Les responsables du conseil national de la société civile(CNSC) de la commune VI de Bamako et ceux du projet ‘’FSI et Moi’’ s’étaient réunis, le samedi 5 novembre au siège dudit CNSC sis à Faladié, pour le lancement d’un document intitulé ’’Guide de poche sur la sécurité collaborative’’. Contenant d’une quarantaine de pages, le manuel aide les populations à mieux cerner l’utilité d’appuyer les Forces de défense et de sécurité dans leurs missions, voire le rôle et la place de chaque acteur (civil et militaire) dans la sécurisation du pays.

Avec la crise sécuritaire que traverse le pays, il a été décidé d’adopter, selon les organisateurs, de nouvelles approches dont la réforme du secteur de sécurité. Cette réforme vise à ce que les institutions et les prestataires de sécurité soient efficaces, responsables, respectueux des droits de l’homme et attentifs aux besoins de la population malienne. L’atteinte de cet objectif demande, d’après eux, l’implication de tous les acteurs (population et armée) dans la gestion sécuritaire du pays. Pour ce faire, chaque acteur se doit de s’acquitter de ses missions et responsabilités, estime-t-on. Ainsi, les acteurs civils ont un grand rôle à jouer dans la prévention des menaces sécuritaires et contribuent à rendre plus efficaces les prestataires de sécurité étatique, en l’occurrence les Forces de défense et de sécurité. Dans la dynamique de contribuer à une meilleure collaboration entre les différents acteurs de la sécurité, notamment les civils et les militaires, il a été initié, vont-ils faire savoir, un projet dénommé « Forces de sécurité intérieure et Moi (FSI et Moi) ».Il est piloté par les acteurs de la société civile et a permis de mener des activités de sensibilisation dans plusieurs endroits du pays. L’initiative a aussi permis des rencontres suivies des échanges entre les Forces de défense et de sécurité et les acteurs civils, sur certains aspects de la sécurité, notamment le renforcement des liens de collaboration entre la population et son armée, la réussite de la « police de proximité ».Outre ces missions, les acteurs du projet ‘’FSI et Moi’’ ont, avec l’accompagnement du FAMOC et en collaboration avec les comités de veille citoyenne (CVC) du CNSC, édité puis lancé ce document intitulé ’’Guide de poche sur la sécurité collaborative’’. Lors du lancement dudit document, Awa Coulibaly, représentante de la coordinatrice du projet ‘’FSI et Moi’’ s’est exprimée.

« L’idée de l’élaboration du document nous est venue à travers nos différentes activités. Nous avons vu qu’il faudra mettre à la disposition de la société civile, au-delà des sensibilisations menées, un document permettant aux uns et aux autres de mieux comprendre les domaines d’intervention de l’armée », a-t-elle dit. L’intérêt du document sert « à briser la glace entre l’armée et la population, expliquer le rôle et la place de chacun dans le maintien de la sécurité, voire de montrer l’importance d’une franche collaboration entre le peuple et son armée », rapporte la représentante. Aussi, va-t-elle préciser, ce document permettra à la population de mieux connaitre les différents domaines d’intervention des forces de défense et de sécurité. Dans certaines localités, la population veut approcher les forces de défense et de sécurité pour collaborer avec elles. Mais elle a peur de le faire. Par le lancement de ce document, il s’agira alors de briser cette glace, selon Awa Coulibaly. Pour Ibrahim Allaye Touré, président du CNSC, « le lancement de ce document est une avancée majeure dans la sécurité publique ». Le maintien de la sécurité n’est pas seulement l’affaire des Forces de sécurité. C’est une affaire de tout le monde .Ainsi, dira-t-il, les citoyens doivent s’investir dans la gestion de la sécurité, parce que rien ne peut se faire dans l’insécurité. Pour y parvenir, il va falloir les informer, les sensibiliser et les mobiliser. Pour ce faire, les meilleurs outils « que nous avons, en tant que conseil national de la société civile, c’est la dynamisation de nos comités de veille citoyennes qui sont plus proches de la population à travers un tel document ».Ibrahim estime qu’il faut absolument que la population et les forces de défense collaborent ensemble, pour la lutte contre l’insécurité. Au nom de la mairie de la commune VI, Mme Tangara Aminata Diakité s’est réjouie de l’élaboration d’un tel document par les acteurs de la société civile en collaboration avec les forces de défense et de sécurité. Notons que l’évènement a enregistré la présence des éléments de la police, de la gendarmerie et de la protection civile.

Mamadou Diarra

Source: LE PAYS