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Cheick Modibo Diarra – Moussa Mara : le ticket gagnant pour l’émergence du Mali ?

A la veille des élections, deux hommes marchent main dans la main pour donner une meilleure orientation à la gestion du Mali. Pourtant, tout aurait pu les opposer. Tous deux anciens premiers ministres et candidats malheureux aux élections présidentielles de 2013, ils ont décidé de faire fi de leurs différences, mère patrie oblige.

« Si IBK est réélu, ce ne seront ni son bilan, ni son programme, ni son dynamisme, ni son originalité, ni sa personnalité et encore moins ses équipes qui auront compté », a déclaré hier Moussa Mara en conférence de presse. Le tacle de l’ancien ministre est clair et précis. Pour lui, le président sortant fait usage de ses moyens financiers pour attirer tous les soutiens possibles. Un paradoxe pour Moussa Mara lorsqu’on observe la pauvreté ambiante au Mali. Heureusement, l’ancien premier ministre a une carte dans sa manche pour faire tomber le président sortant : un atout nommé Cheick Modibo Diarra.

Le choix de Moussa Mara

Moussa Mara aurait pu être candidat aux élections présidentielles du 29 juillet. La côte de popularité du malien lui aurait largement permis d’être une alternative crédible au président en place.

L’expert-comptable né le 2 mars 1975 à Bamako dirige depuis 8 ans Yéléma, le parti politique qu’il a créé en juillet 2010. Visionnaire et avant-gardiste, il avait présenté en 2004 une liste indépendante de jeunes aux élections communales dans la commune IV de Bamako. Malheureusement, elle sera invalidée par le tribunal administratif car aucun candidat n’est inscrit sur la liste électorale.

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En 2007, Moussa Mara se présentera avec une liste indépendante et obligera la liste d’Ibrahim Boubacar Keïta, président du Rassemblement pour le Mali, à un rude second tour. Finalement la liste de l’actuel président sortant gagnera difficilement le duel au sommet, mais son adversaire Moussa Mara, commence à jouir d’une popularité inattendue. Il sera élu maire de la commune IV de Bamako en 2009. Dans la foulée, il crée le mouvement Yéléma. Lors des élections communales partielles de 2011, le parti arrive largement en tête du scrutin. Réélu, Moussa Mara devient un incontournable de la scène politique malienne. Il se présente aux élections de 2013, mais n’obtient qu’1,5 % des voix au premier tour.

Moussa Mara

Conscient de sa valeur et de son influence de plus en plus grande, le président élu le nomme d’abord ministre de l’Urbanisme. Mais le 5 avril 2014, à seulement 39 ans, Moussa Mara est nommé premier ministre. Il s’illustrera notamment par une visite risquée en zone de combat à Kidal, le 17 mai 2014. Le courage du premier ministre est applaudi par une foule à son retour de cette visite qui a failli lui coûter la vie. Le président lui retire pourtant la primature en 2015, ce qui ne diminue en rien l’influence de Moussa Mara. A l’approche des élections de juillet 2018, l’homme va faire un choix capital. Plutôt que de se présenter lui-même, cédant à son ego, le politique visionnaire décide de diriger la campagne d’un autre candidat.

La bonne étoile de Cheick Modibo Diarra

L’histoire de Cheick Modibo Diarra est une success-story qui fait la fierté, non seulement du Mali, mais également de toute l’Afrique, et ceux depuis des années. Né en 1952 au Mali, il grandit sans son père, un commis de l’administration coloniale déporté pour des motifs politiques après l’indépendance. En l’absence de son père, le jeune Cheick Modibo Diarra se forge un caractère de battant pour affronter une vie compliquée par le manque de moyens financiers.

En parallèle de ses études, le jeune malien connaîtra plusieurs petits métiers. Vendeur de colliers à la sauvette ou encore gérant de boîte de nuit, celui qui souhaite aujourd’hui présider à la destinée de son pays a connu les difficultés que vivent la majorité des maliens. Malgré tout, il réussit à avoir son baccalauréat avec de très bons résultats. Son excellence lui vaudra une bourse d’étude qui permettra à Cheick Modibo Diarra de rallier la France. Il y étudie les mathématiques, la physique et la mécanique analytique à l’université Pierre-et-Marie-Curie de Paris et à l’École centrale. Il rallie les Etats-Unis en 1979, de nouveau grâce à une bourse d’excellence, et intègre l’université Howard où il étudie l’ingénierie aérospatiale.

C’est à cette époque que la bonne étoile du malien décide de le propulser vers la voie lactée. En 1996, au détour d’un couloir et totalement par hasard, Cheick Modibo Diarra tombe nez à nez avec deux recruteurs de la NASA, l’agence gouvernementale chargée du programme spatial des Etats-Unis. Son profil convainc. Il passera treize ans (1989-2002) au sein Jet Propulsion Laboratory, un laboratoire de la NASA. Cheikh Modibo Diarra y enchaîne cinq missions, dont la célébrissime, Pathfinder, ayant permis de poser une sonde sur Mars. Le malien qui se désigne, dans son autobiographie, comme un navigateur interplanétaire, est l’africain ayant été le plus proche de la planète Mars. Il pilote à distance, le véhicule Sojourner Truth, envoyé par la mission sur la planète rouge.

Pour la petite histoire, Cheick Modibo Diarra a nommé ce véhicule d’après une abolitionniste noire américaine. Il faut dire que depuis les Etats-Unis, le malien n’oublie pas son Afrique et encore moins son pays natal. En 2002, il dirige à Nairobi la première université virtuelle africaine. Il la quitte en 2005 pour cofonder l’Université numérique francophone mondiale. Un an plus tard, Microsoft lui confie la présidence de sa division Afrique. Mais, l’enfant de Ségou veut donner de sa personne pour le Mali.  En 2011, Cheick Modibo Diarra crée le Rassemblement pour le développement du Mali (RPDM), en vue de l’élection présidentielle de 2012. Malheureusement, cette dernière est reportée après le coup d’État de 2012 qui emporte le président Amadou Toumani Touré.

Cheick Modibo Diarra

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Cheick Modibo Diarra est nommé premier ministre et a la charge de gérer le gouvernement de transition. Rassembleur, il forme un nouveau gouvernement d’union nationale. Sous la pression, il démissionnera de son poste. Le 25 juin 2013, il annonce sa candidature à l’élection présidentielle de 2013, où il récoltera uniquement 2,8 % des suffrages. Mais depuis, Cheick Modibo Diarra a appris. S’il avait la tête dans les étoiles, aujourd’hui, il a les pieds sur terre, bien ancrés par ses racines maliennes. Son alliance avec de nombreux politiques maliens, dont Moussa Mara, le prouve. L’astrophysicien attend donc les urnes et peut-être 5 années qui lui permettraient de faire toucher le ciel à son Mali natal.

 

Source: Magazine.inafrik.com

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