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Chronique : Révolté d’un jour : Revendications politiques ?

Reconnaître son tort est un exercice de grandeur mais extrêmement difficile et regrettable lorsqu’il intervient dans un contexte où l’on aurait voulu que les choses se déroulent comme on les avait défendues mordicus. Voilà le dilemme dans lequel se retrouve aujourd’hui le Révolté d’un jour. La situation actuelle de Dougouba est d’autant critique qu’impensable. Hier, je donnerais ma main à couper jurant sur le soutien indéfectible et inconditionnel d’une espèce de Maliens prêts à servir de bouclier aux autorités de la transition. « Détrompes-toi Lassine. Le Malien est aussi indécis qu’ambivalent. Attends un peu seulement et tu verras un autre visage se dessiner sur la face de ceux que tu considères comme les vrais remparts prêts à se sacrifier pour la réussite de cette transition », m’avait lancé à la figure l’un de mes amis.

 

Hélas aujourd’hui, j’en ai en travers la gorge l’idée que je lui dois respect et considération d’avoir vu plus loin que moi. Une lutte de libération se gagne avec l’usure et la persévérance. Pas avec un comportement de poltron qui au moindre soubresaut détale comme un lapin fuyant une meute de chiens enragés. L’on aime citer en exemple des Modibo Keita, Thomas Sankara, Kwamé Nkrumah, Julius Nyerere, Muhammad Kadhafi, Nelson Mandela et autres Norbert Zongo pour leur bravoure et leur témérité face à l’oppresseur, mais l’on oublie le sacrifice qu’ils ont dû endurer pour devenir ces immortels africains qui inspirent au-delà même du continent noir.

D’après Chérif Ousmane Madani Haïdara, le prophète Mohamed (Paix et salut sur lui) a été un homme exemplaire. C’est pourquoi l’on parlera de lui jusqu’à la fin de ce monde. Eh oui, la renommée ne se gagne pas comme ça. Elle a un prix, mais non pas en espèce sonnante et trébuchante. Si tel était le cas, Aliko Dangote serait prophétisé en Afrique. Que nenni ! Le prix de la renommée et du respect se nomme courage et exemplarité tant par son comportement que par ses paroles données.

Les soubresauts sur le front social avec des multitudes préavis de grève déposés auprès de Gouvernement sont d’autant plus incompréhensibles qu’ils interviennent à un moment où Dougouba tente désespérément de récoler ses morceaux éparpillés çà et là. Vous allez me dire que la grève est un droit constitutionnel, certes. Nonobstant, on le sait, et c’est un secret de polichinelle, que les motifs d’aller en grève à Dougouba sont pour la plupart d’ordre pécuniaire : amélioration des conditions de vie ou de travail, augmentation de salaire, revalorisation de prime. Mais quand on analyse ces revendications, elles ne concernent que ceux qui sont salariés. N’est-ce pas ? Alors, faisons un petit calcul de l’ensemble des travailleurs salariés à Dougouba en tenant compte de tous les paramètres de taux de chômage et d’acteurs du monde rural (paysans), l’on se rend compte tout de suite que les « mécontents » syndicaux ne représentent qu’une infime partie, j’allais dire une minorité insignifiante de la population de Dougouba.

Les revendications syndicales brandies par les différents mouvements sociaux, notamment l’UNTM (Union nationale des travailleurs du Mali), les magistrats, la synergie de l’Education sont toutes légitimes et sincères. Elles sont sur la table du gouvernement depuis plusieurs années, bien avant cette transition en cours. Eh l’Etat est une continuité, Assimi et sa bande ont trouvé sur la table toutes ces revendications syndicales. Alors si l’Etat est une continuité et que l’on soit tous d’accord avec ce paradigme, ne peut-on pas laisser toutes ces patates chaudes là à la charge d’un régime « légitime » qui sera mis en place suite à des élections générales ? Puisque la transition est taxée des fois d’en faire trop souvent comme si elle était là pour toujours, dans ce cas elle est aussi en droit de renvoyer ces revendications aux calendes grecques puisqu’on dit qu’elle est éphémère. Il faut bien savoir ce qu’on veut enfin.

Oui à la lutte syndicale. Oui à la liberté de manifester. Oui aux les revendications légitimes pour les travailleurs. Mais encore faut-il que l’on soit honnête avec soi-même. L’Etat est une continuité et la transition n’est que provisoire ? Ben attendons un régime mis en place par le peuple de Dougouba pour lui réclamer nos droits légitimes. C’est aussi simple que ça. Autrement, je donnerai raison à ceux qui soutiennent que tous ces bruits ne sont que des moyens pour déstabiliser la transition. Donc, une lutte politique !!!

A mercredi prochain, inch’Allah

Lassine M’Boua Diarra

Source : Tjikan

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