En Chine, le commerce d’ovocyte est interdit par la loi. Pourtant, le trafic perdure, selon le Quotidien de la jeunesse de Pékin qui y consacre une enquête ce lundi 13 mai. Les filles sont choisies en fonction de critères esthétiques et de leur niveau d’études.
Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Officiellement, il ne s’agit jamais d’argent mais de « rétribution ». Sur les affiches placardées devant les universités comme sur les annonces diffusées sur les réseaux sociaux, ce sont des « bénévoles » qui sont recherchées par les cliniques privées de fécondation in vitro.
Des bénévoles à qui sont reversées parfois jusqu’à plus de 50 000 euros (400 000 yuans) en « frais de bouches » en échange d’un prélèvement d’ovocyte. Les jeunes femmes sont choisies en fonction de critères bien précis, raconte le Beijing Xing Nian Bao.
Le Quotidien de la jeunesse de Pékina envoyé une de ses journalistes se faire passer pour une donneuse. L’intermédiaire lui a demandé son âge, ses mensurations et son niveau d’instruction, des critères qui comptent dans la fixation du montant de la transaction.
Les ovules se négocient généralement entre 2 500 et 10 500 euros, beaucoup plus dans certains cas. Les intermédiaires oublient évidement de signaler les risques qu’encourent les jeunes femmes. En cas d’accident, le crime est réprimé pénalement selon un décret datant de 2003, qui n’a pas visiblement pas empêché le trafic.
En 2015, une lycéenne avait ému l’opinion en racontant avoir vendu ses ovules devant les caméras de la télévision centrale de Chine dénonçant à l’époque « des filles choisies comme des fruits sur le marché ».
Selon le ministère de la Santé, 15% à 20% des couples souffrent d’infertilité en Chine.