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Chronique du Mardi: Burn out

mali drapeau

J’en vois qui vont dire que je commence l’année avec un mot encore compliqué ou que je suis un rabat-joie. Tout compte fait, je me dois de procéder à une petite explication de texte avant d’entrer dans le vif du sujet. Le burn out, considéré comme étant un épuisement professionnel, est avant tout un terme générique désignant un état de fatigue émotionnel, mental et physique caractérisé par un manque de motivation et de performance après des mois, voire des années de surmenage, de surenchère ; bref, un véritable cercle vicieux. Vous voyez maintenant où est-ce que je voulais en venir ? De vous à moi, lorsqu’on observe le Mali de ces dernières années, on a réellement la sensation qu’il se trouve dans un état quasi-chronique de burn out. Là où il y a un besoin urgent d’appuyer sur l’accélérateur, c’est la pédale de frein qui est la plus utilisée, si d’aucuns n’optent pour le point mort. Dans l’administration, dès lors que le chef de service est absent, tout le monde déserte son bureau, comme pour dire que chacun fait semblant de bosser et qu’à la première occasion, l se donne la permission de vaquer à ses « propres«  occupations. Au niveau gouvernemental, cela est aussi vrai. Une fois que le président de la République est en voyage, certains ministres assurent le service minimum. Certains vont jusqu’à faire décaler certains événements qu’ils doivent présider, car le reportage sera diffusé en l’absence du grand chef. En agissant de la sorte, ils ne font que donner raison à ceux qui pensent que chacun ne cherche qu’à se faire remarquer et donner l’impression au haut d’en haut qu’il est le meilleur de la classe, alors que la machine est bien grippée. Sans exagération aucune, le sens du devoir a quitté depuis fort longtemps de nombreux agents du service public.

Le Mali doit certainement être le seul pays au monde dans lequel le journal de 20 h, qui est une institution en soi, ne puisse démarrer à l’heure « à cause de l’abondance de l’actualité« . Et cela n’arrive généralement que les jours de grande audience, comme par exemple le message à la nation du chef de l’Etat. C’est comme si tout marchait au ralenti et que les gens ploient sous le fardeau d’une fatigue chronique, si ce n’est un surmenage post-traumatique. Mais rassurez-moi, on ne pourra surtout pas parler de déprime consécutive à un excès de travail, car on ne travaille pratiquement pas.

L’énergie qu’on n’a pas pour faire le travail pour lequel on est payé, on retrouve cette énergie dès lors qu’il s’agit de gagner des « extras« . Il en est ainsi du cas de la fanfare nationale. Pour le jour de l’an, la tradition veut qu’elle aille jouer chez certains officiers supérieurs et des responsables gouvernementaux. Mais de nos jours, c’est au grand complet que cette fanfare, dans sa tenue d’apparat, fait le tour de certains opérateurs économiques ou de marabouts en vue, question de gagner un peu plus d’argent.

Il est vrai que les moteurs de notre société qui tournent à plein régime en ce moment, ce sont les marabouts et les griots. Les premiers auxquels tout le monde a recours pour les bénédictions et les promotions, les seconds pour des louanges censées nous mettre en perspective. Je ne sais pas d’où viendra l’électrochoc, mais il faut que les Maliens se remettent au travail et qu’on arrête un peu avec cette auto-glorification improductive.

A force de se hâter lentement, ne soyons pas surpris de voir les autres avancer sans nous, car burn out on pas, le développement ne s’auto décrète pas. Il n’est que le fruit d’un travail bien conçu et bien fait.

Maliden

 

Source: lesechos

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