Au Mali, nombreuses sont les jeunes filles, pour diverses raisons, qui s’adonnent très tôt à la sexualité et deviennent rapidement des mères célibataires avec des enfants. Dans cet article fictif, Mariam nous raconte le cas d’une fille imaginaire qu’elle nomme Sira.
Âgée de 20 ans, Sira[i], en raison de son charme et de sa beauté, est une véritable « fille de concurrence », comme on se plait le plus souvent à nommer les filles les plus sollicitées par les hommes. Grande, mince, teint clair tel une Touarègue, Sira se faisait parler d’elle, sans cesse, dans les milieux des jeunes.
Le problème de Sira jolie est qu’elle ne sait pas prendre soin de toutes ces qualités que Dieu lui a offertes. Issue d’une famille assez pauvre, la petite Sira s’adonne très tôt à la sexualité. Déjà à 16 ans, elle se promène avec un enfant sans père. Quatre ans plus tard, elle est de nouveau enceinte.
« Ma beauté en fonds de commerce »
Ils sont nombreux les hommes avec lesquels cette jeune fille est en relation « amoureuse », le plus souvent malgré elle-même. Elle a perdu son père depuis à bas âge. Sa mère prend soin d’elle et de ses frères grâce à la vente de beignets, chaque matin au portail du domicile, qu’il squatte en attendant que le propriétaire revienne de l’aventure. Sa maman faisait également de la lessive pendant le reste de la journée.
« Pour subvenir à mes propres besoins, je me suis laissé tomber dans les bras des hommes en transformant ma beauté en fonds de commerce », déplore la jeune dame qui regrette s’être adonnée très tôt à des relations sexuelles sans pour autant avoir la moindre expérience.
À 16 ans, lorsqu’elle tombe enceinte pour la première fois, jusqu’à trois mois, elle ne savait absolument pas ce qui se passait bien vrai que certaines de ses amies la taquinaient. « Je ne voyais plus mes menstrues, mais je ne vomissais point, je ne sentais pas de vertige et tous les changements qui survenaient au niveau de ma physiologie, je les trouvais normaux », explique-t-elle avant de reconnaitre : « J’étais pourtant enceinte d’un enfant sans père ». Aucun des hommes avec lesquels elle a eu des relations sexuelles, il y a trois mois, n’a souhaité s’assumer.
« Mère célibataire à deux enfants »
Après la naissance de ce petit garçon, bien vrai que Sira avait pris la décision de changer de mode de vie, le même système a vite repris en raison de l’augmentation des dépenses et de la pauvreté. « Chose bizarre, tous me disent que je suis belle et qu’ils souhaitent être avec moi, mais personne ne souhaite venir demander ma main en mariage », constate Sira avec regret avant de se convaincre : « Ils veulent juste coucher avec moi ».
À 20 ans, elle conçoit sa deuxième grossesse. Cette fois-ci, celui qu’elle a indexé comme en étant l’auteur a catégoriquement nié la paternité malgré qu’il a couché avec la fille à plusieurs occasions. « Je ne peux pas assumer la paternité de l’enfant d’une fille, me dit-il, qui couche avec tous les hommes », rapporte Sira, la tête entre les deux mains.
« Il était cette fois-ci hors de question que je donne naissance à un second enfant sans père », laisse-t-elle entendre dans une voix imposante. Elle décide donc de porter plainte contre le supposé auteur de sa grossesse.
Au commissariat, Ahmadou, âgé de 40 ans, est tenu responsable de la grossesse du fait qu’il reconnait avoir eu des relations sexuelles avec la fille durant toute la période dont date la grossesse. Toutefois, « il refuse catégoriquement de m’épouser comme je le souhaitais, précise Sira. Je deviens ainsi une mère célibataire à deux enfants ».
Mariam
Source: Sahel Tribune