Afin de lutter contre la corruption qui gangrène l’administration publique et donner une nouvelle image à celle-ci, la ministre de la Réforme de l’Administration et de la Transparence de la Vie publique vient de faire adopter par le gouvernement, fin mars dernier, un projet de loi portant Code d’éthique et de la déontologie de l’agent de l’Administration publique.
La quête de la transparence et l’amélioration de la gouvernance est aujourd’hui une obligation pour le gouvernement dans le cadre de la mise en œuvre des politiques publiques. Le projet de Code de déontologie, ainsi adopté, est un ensemble de principes et valeurs à l’attention de l’agent public, afin de rendre, d’une part, l’administration malienne moderne et transparente et, d’autre part, de contribuer à l’amélioration de la bonne gouvernance dans notre pays.
Il est à noter que ce code s’inscrit dans le prolongement du document cadre de la Politique Nationale de Transparence dont l’objectif est de définir les principes directeurs devant encadrer et guider les initiatives gouvernementales de transparence. Ce projet de texte est une première dans notre pays, car il s’applique à l’ensemble des agents publics relevant de l’administration générale ou des organismes personnalisés, nonobstant le secteur d’activité, et se veut une référence et une base pour l’établissement des codes de déontologie sectoriels. Il faut ajouter qu’en respectant les règles du présent code, l’agent public se renforcera des valeurs d’intégrité, de transparence et d’impartialité, dans l’optique de l’amélioration du service public par les principes universels de la bonne gouvernance.
C’est dans ce cadre que des éléments innovants ont été apportés par le présent texte. Ils sont liés, entre autres, aux conflits d’intérêts, en définissant les mécanismes de prise en charge de ceux-ci, notamment par la création d’une structure dédiée à l’éthique et à la déontologie; à l’interdiction aux représentants de l’Etat (corps préfectoral) de prendre part à certaines manifestations publiques à caractère de propagande électorale ou réunions à caractère politique ; aux cadeaux que « l’agent public ne peut solliciter ou recevoir directement des usagers ou par personne interposée, même en dehors de ses fonctions mais en raison de celles-ci » ; à la nécessité pour les codes sectoriels en vigueur de se conformer au présent code dans un délai de 12 mois.
En tout cas, s’il est adopté par l’Assemblée nationale et mis en œuvre convenablement, ce Code constituera une avancée notoire dans le cadre de l’amélioration de la transparence de la vie publique dans notre pays. En attendant, son adoption par le Conseil des ministres confirme la volonté affichée des plus hautes autorités du Mali de donner un coup de pouce à la lutte contre la Corruption et la Délinquance financière.
Massiré DIOP
Source: l’Indépendant