Depuis que les autorités maliennes ont été jetées hors de Kidal, la ville est administrée par le seul mouvement encore présent, la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). La réalité est toute autre ! Sous couvert de pseudo responsabilités militaires et sécuritaires, un seul homme tire les ficelles. Cheikh Ag Aoussa, l’inféodé de Iyad Ag Ghaly, rêve de devenir le maître incontesté de Kidal pour mieux encore la piller. Peu lui importe que la population de la ville crève de faim. Il est sans scrupules, pourvu qu’il s’enrichisse.
Qui est aujourd’hui responsable de l’administration de Kidal en l’absence d’Etat ? Légalement, il est difficile de répondre à cette question. Dans les faits, c’est tout autre chose. Des dirigeants de circonstance se sont auto-désignés et mettent tout en œuvre pour s’opposer au retour des autorités maliennes. Et pour cause, la place est bonne !
C’est ainsi que Cheikh Ag Aoussa, le piteux chef militaire du HCUA, s’est reconverti. Tentant de faire oublier ses responsabilités de terroriste d’Ansar Dine, notre homme, sa femme – Zeina Wallet Ilady – et son clan, ont eu vite fait de prendre le contrôle de la ville. Tout est aujourd’hui noyauté à leur profit exclusif, de la gestion de la sécurité, à celle des ONG. De la sorte, Ag Aoussa et ses sbires centralisent à la fois les sources du pouvoir et celles de l’argent.
Car avec les ONG, de l’argent, il y en a ! Le programme alimentaire mondial ne distribue pas directement la nourriture à la population, il la confie à des ONG désignées par les autorités locales. Comme on n’est jamais mieux servi que par soi même, à Kidal Cheikh Ag Aoussa a recommandé « SOLISA », l’ONG de son frère, pour centraliser l’aide humanitaire. Il bénéficie ainsi du moyen imparable de détourner l’aide alimentaire à son profit et à celui de ses amis.
Que la population, prisonnière du blocus de la ville, ait faim ce n’est pas un problème, Cheikh Ag Aoussa leur revend la farine à prix d’or ! Et avec ceux qui n’ont pas les moyens de l’acheter, on peut toujours s’arranger ! Une population famélique est docile et ses fils sont des recrues faciles pour les groupes terroristes. Rien de plus facile alors de paraitre généreux en distribuant de la nourriture qui ne nous a rien coûté.
Pour espérer voir un jour les autorités maliennes revenir et la paix s’installer, ce cercle vicieux doit impérativement être brisé. Cela ne pourra pas se faire tant que ce personnage assez fourbe pour affamer son peuple et assez hypocrite pour s’enrichir sur son dos se pavanera dans la ville. Les touaregs de Kidal doivent s’en persuader, il n’y a qu’en jetant Cheikh Ag Aoussa dehors que l’espoir renaîtra.
La rédaction