Le malaise entre le chef d’Ançar Dine et le président du Haut conseil islamique a manifestement la vie dure. Ceux qui croyaient leur adversité éteinte avec l’usure du temps en ont sans doute eu pour leur crédulité de n’avoir pas compté avec les profondeurs d’un contentieux susceptible de rebondir à la moindre occasion. C’était d’ailleurs le cas il y a une année environ lorsque par des allusions à peine voilée à Mahmoud Dicko, le célèbre prêcheur de Banconi se glorifiait de n’être pas de la race des leaders religieux qui vivent aux dépens du pouvoir politique.
Leur antagonisme est en définitive tel que le président de la République s’est imposé une sorte d’équilibrisme qui fait que chaque action en direction du monde musulman est mesurée de manière à ne pas frustrer un camp ou l’autre. Comme qui dirait par exemple les rapports d’un mari et ses coépouses.
C’est ainsi qu’après avoir confié une mission de pacification du nord et du centre du Mali au président du HCIM, lBK a vite fait de faire un clin d’œil à son concurrent en confiant le parrainage du mois de la Solidarité à Ousmane Madani Haïdara. Cette attitude n’a visiblement point contribué à éteindre le torchon entre les deux leaders. Et pour cause : là également le chef spirituel des Ançar a tenu à afficher sa différence par des claches dont il a lui seul le secret.
Lors d’une récente apparition à la télé, ses propres moyens audiovisuels, Cherif Madani Haidara a clamé haut et fort n’avoir rien perçu de l’Etat dans la mission de parrainage qu’il assure pour le compte du mois de la Solidarité. Une allusion selon toute vraisemblance à l’importante manne allouée à Mahmoud Dicko pour les siennes au nord et au centre au pays.