De fervent soutien à potentielle rivale. Après une lune de miel au cours de laquelle Ségolène Royal a ardemment soutenu Emmanuel Macron, d’abord en tant que candidat à la présidentielle, ensuite à l’Élysée, le divorce est désormais prononcé: le chef d’Etat va mettre fin ce vendredi à ses fonctions d’ambassadrice des pôles, après de multiples critiques à l’égard de l’exécutif.
Depuis une semaine, la petite musique que Ségolène Royal donne à entendre laisse de plus en plus penser à une potentielle candidature en 2022. Vendredi 17 janvier, après avoir affirmé qu’elle avait déjà quitté son poste d’ambassadrice, elle annonçait la création de “Désirs de France, avenir de la planète”. Une association politique bâtie sur la charpente de sa fondation “Désirs d’avenir pour la planète”.
Ouvrir “une troisième voie”
Cette association se veut être “un laboratoire d’idées” pour “une troisième voie entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen”, a indiqué l’intéressée à l’Agence France-Presse (AFP), face au duel qui se profile en 2022. La structure pourrait devenir parti politique, selon Le Figaro.
“On ne voit pas se dessiner un autre choix politique, et dans une démocratie, il faut des choix politiques, dans des débats politiques respectueux des uns des autres. (…) Et je contribuerai à ce que cette solution alternative, cette voie alternative se dessine. Bien sûr que j’y contribuerai”, avait lancé Ségolène Royal jeudi 16 janvier sur BFMTV.
Sans faire (encore) formellement acte de candidature, l’ancienne socialiste s’en est encore approchée davantage mercredi, dans les colonnes du Monde. La veille, elle lançait le site internet de son association, précise le journal.
“Mon envie, c’est la présidentielle. Ce n’est pas une aventure personnelle”, a confié au quotidien du soir l’ancienne présidente de Poitou-Charentes. Réitérant comme un leitmotiv vouloir “desserrer l’étau qui est en train de se mettre en place entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen”.
En attendant de se mettre officiellement sur les rangs des prétendants à l’Élysée, Ségolène Royal multiplie les initiatives. “Nous allons organiser des universités populaires au printemps. La première portera sur le thème du financement du modèle social”, avait-elle déjà indiqué à l’AFP.
Tournée de soutien en vue des municipales
D’ici là, malgré l’enquête préliminaire du parquet national financier sur l’usage des moyens qui lui étaient affectés en tant qu’ambassadrice des pôles, Ségolène Royal compte peser dans la campagne des municipales en effectuant une tournée dans plusieurs villes pour soutenir des candidats.
Elle se rendait ce jeudi à Marseille pour soutenir Samia Ghali, la sénatrice de gauche de la cité phocéenne, en rupture avec le Parti socialiste. Une visite qui devait également servir de rampe de lancement officiel à son association “Désirs de France, avenir de la planète”. Et une nouvelle occasion de se rapprocher de la présidentielle, sans, encore, sortir officiellement du bois, mais en glissant toutefois, face à la presse, qu’il “y a urgence à dire aux Français qu’on peut gouverner autrement”.