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Comme les dieux d’Anatole France, les maliens ont soif de bonne gouvernance.

Dans un article prémonitoire publié dans L’Indépendant quelques semaines avant l’arrestation du Président Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août 2020, Dr. Gaoussou Diarrah, préfacier de la compilation de mes éditoriaux à paraître, résume ce qui a semblé être la naissance d’une espérance, malheureusement vite déçue. « En mars 1991, une belle espérance est née : la politique resplendissante. A l’épreuve des faits, après quelques années d’exercice du pouvoir par les démocrates, l’espoir s’est éteint, comme consumé et asphyxié.

La politique a perdu son crédit, son prestige et une bonne partie de son influence », avait le Docteur d’Etat, Professeur d’Université, chercheur et écrivain. Il a éloquemment décrit le douloureux sevrage dont les Maliens sont victimes, en le comparant à une soif insupportable, à l’instar de  la description  du célèbre écrivain français, Anatole France, qui a peint, dans sa défense des causes sociales et politiques, la grande douleur des Français dans son roman « Les Dieux ont soif ». Dans son adresse à la nation à l’occasion du nouvel an, le Colonel Assimi Goïta, Président de la Transition, n’a pas indiqué autre chose à nos concitoyens en signifiant aux acteurs socio-politiques que, « Logiquement, … le futur ordre constitutionnel doit être différent… ».

C’est que l’Etat, qu’il soit République ou Royaume, Principauté ou Fédération, pas que ses institutions, ne peut se passer de vertu chez ses serviteurs. Si le Mali s’élève sur le substratum des glorieux empires, c’est que nos ancêtres qui les ont bâtis étaient de bons gouvernants particulièrement sourcilleux sur la conduite de l’administration, la gestion des impôts et de tout ce qui s’y apparentait, l’organisation de la défense des cités, donc une possession de l’art militaire, etc. Bien entendu, il y a eu les razzias d’un temps et la colonisation d’un autre qui ont eu raison de nos ‘’Tatas’’, de nos dunes de défense, de bien de nos remparts. La supériorité des armes, servie par la surprise, a fait la différence. Mais aujourd’hui, nous avons une vraie armée quand nos violeurs impénitents ne disposent que de groupes armés terroristes dévolus à la mission de venir semer chez nous la mort dans le but unique s’accaparer de nos ressources, immenses de surcroît. Et  nous avons des soldats, officiers, sous-officiers, caporaux et hommes de rang, dont l’ADN est toute combativité pour la patrie. Ce dont les Maliens ont soif à présent, c’est la bonne gouvernance, garde-fou imparable à toutes les félonies en entente avec l’ennemi extérieur, cuirasse sur laquelle viennent immanquablement se briser toutes kleptomanies, toutes les prédations, mille nuisibilités que la justice nationale est en train de renvoyer à notre conscience collective. Mais l’espoir est là, le Président Goïta a solennellement réaffirmé le 15 janvier dernier, devant les représentants des familles fondatrices de Bamako, les légitimités traditionnelles, les leaders religieux et les acteurs de la société civile, qu’il n’existera plus d’échappatoire pour les délinquants que la seule chance que la justice n’ai pas à connaître leurs forfaits. Sinon, nous reviendront les malédictions qui ont été attirées sur notre pays durant plus de trente ans.  Qu’à Dieu ne plaise !

Amadou N’Fa Diallo

Le National

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