Hors du pays, le président de la transition Bah N’Daw, répond à la classe politique qui boude la clé de réparation du Conseil national de Transition (CNT). Depuis, la Guinée-Bissau où s’achève sa tournée sous-région ale, le Président de la transition a tenus à répondre à la classe politique. «J’ai signé un décret et je m’en tiens à l’esprit de ce décret», a-t-il laissé entendre.
« J’estime que ce sont des questions d’ordre intérieur. Je suis le président d’une transition. J’essaie de me mettre au-dessus de la mêlée. Je ne suis pas un homme politique. J’ai été commis pour une mission de 18 mois. Le chrono est déjà en marche. J’ai signé un décret et je m’en tiens à l’esprit de ce décret». C’est ces termes que le président de la Transition a répondu à la réaction de la classe politique malienne qui rejette la clé de répartition et des modalités de désignation des membres du Conseil national de Transition (CNT).
Il convient de rappeler que le Président Bah N’Daw intervenait lors d’un point de presse qu’il a co-animé avec le président de la République de Guinée-Bissau, le général Umaro Sissoco Embalo. Depuis quelques jours, il est en tournée africaine. Son périple l’avait conduit au Ghana, Togo, Sénégal et enfin la Guinée-Bissau.
Les décrets problématiques ont fait réagir toute la classe politique malienne durant la semaine écoulée. Aucun parti ou regroupement politique n’a donné son accord favorable sur la clé de réparation des postes au Conseil National de Transition en l’état. Malheureusement, cette réponse du président au côté d’un président membre de la CEDEAO en dit long quand on sait que la CEDEAO est le Premier à décréter un embargo sur le Mali après le coup d’État militaire du 18 août dernier qui a renversé le Président Ibrahim Boubacar Kéita. L’organisation sous-régionale avait sommé les militaires de remettre le pouvoir aux civils. Malheureusement, la transition censée remettre le pays sur la bonne voix a aujourd’hui du plomb dans les ailes.
Cette réponse du Président Bah N’Daw n’est-elle pas la volonté de l’ensemble des chefs d’État quand on sait que toute les instituions aujourd’hui au Mali sont envahies par les hommes en treillis? La CEDEAO a-t-elle décidé de mettre finalement les hommes politiques de côté dans le jeu politique après avoir chassé IKB ?
Il est évident que les jours suivants seront très décisifs pour l’avenir des nouvelles autorités de la transition. Car, la classe politique semble être déterminée à reprendre son terrain occupé par les militaires depuis quelques mois.
Toutefois, il est important de souligner qu’au cours de cette tournée, la volonté de la Guinée-Bissau d’accompagner les autorités maliennes.
«Personnellement, j’ai un lien qui est très profond avec le Mali. Je reçois aujourd’hui un très grand hôte. La Guinée-Bissau a un lien historique avec la République du Mali», avait déclaré Umaro Sissoco Embalo, en introduisant le point de presse. «J’étais là quand il a été installé dans ses fonctions de chef de l’État. Nous nous sommes, tous, mobilisés pour accueillir le peuple frère du Mali», a-t-il ajouté, faisant allusion au soutien inconditionnel qu’il a apporté au Mali pour une sortie rapide de la crise et un allègement des sanctions de la CEDEAO.
La Rédaction
Source : LE COMBAT