Les rideaux sont tombés dimanche dernier sur les différentes rencontres entre le Club de Lettres et l’illustre écrivain malien Seydou Badian Kouyaté. La cérémonie de clôture s’est déroulée dans l’amphithéâtre Thierno Bocar de la Bibliothèque Nationale, en présence de la Présidente du Club, Mama Mariam Sy, du Pr Denis Douyon, représentant du ministre de l’Education Nationale et du modérateur du jour, le Pr Mamadou Baní Diallo.
Rappelons que ces rencontres s’inscrivent dans le cadre des questions d’actualité nationale, ainsi que sur les œuvres littéraires. Seydou Badian est auteur de l’Hymne national du Mali, membre du premier gouvernement du Mali et auteur de renommée.
Selon le modérateur, il a fait ses études secondaires et supérieures en France et publia en 1957 le roman Sous l’Orage, suivi de La mort de Chaka et en 2000 La saison des pièges.
Seydou Badian Kouyaté est aussi un ancien ministre de l’Information et du Plan. Répondant aux questions des élèves de douze lycées de Bamako, l’écrivain dira d’abord qu’il est né le 10 avril 1928 à Bamako. Après son Certificat d’Etudes Primaires, il fut arraché de l’école par son père pour l’employer dans le commerce et y restera deux ans.
Une de ses tantes habitait Dily, dans le cercle de Nara, et l’a fait séjourner chez elle là-bas pendant trois mois. A son retour à Bamako, il a bénéficié de cours à domicile. Puis certains amis supplièrent son père afin qu’il laisse partir continuer ses études en France. Ce dernier accepta finalement et il effectuera sept ans à l’école de médecine, après son Bac, à Montpellier.
Seydou Badian affirme qu’il est d’abord Africain, fier de l’être et qu’il mourra pour la cause de sa patrie. A la question de savoir quel regard il porte sur la situation actuelle du Mali, le doyen répondra qu’il est désolé de voir ce que nous vivons aujourd’hui, lui, l’homme de 1ère République, celle de Modibo Keita.
«Nous avions le sens de l’honneur, de la dignité, du respect, surtout à l’égard des anciens, de l’attachement à notre patrie. Trouver la solution aux problèmes actuels du Mali est politique», ajoutera-t-il.
Seydou Badian Kouyaté recommande aux jeunes d’être prudents, de faire attention aux faux diplômes, aux magouilles et estime qu’ils doivent accepter de mourir pour la cause de leur pays, de ne pas être comme ces soldats qui ont fui l’ennemi au Nord de notre pays en jetant leurs armes.
Il leur dira de faire aussi attention à l’argent et révèlera que l’ancien Président malien Modibo Kéita n’avait que 300.000 Francs maliens lorsqu’il mourait et que quatre de ses camarades, anciens ministres, sont morts en location. Il dira en plus aux jeunes qu’ils sont les soldats et les ingénieurs de demain, et qu’il faut qu’ils prennent courage, en travaillant avec dignité et honneur.
La Présidente du Club de Lettes a expliqué qu’il y avait eu trois rencontres avec Seydou Badian Kouyaté, dont la première dans cette même salle, le 15 mai dernier. Son club compte rencontrer tous les écrivains du Mali, car son objectif est de multiplier les rencontres littéraires afin de développer la culture de l’excellence au Mali.
Adama Bamba