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Commémorative du 20e anniversaire de la disparition de Balla Moussa Kéïta du 6 au 12 mars 2021 Une semaine consacrée à la perpétuation de la mémoire de Balla Moussa Kéïta

La «Semaine culturelle commémorative du 20e anniversaire de la disparition de Balla Moussa Kéïta» prendra fin ce vendredi. Auparavant, la semaine a été consacrée à la commémoration et à la perpétuation de la mémoire de l’homme de cinéma que fut Balla Moussa Kéïta.

La “Semaine culturelle commémorative du 20e anniversaire de la disparition de Balla Moussa Kéïta”, tenue du 6 au 12 mars 2021, a été une véritable fête du cinéma dédiée à la commémoration et à la perpétuation de la mémoire de feu Balla Moussa Kéïta.

Placé sous la coprésidence du ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme Kadiatou Konaré et de celui de la Communication et de l’Economie Numérique, Amadoun Touré, l’évènement avait un programme d’activités consacré, entre autres, à la visite des membres du Cabinet du ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme et des membres de la Commission d’organisation dans la famille de Balla Moussa Kéita ; des conférences-débats et des projections de films comme “La danse du singe”“Sigida” de Salif Traoré ;  “Le bouclier de Bina”“Yeelen”“Finye” , “Denmuso”“Baara”  de Souleymane Cissé, “Faraw” d’Abdoulaye Ascofaré.Initiative du ministère de la Culture de l’Artisanat et du Tourisme (qui a répondu à toutes les attentes), la “Semaine culturelle commémorative du 20e anniversaire de la disparition de Balla Moussa Kéïta” avait été auparavant saluée lors de sa cérémonie d’ouverture, le samedi 6 mars 2021 au Cicb. Des témoignages qui en disent long sur l’homme.                                                                Siaka DOUMBIA

Le témoignage de Bouba Kéïta (fils  de Balla moussa Kéita) :

“Mon père est né pour le Mali et est mort pour le Mali”

Le fils Balla Moussa Keita

Dans son témoignage, Bouba Kéita, le fils de Balla Moussa Kéïta, a laissé entendre que son père est né pour le Mali et est mort pour le Mali. “Il m’est difficile de parler de mon père qui était un homme de foi. Il est né pour le Mali et il est mort pour le Mali. Il avait une priorité qui consistait à se consacrer aux autres et à sa famille. Il s’est toujours partagé entre sa famille, sa patrie et sa population. J’ai cru à la mort à travers mon père qui a écrit son propre avis de décès, 7 mois avant son décès, pour ne pas oublier ses parents, amis, ses collègues et connaissances dont il était sûr que ses enfants ne les connaissaient pas. Il a préparé le communiqué de son décès avant de nous le confier.

Et lors de ses funérailles, je n’oublierai jamais une aussi grande foule qui l’a accompagné à sa dernière demeure. Et ce jour, j’ai oublié que c’étaient les funérailles de mon papa car la foule m’a impressionné. Je remercie le Mali et le peuple malien pour cette mobilisation pendant les funérailles de notre père”, a-t-il dit.

Il a salué la ministre de la Culture de l’Artisanat et du Tourisme, Kadiatou Konaré, pour avoir initié la semaine qui commémore leur père. Il a aussi remercié la Ministre qui avait dit que le devoir de souvenir est un devoir d’avenir et qui a la volonté de pérenniser la semaine. Dans ses hommages, il n’a pas oublié feue Aïssata Cissé qui a été la fidèle amie et la complice de tout le temps de Balla Moussa Kéïta.

“Aïssata Cissé et Balla Moussa Kéita ont eu une relation très intime. C’est grâce à Aïssata Cissé que Balla Moussa Kéita a intégré la Radio nationale. Et ils ont gardé une amitié très  profonde. Je salue et remercie les amis de Balla Moussa Kéita, notamment Souleymane Doucouré, l’homme qui a passé 30 ans dans le même bureau que Balla Moussa Kéita et qui était son confident. Si Balla Moussa Kéita est réellement une bibliothèque, Souleymane Doucouré fait partie des gardiens de cette bibliothèque car il a eu cette chance de connaître tout de Balla Moussa Kéïta”, a-t-il témoigné.

               Siaka DOUMBIA

 

Souleymane Cissé (cinéaste, parrain de la semaine) :

“C’est grâce à Balla Moussa Kéïta que  j’ai pu réaliser “Denmuso” et percer dans le cinéma”

Souleymane Cissé

Aux dires de Souleymane Cissé, le 6 mars 2001, le jour du décès de Balla Moussa Kéita l’a trouvé à la Mecque pour le hadj de son grand frère, Niamina Sory. Et ce décès a été pour lui une désagréable surprise. Très ému, il a remercié le ministre Kadiatou Konaré pour l’initiative de célébration de Balla Moussa Kéita qui est la célébration de la culture malienne et la promesse de mise en place du Haut conseil de l’industrie des arts et de la culture dont les cinéastes rêvaient depuis 30 ans. Il est revenu sur sa collaboration avec Balla Moussa Kéita qu’il a connu à partir de la réalisation de son premier film long métrage “Denmuso”.

Après 4 semaines de recherche pour dénicher un acteur pouvant jouer le rôle principal de chef de famille, quelqu’un lui a recommandé Balla Moussa Kéita pour jouer ce rôle. “Après mes 6 ans d’études de réalisateur à Moscou, je suis retourné au Mali en 1969.  Après en avoir passé 4 à me promener, j’ai décidé de réaliser mon premier film “Denmuso”. Après mes recherches pour dénicher un acteur pour le principal rôle, quelqu’un m’a recommandé Balla Moussa Kéita. Après avoir lu le scénario, il a accepté de jouer le rôle jusqu’au bouclage du film. Malgré les péripéties du tournage du film, Balla Moussa Kéita n’a jamais manifesté un mécontentement.  Il a enduré les difficultés avec moi. Lorsque le tournage du film est fini, j’ai envoyé les pellicules en France pour son développement. Les pellicules me sont revenues sans images. Les 6 mois de tournage du film venaient d’être perdus. J’ai été accusé d’avoir vendu la pellicule. C’est ainsi que j’ai été arrêté à mon retour de France. J’ai été trimballé durant 3 jours à la Brigade d’investigations. J’ai été enchaîné et maltraité devant mon équipe de tournage et mes acteurs. Balla Moussa Kéita n’a pas pu supporter cette scène. Ce jour, nous avons tous pleuré. Mais Balla Moussa Kéïta a beaucoup pleuré à cause des efforts qu’il avait fournis pour la réalisation du film. C’est ainsi qu’il m’a encouragé pour que je puisse reprendre le tournage du film. C’est ainsi que nous avons repris le cinéma. C’est pour dire que c’est grâce à Balla Moussa Kéita que j’ai pu réaliser “Denmuso” et percer dans le cinéma.”, a-t-il raconté l’histoire de la réalisation de “Denmuso”.

Pour la réalisation de “Finye” (le vent), révèle Souleymane Cissé, quelqu’un m’a dit d’aller voir le ministre de la Culture de l’époque, Alpha Oumar Konaré (le père de l’actuelle ministre de la Culture). Après avoir lu le scénario, Alpha Oumar Konaré lui a dit qu’il ne peut rien faire pour la réalisation du film. C’est ainsi qu’il lui a suggéré d’aller demander l’autorisation de réalisation du film au Général Moussa Traoré (président de la République). Et Dieu faisant bien les choses, Moussa Traoré lui a dit de faire son film sur les militaires. “C’est Moussa Traoré lui-même qui m’a fourni les équipements, les uniformes et les véhicules militaires. C’est ainsi qu’a commencé “Finye”. Après le bouclage du tournage et le développement du film, j’ai été conseillé de ne pas venir au Mali avec le film. Sinon que je serai arrêté et emprisonné. C’est ainsi que je suis parti montrer le film en privé au Président Moussa Traoré. Après avoir visionné le film, Moussa Traoré m’a dit que le film est bon et que je peux le diffuser. Je l’ai remercié avant de le quitter. Mais la Commission de censure des films voulait censurer “Finye”. C’est ainsi que je leur ai dit que le Président a donné son accord pour la sortie du film. Et la Commission m’a laissé sortir le film”, a-t-il dit.

Il a ensuite expliqué qu’à travers “Finye”, il avait prédit le changement au Mali. Mais les gens ne l’ont pas cru. Et le changement a eu lieu. Il a remercié le Bon Dieu et conseillé à la ministre de la Culture de serrer la ceinture pour que la Culture puisse sauver le Mali. “Si la Culture se développe au Mali, le pays se développera incontestablement. Le Haut conseil de l’industrie des arts et de la culture doit être réalisé et le Mali changera complètement”, a-t-il recommandé.

Selon Youssouf Coulibaly (ancien directeur du Cnpc), Balla Moussa Kéita était un monument de la culture malienne, une icône du cinéma qui est mort dans le dénuement, dans la précarité. Avant sa mort, Balla Moussa Kéita a conseillé aux autorités de penser aux acteurs qui vivent dans la misère. L’hymne de Balla Moussa Kéita (chanté par l’Ensemble instrumental) et la projection du film “Yeelen” ont mis fin à la cérémonie d’ouverture de la semaine.

La semaine sera bouclée ce vendredi 12 mars 2021 par, entre autres, une cérémonie de baptême d’une rue portant le nom Balla Moussa Kéita ; la prestation de Super Biton, Balla Moussa Junior, Mariam Koné et la projection du film “Guimba” de Cheick Oumar Sissoko.                                                                      Siaka DOUMBIA

Source: Aujourd’hui-Mali

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