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Circulation des œuvres d’art : LE PASSAGE OBLIGE D’UNE SCÈNE ARTISTIQUE NATIONALE

Elle permet aux artistes de se rencontrer, discuter et exposer leurs créations respectives, afin de les faire connaître

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En prélude aux 10è Rencontres africaines de la photographie ou Biennale de la photo de Bamako qui débutent ce samedi, la galerie d’art Médina organise depuis hier, en collaboration avec le Conservatoire des arts et métiers multi média Balla Fasséké Kouyaté (CAMM BFK), un symposium sur la circulation des œuvres d’art africains à travers le monde.
Après la cérémonie d’ouverture de la rencontre, Chab Touré, galeriste, et Olabisi Silva, commissaire d’exposition du Nigéria et directrice artistique des 10è Rencontres africaines de la photo de Bamako, ont expliqué : « Comment circulent les œuvres d’art ».
Les deux intervenants ont, tour à tour, soutenu que les œuvres d’art doivent d’abord être connues dans leur propre pays. Ce qui pose le problème de la création d’une scène artistique où les artistes peuvent se rencontrer, discuter et exposer leurs créations respectives. De nos jours, il y a une montée en puissance de la production artistique nationale, s’est réjoui Chab Touré. Il s’agit des photographies, des peintures, des installations, de la vidéo et autres œuvres plastiques. Pour permettre à ces œuvres d’avoir un impact sur la vie socioéconomique et politique, il faut qu’elles soient vues. Les interactions qu’elles auront sur les individus sont ainsi transmises au reste de la société, explique Chab. Le galeriste déplore le fait qu’à Koulikoro, par exemple, il est impossible de trouver un lieu où on peut exposer plus de 50 œuvres. En dehors de Bamako et Ségou, la situation est identique partout au Mali. Cela n’est pas du tout compréhensible, car les collectivités aussi devraient s’y mettre.
La création d’une scène nationale n’est pas forcément le travail des autorités, a soutenu pour sa part la commissaire d’exposition du Nigéria. Les artistes doivent d’abord s’y mettre comme c’est le cas actuellement dans certains pays africains comme l’Afrique du Sud, le Nigéria, le Maroc ou la Tunisie. Dans ces pays, les artistes ont commencé par des regroupements, pour ensuite attirer l’attention des galeristes et des commissaires d’exposition. Ils ont ainsi réussi à faire en sorte que des lieux publics d’exposition voient le jour. Petit à petit, une concurrence saine s’est installée. Ce qui fait que ces pays sont reconnus sur le plan international par les galeristes, les commissaires et autres acheteurs comme ayant une scène artiste vivante, a indiqué Olabisi Silva.
Sur le plan international, la circulation des œuvres artistiques constitue un domaine très complexe, explique la directrice artistique des 10è Rencontres africaines de la photo de Bamako. Il existe deux sections, l’une non commerciale et l’autre carrément destinée à la vente. La première est constituée par les musées, festivals et autres expositions sur lesquels travaillent les commissaires. La seconde est l’apanage des galeries, des salons et foires.
Les institutions publiques offrent des formations et parfois des résidences de création. Elles organisent des expositions qui permettent ainsi aux artistes de se frotter les uns aux autres.
Quant au galeries, foires et salons, ils sont là pour faire de l’argent. Ils constituent ce qu’ils appellent des stock-exchanges. Avant d’acheter n’importe quelle œuvre, la première question qu’on doit se poser est de savoir la valeur qu’elle a ? Ou quelle valeur pourra-t-elle avoir ? Quel est le curriculum vitae du créateur ? C’est comme une sorte de bourse aux valeurs de l’art. C’est pourquoi Olabisi Silva encourage les étudiants du Conservatoire et les artistes maliens à se former et à fréquenter autant que possible les résidences de création.
Pour Olabisi Silva, malgré le fait que nous soyons dans un monde globalisé, il faut que nous commencions par mettre en place un marché africain avant de penser à aller vendre sur le plan international. En effet, si nous pouvons échanger entre Lagos, Johannesburg, Accra, Nairobi, Bamako, Dakar, Abidjan ou Lomé, nous gagnerions mieux.

Y. DOUMBIA

source : Essor

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