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CLASHES AU SEIN DU M5-RFP : Les alliances contre-nature sont mort-nées !

Le divorce est visiblement consommé entre les clans antagonistes du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). En effet, de nombreux camarades de lutte de Choguel Kokalla Maïga étaient devant la presse mercredi dernier (3 août 2022) pour dénoncer  la gestion «clanique et clivante» du comité stratégique du M5-Rfp.  Ils ont surtout appelé à  un nouveau «sursaut patriotique» sans l’actuel chef du gouvernement de transition. Cette rupture était prévisible d’autant plus que ce mouvement était un condensé de forces aux ambitions inavouées et aux intérêts antagonistes. Obliger feu Ibrahima Kéita dit «IBK» à démissionner semblait être leur seul point de convergence.

 

«Le M5-RFP Mali Koura ne reconnaît plus l’autorité de Choguel en tant que président du Comité stratégique», a déclaré mercredi dernier (3 août 2022) Me Mohamed Ali Bathily en lisant une déclaration face à la presse. Comme c’était prévisible, la gestion du pouvoir a provoqué la rupture entre ceux qui ont combattu le régime de feu Ibrahim Boubacar Kéita en offrant l’occasion aux militaires de le renverser le 18 août 2022.

 

Nous l’avions dit dès le début de cette lutte que le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) n’était pas une alternative crédible au départ du président Ibrahim Boubacar Kéita (paix à son âme). Pousser IBK à la démission semblait, à nos yeux, la seule ligne de convergence entre les «forces patriotiques».

D’ailleurs, ses leaders étaient embrassés chaque fois qu’on leur demandait quel est le projet de société qu’ils comptaient soumettre aux Maliens si IBK démissionnait ? Une question qui n’a jamais eu une réponse satisfaisante. Et une fois cet objectif atteint (chute d’IBK), les divergences ont commencé en fonction des ambitions des leaders de chaque composante. Il y a ceux pour qui le changement est un sacerdoce et les opportunistes prêts à s’adapter à toutes les situations sociopolitiques pourvu que cela leur rapporte quelque chose.

Le M5-Rfp était une alliance mort-née à cause des organisations qui la composent. Certains y étaient parce que cette «lutte» leur offrait une occasion inespérée de régler leurs comptes  avec le défunt président parce qu’ils ont été écartés de la table du banquet, pardon, de la gestion du pays. Pour d’autres, il fallait se venger de lui parce que leur espoir d’occuper des responsabilités tant désirées n’avait pas été comblé… Et enfin, il y avait aussi ceux qui étaient réellement engagés sur ce front de la contestation par conviction. Ils sont réellement engagés pour le changement et ils ne sont pas prêts à faire de concession pour y parvenir. Ce sont eux qui se sont rapidement retrouvés à l’étroit au sein du Comité stratégique du M5-Rfp depuis que le président de cette instance a été nommé à la Primature.

A peine qu’IBK était tombé que les divergences sont apparues aux sein de mouvements hétéroclites avec des «forces patriotiques» aux intérêts et aux ambitions diamétralement opposées. Contestée dans sa propre chapelle (CMAS), l’autorité morale (l’Imam Mahmoud Dicko) a été le premier à être mis sur la touche. Ces divergences se sont accentuées lorsque, à la faveur de la rectification amorcée le 24 mai 2021, les «Colonels» ont décidé de confier la Primature au M5-Rfp en rupture totale avec les autorités de la transition au point de saisir la justice pour contester la mise en place du Conseil national de la Transition (CNT). Et cela sur fonds de la menace de reprendre les activités subversives sur la Place de l’indépendance. Et le choix est tombé sur Choguel Kokalla Maïga. Non sans faire grincer des dents à l’interne.

Il s’est aussitôt «livré à un travail fractionnel» afin de fragiliser les mouvements et organisations qui ne comptaient pas lui apporter un soutien complaisant à la Primature. On comprend alors aujourd’hui que la grande partie des leaders du cercle de soutien à Choguel au sein du mouvement soit en rupture de banc avec leurs organisations mandataires.

Le fossé n’a cessé de s’étendre parce que les intérêts et les ambitions ne pouvaient plus être réconciliés. Au finish, chacun a pris ses distances pour finalement aboutir au divorce entre ceux qui se sont alliés pour écourter le second mandat d’IBK. Est-il encore possible de sauver les meubles par le dialogue ? Même si rien n’est impossible en politique, il serait difficile que les anciens alliés puissent fumer le calumet de la paix de si tôt !

Naby

Source : Le Matin

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