée et devant des boutiques qui n’ont pas encore ouvert leurs portes. Des sacs de 50 kg contenant des légumes sont superposés sur des planchers établis sur des caniveaux et servant de pont de passage.

Entre les paniers remplis d’aubergines, de tomates, de salades et de sacs de chou, déambulent des dizaines de vendeuses au détail de choux. Celles-ci séparent les bons légumes de l’ivraie.
Parmi tous les légumes proposés à l’appréciation de ces braves commerçantes, le chou semble avoir la cote. «La campagne du chou pomme bat son plein au Mali. Elle s’étend de septembre à fin mars», lance la quinquagénaire Djénéba Traoré, vendeuse de laitues et de légumes au marché de Médina Coura.
La vente de cette plante potagère de la famille des crucifères, génère des revenus importants pour de nombreuses femmes comme elle. Le marché de Médina Coura est considéré comme le lieu principal d’approvisionnement pour de nombreuses vendeuses. Il est approvisionné par les producteurs des villages environnants de Bamako. Et en cette période, le prix du chou pomme est abordable. Le sac de 50 kg est cédé entre 3.500 Fcfa et 4.000 Fcfa, confirme Mme Coulibaly Aminata Kamaté, commerçante au marché de Médina Coura.

AVANT L’AUBE- Pour satisfaire la clientèle, les vendeuses en gros se lèvent très tôt le matin. Elles sont déjà présentes au marché avant l’aube (4 h 30). Le métier exige cette aptitude afin que les clientes (les détaillantes) qui viennent des différents marchés de proximité puissent être approvisionnées avant le lever du soleil.
Rencontrée sur place, Fatoumata Sidibé est l’une de ces commerçantes détaillantes. Celle qui vend des légumes au marché de Lafiabougou-Kôda (Commune IV) achète sept sacs de choux à raison de 4.000 Fcfa le sac. Pendant ce temps, sa collègue Mme Diakité Oumou Cissé, engageait un marchandage tendu avec les grossistes. Ayant échoué à convaincre son fournisseur de baisser de quelques francs le prix du sac, elle achète finalement cinq sacs.
La transaction conclue, Fatoumata Sidibé et Mme Diakité Oumou Cissé regardent tout autour d’elles en quête de moyens de transport pour acheminer la marchandise au marché de Lafiabougou-Kôda. L’une d’elle aperçoit des tricycles trainer dans le coin. D’un pas alerte, elle se précipite pour apostropher le propriétaire de l’engin à trois roues. D’autres commerçantes qui avaient déjà fini leurs achats, avaient pu négocier des porteurs de bagages et des chauffeurs de taxis pour transporter leurs colis.

Le marchandage fini, le conducteur du tricycle charge les marchandises de nos deux braves dames à l’arrière de son engin. Elles prennent place à côté du conducteur. Direction : le marché de Lafiabougou. Où elles revendent le tas de trois choux pommes à 500 Fcfa, soit 150 Fcfa ou 200 Fcfa l’unité (selon la taille).
Comme ces détaillantes, les grossistes se frottent également les mains, corrobore Nabitou Konaté, commerçante au marché de Médina Coura. Cette mère de trois enfants exerce cette activité depuis plus de 20 ans. «Notre activité a beaucoup prospéré ces derniers mois grâce à la vente de choux pommes. Je vends entre cinq et sept sacs par jour. Je fournis des détaillantes. Grâce à cette activité, j’assure toutes les dépenses de la famille à l’aide du bénéfice que je réalise après chaque vente», se réjouit la grossiste.

PROTÈGE CONTRE LES CANCERS- Mariam Kassé, elle, fait également de bonnes affaires. à la différence de Nabitou Konaté, elle est obligée de héler les usagers qui passent devant elle pour attirer leur attention sur sa marchandise. «Venez ! Venez ! Venez voir ! Il y a de très bons et beaux choux verts à moindre prix», s’écrie-t-elle, le visage couvert de grosses gouttes de sueur. Interrogée, Mariam Kassé pense que c’est le seul moyen d’attirer la clientèle pour espérer gagner sa vie. «Dès fois, je peux gagner 6.000 Fcfa par jour», ajoute la vendeuse.

Si les commerçantes de ce produit trouvent leur compte, les consommateurs, eux, renforcent les capacités protectionnistes de leurs cellules. Le chou assure une protection de notre organisme par l’action des fibres alimentaires qui sont des antioxydants, protègent nos organes digestifs contre les cancers et accélèrent le transit intestinal (donc il nous épargne de la constipation) et des troubles du transit comme les colopathies fonctionnelles, selon le nutritionniste Dr Mamadou Zié Traoré. Pour qui la présence de la vitamine K dans le chou renforce les facteurs de coagulation du sang donc il est très bénéfique pour les personnes souffrant de problèmes de saignement intermittent.

Aussi le chou contribue-t-il beaucoup à la formation et au renforcement des os, explique l’expert. Il participe également, selon lui, à l’entretien du système nerveux périphérique (entretien des nerfs), à la santé des cartilages, des dents et des gencives. à titre d’exemple,100 grammes de chou pomme contiennent principalement des glucides (4,6 g), fibres alimentaires (3,5 g), calcium (59 mg), iode (moins de 20 micros grammes), les vitamines B1, B2, B5, B6, B9, C, K1 en proportion variable selon la nature et l’espèce de choux. «Il existe les choux blancs, verts et rouges», précise-t-il.

Toutefois, le chou est un légume modérément calorique, c’est-à-dire peu énergétique (36,5 Cal/100 g) de par la présence des glucides. Pour le nutritionniste, 100 grammes de chou pomme apportent à l’organisme 36,5 calories à l’homme. Il faut pourtant 2.000 à 2.500 kilos de calories par jour à un adulte pour assurer son fonctionnement normal, précise Dr Mamadou Zié Traoré.

Yacouba TRAORÉ

Source : L’ESSOR

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