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Commerce d’aliment bétail : UN MÉTIER NOBLE MAIS PEU RENTABLE

A Bamako, le commerce de l’aliment bétail est devenu une activité principale pour plusieurs personnes. C’est le constat établi par notre équipe de reportage. Mais ce métier comme tant d’autres n’est pas sans difficultés. Une remarque est là, la plupart des vendeurs de l’aliment bétail sont des jeunes ruraux qui ont migré dans la capitale. Il y a aussi des filles non scolarisées qui excellent dans ce créneau en vue de subvenir aux besoins de leurs familles.

La jeune fille Sira Diarra est vendeuse d’aliment bétail. Avant, c’est sa maman qui faisait le commerce. «Je fais cette activité pour que la famille gagne quelque chose, car j’ai perdu mon père depuis le bas âge. Avant, le prix du sac sorti d’usine était vendu à 15.000 Fcfa, mais pendant la période des pluies, il descend jusqu’à 8.350 Fcfa», explique-t-elle. Regrettant de ne pas aller à l’école, Sira Diarra espère trouver un travail meilleur dans la capitale.
Depuis 18 ans, Mohamed Kagnassi vend de l’aliment bétail à Bamako. Il s’approvisionne auprès des unités industrielles de Ségou. Son compagnon Boubacar Touré s’appesantit sur les difficultés de ce métier. «Nous pouvons passer toute une journée sans percevoir 1000 Fcfa, nous discutons chaque fois avec nos clients sans aboutir à une transaction fructueuse. Je suis en train de trouver un autre boulot», confie-t-il. Au quartier Hippodrome, Adama Kouyaté vend de l’aliment bétail depuis 1991. Contrairement à Boubacar Touré, il ne se plaint pas. «Toutes les deux semaines, je peux vendre 10 tonnes d’aliment bétail. Ce commerce marche surtout pendant la saison sèche en l’absence de fourrage pour alimenter les animaux. Par contre, en cette saison des pluies, le marché ne tourne pas. Beaucoup de clients achètent les herbes fraîches apportées de la brousse», explique-t-il.  Selon lui, le fait d’exporter l’aliment bétail dans les pays voisins tels que la Mauritanie ou le Burkina Faso, explique en grande partie la cherté de ce produit sur le marché local. Toute chose qui se répercute sur les prix des moutons. Pour le cinquantenaire, le commerce de l’aliment bétail est un noble métier qui demande beaucoup de passion. «Durant toutes ces années, je ne me suis jamais plaint de la rentabilité de ce commerce, car j’arrive à prendre ma famille en charge», dit-t-il avec fierté. Amadou Diallo est vendeur de moutons. Il apprécie beaucoup la qualité des aliments bétail fabriqués dans notre pays. «Quand j’achète un sac d’aliment bétail, ça peut durer 10 jours et mes animaux sont bien nourris», affirme-t-il. Depuis cinq, M.S ne fait que décharger les sacs d’aliment bétail dans les magasins. «Je ne gagne pas beaucoup car le déchargement d’un sac de 50 kg ne coûte que 50 Fcfa. Parfois, on est amené à décharger des sacs de 100 kg, c’est très pénible. Quand nous voulons augmenter le prix de déchargement, les commerçants s’opposent. Il faut que je trouve un autre travail plus lucratif», confie-t-il.
Nous sommes également tombés sur un groupe de jeunes hommes en train de décharger une cargaison. Ces jeunes peuvent gagner 20.000 Fcfa par camion. Toutefois, Amadou Diarra, un membre du groupe, dit ne plus tenir le coup. A force de décharger les cargaisons, il a aujourd’hui mal à la hanche. Comme il n’a pas beaucoup d’argent pour se soigner correctement, il traîne avec son mal. Au Mali, les aliments bétail sont produits par des unités industrielles installées à Koulikoro, Ségou et Koutiala. Une quantité importée est exportée dans les pays voisins comme la Mauritanie, le Sénégal, le Burkina Faso et le Niger

Aminata TRAORÉ

L’Essor

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