Les CHU Gabriel Touré et du Point G, qui ont pour mission de sauver les prématurés se sont transformé en des lieux de souffrance et de désolation où les pleurs et la douleur se sont donnés rendez-vous. Il ne se passe un jour sans qu’un nouveau-né (prématuré) n’y perde la vie.
Awa D., est une mère inconsolable. La tête dans les deux mains, elle pleure sans arrêt. « Elles ont tué mon enfant. J’ai mal…Cette infirmière est sans cœur. Elle a tué mon bébé par négligence ». Assise à même le sol devant la salle de soin des services dame Awa, la trentaine, est encore en état de choc. Au petit matin, cette jeune maman met au monde un prématuré, qui « décède par négligence et méchanceté », poursuit-elle, les yeux lavés par les larmes.
Pourtant, la perspective d’avoir un enfant les avait ravis, elle et son mari, Adama. Pour éviter tout risque, Awa est allée au CHU Gabriel Touré où, après trente semaines de grossesse, elle donne naissance à un enfant prématuré « tout petit, mais en bonne santé », jure le père, qui ne comprend toujours pas pourquoi, quelques heures après l’accouchement, le bébé est mort. J’étais tellement en colère », raconte Adama qui s’est endetté de 500 mille francsFCFA pour sauver son bébé.
Depuis quelques temps, elles sont nombreuses, les nourrices et autres mères d’enfants nés prématurés qui se plaignent de ses deux hôpitaux où le service de néonatalogie, le personnel médical est insuffisant où c’est à la famille qu’il revient souvent de débourser beaucoup d’argent pour sauver ou assister impuissantes leurs bébés s’éteindre sous leurs yeux.
Côté administration, le directeur de l’hôpital du Point G, était injoignable pour en savoir un peu plus sur la question. Un médecin de l’hôpital, fatigué des critiques de ceux qui ne vivent pas leur calvaire, rappelle, sous couvert d’anonymat, que « tous les hôpitaux publics du Mali manquent de matériel. Ce qui donne l’impression que les prématurés sont dans l’attente d’une mort programmée ». Il précise qu’il y a un manque criard de couveuses disponibles dans les centres de santé.
Source: Le Point