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Chronique du web : Halloween, la fête qui fait peur

« Trick or treat » (des friandises ou un mauvais sort) ! Avez-vous déjà entendu ces trois mots dans la bouche d’enfants diaboliquement déguisés par une nuit fraîche ? Pas si sûr que ça et, rassurez-vous, vous n’êtes pas à blâmer. Car non seulement vous n’êtes pas de culture celtique ou anglo-saxonne, mais surtout vous vivez en Afrique, bien sous les Tropiques, ou cette fête païenne peine à conquérir des adeptes. Mon approche de la question est volontairement maladroite, mais elle pose simplement la problématique de toutes ces fêtes venues des grisailles du Nord et qui tentent de nous entrainer dans leur spirale d’uniformisation culturelle mondialisée.

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Halloween – d’origine irlandaise -, puisqu’il s’agit bien de cette fête qui se déroule dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, est de celles-là.  Selon la légende qui remonterait à environ 3000 ans, l’année Celte se terminait le 31 octobre et non le 31 décembre comme aujourd’hui. Et la dernière nuit de cette année était la nuit du Dieu de la Mort. Les nuits se rallongeant, les fantômes des morts en profitaient pour rendre visite aux vivants. Halloween est donc une fête «destinée à créer une passerelle entre ces deux mondes ». Pour apaiser les esprits et montrer la prospérité de la maison, les habitants laissaient de la nourriture à l’entrée. D’où peut-être le fait de donner des aliments aujourd’hui. La même légende vous parle d’un roi, Jack la Lanterne, qui était si radin que « lorsqu’il rencontra le Diable, celui-ci lui accorda un sursis avant de rejoindre l’Enfer ou le Paradis ». Et depuis ce jour fatidique, « Jack erre dans le noir entre le Paradis et l’Enfer en s’éclairant d’une lanterne ». A s’y méprendre, Halloween a des similitudes avec certaines croyances ou pratiques ancestrales africaines dans lesquelles soit il faut vénérer les morts, soit il faut soigneusement éviter de provoquer leur courroux qui serait redoutable. Halloween, comme le Carnaval de Rio, tient le haut du pavé à Dublin (Irlande) où c’est une vraie institution. De nombreux autres pays à travers le monde ont succombé aux charmes d’Halloween : Royaume-Uni, USA, Canada, Norvège, Japon, Australie, France Belgique, Suisse… A Halloween, les gens adorent  sculpter des citrouilles pour leur donner des apparences de visages très souvent surmontés d’une bougie. Quant aux symboles, ils vont chercher dans le fond culturel profond de nos sociétés avec des représentations et des clichés qui extériorisent notre peur : les sorcières,  les balais de sorcière, les chauves-souris, les hiboux et les chats noirs. Comme on peut l’imaginer, Halloween est particulièrement une fête pour les enfants qui, à l’occasion, font de bonnes moissons de bonbons et d’autres friandises. Malheureusement, et de nombreuses études l’attestent, cette fête peut se transformer en cauchemar pour certaines catégories de personnes fragiles notamment les vieilles personnes.

 

Selon Caroline Abrahams, la directrice de Age UK, » les bruits dans la rue ou encore le fait que des étrangers sonnent à leur porte provoqueraient du stress et de l’anxiété chez certaines personnes âgées, surtout si elles se sentent déjà vulnérables. Son conseil à l’endroit de tous les fêtards : “Nous recommandons évidemment aux personnes de s’amuser, mais de le faire avec une certaine sensibilité envers les personnes âgées”. Selon un autre spécialiste d’Halloween, « Le mieux à faire, pour éviter de déranger vos voisins plus âgés ou tout simplement ceux qui ne veulent pas participer aux festivités, c’est de prendre en compte la règle de la citrouille: les personnes qui acceptent qu’on vienne chez elles pour réclamer des bonbons mettront une citrouille allumée devant leur porte d’entrée, et non les autres ». Pour le marché, peu importe la sensibilité d’Abram, Aidan, Aisling ou  d’Aloysius, pourvu que le business se fasse « as usual ».

En 2014, les américains ont dépensé 7 milliards de dollars pour Halloween. Les chiffres d’affaires pour les autres années marqueraient une nette tendance à l’augmentation, Halloween étant une vraie institution et seconde fête commerciale de l’année là-bas, juste derrière Noël. Ni « Trick » ni « Treat » pour moi… mais peut-être quelques pas de danse de « Yogoro » réussiraient à « dégeler » ma sensibilité, même si le mois du jeûne du Ramadan est loin derrière nous. Anyway, « Trick or treat ! ».
Serge de MERIDIO

Source: infosepte mali

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