Le financement de l’enseignement supérieur au Mali était au cœur d’un échange le 28 mars 2019 à Bamako. Organisé par le Projet d’appui au développement de l’enseignement supérieur(PADES), cette rencontre présentait un rapport s’inscrivant dans l’un des deux grands axes autour desquels s’articule l’action du PADES : la gouvernance institutionnelle améliorée.
Selon le Pr. Bakary Cissé, coordinateur du PADES, un constat s’est d’abord imposé : l’enseignement supérieur malien est doublement complexe. D’abord, dans ses statuts, puisqu’un enseignement privé se développe rapidement aux côtés des institutions des institutions d’enseignement supérieur publiques sans communication entre ces deux composantes.
Par ailleurs, les établissements publics sont eux-mêmes de nature variables avec, d’un côté, les grandes écoles qui peuvent sélectionner les étudiants à l’entrée et fixer le montant de scolarité et, de l’autre, les quatre universités de Bamako qui doivent le plus souvent accueillir les nombreux étudiants orientés vers elles et qui disposent, comme ressources propres, de frais de solidarité d’un montant très faible(5 000FCFA par an et par étudiant) et fixé par l’Etat.
L’étude réalisée par le PADES présente les mécanismes actuels de financement de l’enseignement supérieur qui ont été analysés et chiffrés avec, en premier lieu, le financement de l’Etat qui est prédominant. « Il faut savoir que l’Etat malien accordait, au début de cette décennie, une grande priorité budgétaire à l’éducation contre le quart dans la CEDEAO », a expliqué le Pr. Cissé.
A l’intérieur de ces ressources accordées à l’éducation, l’enseignement supérieur en recevait environ 20% et les prévisions faites dans les budgets-programmes laissent à penser que ce pourcentage sera difficile à maintenir étant donné la priorité accordée à l’enseignement fondamental. En complément, une brève analyse chiffrée de l’action sociale en faveur des étudiants a été conduite : sa part dans les dépenses de l’Etat pour le supérieur devrait décroitre légèrement dans les prochaines années tout en restant encore supérieure au quart de ces dépenses.
Parmi les autres acteurs, les entreprises, au travers du Conseil national du patronat malien(CNPM), ont commencé de signer des conventions avec les universités publiques de Bamako. Ainsi, depuis 2018, cette stratégie a amorcé un processus qui devrait se développer en ce qui concerne les fonctions professsionnalisantes et faciliter l’insertion professionnelle des étudiants concernés.
Soumaila T. Diarra
Source: Le Républicain