L’Afrique a la plus jeune population au monde avec plus de 600 millions de jeunes sur le marché du travail. Ce qui fait d’elle le continent qui a la plus grande part de population active au monde, après l’Asie, selon les statistiques de la Banque mondiale. Au regard du nombre croissant de la population juvénile (principale force de travail) qui inonde chaque année le marché de l’emploi – en contraste avec la rareté des ressources et des emplois publics disponibles – la promotion de l’emploi chez les jeunes et du travail indépendant (notamment en milieu rural) devient un impératif pour nos pays.
Pour y parvenir, les Etats africains se doivent d’explorer «les voies et moyens» susceptibles de rendre la jeunesse plus utile au développement économique de nos pays. Ce, dans le but de corriger les déséquilibres entre urbains et ruraux.
Dans cette optique, il a été lancé, en marge de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad VII), «l’Initiative phare visant à augmenter les emplois des jeunes dans l’agriculture et l’agroalimentaire en Afrique».
Cette résolution entend, selon ses initiateurs – Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Union Africaine – améliorer l’environnement commercial en créant davantage d’emplois et d’opportunités pour les jeunes Africains. Cela, en fournissant une aide technique, en développant les capacités et en facilitant le partage de connaissances pour les entreprises lancées par des jeunes pour encourager les chaînes de valeur agricoles.
Le but est de pouvoir profiter des énormes avantages dont regorge ce secteur pour nos économies, en renforçant le capital humain. «Lorsque nous parlons du potentiel humain en Afrique, nous parlons surtout des jeunes. Les agro-entreprises africaines devraient générer un marché estimé à 1 trillion de dollars d’ici 2030. L’agriculture et l’agroalimentaire ont un potentiel inestimable et inexploité pour relever les défis liés au chômage des jeunes», a déclaré Qu Dongyu, directeur général de la FAO.
Dans cette perspective, il importe d’investir de manière responsable dans le secteur agricole afin de développer les zones rurales et de réduire les disparités entre zones rurales et urbaines, grâce notamment à des partenariats entre le secteur public et privé, suggèrent les spécialistes des Nations unies. En la matière, la démocratisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) paraît un atout à exploiter pour améliorer la capacité des jeunes à innover et à entreprendre. Car, ces technologies connectent les petits agriculteurs aux marchés. Elles permettent aussi de réduire les frais de transaction et créent de nouvelles opportunités d’éducation et des formations techniques pour les zones rurales reculées.
Cheick M. TRAORE
L’Essor