Si les pourparlers de paix de Ouagadougou aboutissaient à un accord d’octroi de statut particulier à la région de Kidal, sans aucun doute, cela pourrait rendre plus que jamais fragile l’unité et l’intégrité territoriale du Mali. Car, que personne n’ignore cela, un statut particulier accordé sous n’importe quelle forme à la région, amènerait d’autres régions du Mali à réclamer à leur tour de statuts particuliers.
Aussi, faut-il confier qu’en accordant un semblant de statut particulier à la région de Kidal, cela ne risquerait-il pas de créer d’autres tensions en d’autres endroits du Mali ? Ceux qui croient ou pensent aujourd’hui, que soit accordée à la région de Kidal une autonomie ou de quelconque statut particulier, ont-ils mûrement réfléchi avant de penser à de tels statuts. On ne peut revendiquer l’impossible à la place du possible.
Bref le fait de revendiquer une autonomie ou un statut particulier au nom de la région de Kidal, les rebelles du MNLA devraient comprendre que les communautés touarègues ne sont pas les seuls peuples à vivre dans cette partie du septentrion malien. Alors, de ce faite pour que les pourparlers puissent aboutir à de vrais résultats, il faudrait que toutes les autres communautés vivant au nord y participent.
Le faite de refuser que des éléments d’autres mouvements tels que : le Ganda-koï n’y prennent part aux pourparlers de paix enclenchés à Ouagadougou, le MNLA ne semblerait pas renoncer à son ambition d’indépendance de la république fantôme de l’Azawad. Sur un tout autre plan, le citoyen lambda du Mali commence à fort douter de la sincérité du médiateur burkinabé, ce au regard des agissements sans aucun fondement de ses rebelles du MNLA.
Mais qu’à cela ne tienne, les autorités de Bamako voulant la paix partout et pour tous les maliens, souhaiteraient que les rebelles du MNLA reviennent à la raison le plus tôt possible, pour éviter d’autres crises qui ne sauraient être bénéfiques à aucun camp. Aussi, évoquant un point d’achoppement des négociations de paix amorcées à Ouagadougou entre les autorités de Bamako et les groupes et mouvements rebelles, se reposerait sur la réinsertion des rebelles dans les différents corps militaires et paramilitaires, ainsi que dans d’autres services de la fonction publique.
Eh bien, apparemment les autorités de Bamako ne semblent pas s’opposer à quoi que ce soi, mais ce que devraient retenir les rebelles du MNLA, il est à noter que la fracture et la rupture sont venues de leur côté. Ce sont eux, qui furent les premiers à briser cet excellent élan de vivre côte à côte, au sein des mêmes services et partager les mêmes plats de repas, dormir sur les mêmes lits. Ils furent les premiers à briser ce climat de paix et de stabilité créé aux lendemains de la « fameuse » flamme de la paix de 1996.
En effet, pour rafraîchir les mémoires, des milliers d’ex-rebelles avaient été incorporés dans presque tous les services clés de l’Etat aux lendemains de cette flamme dite : Flamme de la paix. Ils avaient intégré différents corps militaires et paramilitaires sans aucune qualification à fortiori sans aucun bagage intellectuel. Mais à l’époque, il fallait çà, pour enterrer la hache de guerre. Pour l’histoire, les autorités maliennes étaient à l’époque sous la conduite du Président Alpha Oumar Konaré. Le Président Alpha Oumar Konaré et son gouvernement avaient agi ainsi, conformément à cet adage de sage d’Afrique, qui dit que : « La paix n’a pas de prix » !
En plus de cette vague d’incorporation dans des services clés de l’Etat (militaires et paramilitaires ainsi que dans d’autres services techniques), ces hommes aux intentions inavouées savaient ce qu’ils devraient faire quelques années plus tard. Ils ont sans doute mal récompensé l’Etat malien, oubliant les centaines de milliards de FCFA que les plus hautes du Mali ont injecté dans des projets de développement pour la seule région de Kidal entre 1992 et 2012.
Seulement, à bon vouloir aider un frère qui manque de bonne volonté, eh bien la suite ne peut être que malheureuse…
Dans le cas particulier de la région de Kidal, il faudrait que la communauté internationale comprenne que les autorités maliennes ont toujours privilégié le développement de cette partie du Mali, cela sans arrière pensée. Il ne peut y avoir de mal que celui qui n’aspire autre chose qu’à vivre sur le dos de son prochain, sans pour autant dégager de sueurs de son côté.
L’amer constat, est bien visible. A ce jour, les maliens dans leur ensemble trouvent que ces rebelles du septentrion malien ne veulent pas fournir d’effort. Ils souhaitent bien manger sans pour autant labourer un petit champ de mil ou de maïs.
Par Zhao Ahmed Amadou Bamba