Bien qu’il soit interdit dans le règlement intérieur des établissements d’enseignement fondamental, la pratique du châtiment corporel persiste dans nos écoles fondamentales, notamment les primaires. C’est pourquoi, dans une lettre circulaire adressée ce mercredi 24 janvier 2024, aux directeurs d’Académie d’Enseignement, le ministre de l’éducation nationale, montrant son désaccord a rappelé aux enseignants leurs responsabilités dans la formation des apprenants.
Soutenant que l’école se doit d’être un havre de paix, le ministre en charge de l’éducation a renié le châtiment corporel qu’il trouve inqualifiable, attentatoire à l’intégrité physique des enfants dont les acteurs de l’éducation ont l’obligation de protéger et de mener vers l’instruction, l’éducation et le savoir, dans des conditions bienveillantes.
Face à cette situation gravissime, Dr Amadou SY SAWANE a rappelé que rien ne saurait justifier le châtiment corporel, « un acte rétrograde, archaïque ; inhumain ; barbare et digne des périodes les plus sombres de l’histoire de l’école qui a fait fuir bien de enfants de l’école ! » a-t-il critiqué.
Il a aussi soutenu que tout pédagogue digne de ce nom sait que le bâton n’est pas la solution à un problème pédagogique donné et ne saurait être une méthode de dissuasion.
« Bien au contraire, il crée de l’inhibition, réduit considérablement les capacités intellectuelles de l’élève et renforce sa haine contre l’enseignant et l’institution scolaire » a expliqué le ministre.
Ainsi, pour gérer tous les cas d’indiscipline, de retard, d’absence ou toute autre difficulté en lien avec l’action pédagogique, le chef de département de l’éducation a conseillé aux enseignants de revoir les dispositions de l’arrêté 10-0688 MEALN-SG du 12 mars 2010 fixant le règlement intérieur des établissements d’enseignement fondamental qui stipule en son article 26 : « les châtiments corporels sont formellement interdits ».
Selon lui, cet arrêté prévoit aussi, dans ses autres dispositions, toutes les formes de sanction prévues à l’école.
De ce fait le ministre a précisé que lorsque qu’un apprenant n’arrive pas à assimiler les leçons, pour une raison ou une autre, la solution n’est ni la bastonnade, ni les cris encore moins les injures.
Dans ce cas de figure, l’honnêteté intellectuelle commande à l’enseignant de se remettre en cause, de faire une introspection, un examen de conscience, de s’autoévaluer et d’interroger sa pratique pédagogique, a sermonné le chef de l’éducation.
Comme si cela ne suffisait pas, le ministre a aussi tenu a rappelé aux enseignants leurs responsabilités, celle de former les enfants à eux confiés par la communauté, dans le cadre d’une pédagogie bienveillante, pour les mener vers le savoir.
« Le moment est connu, pour chacun, de se ressaisir en ces temps où on parle de plus en plus de transformation de l’éducation » a conseillé Dr SY SAWANE.
Selon lui, de même qu’il ne sera pas toléré que les enseignantes et enseignants soient touchés dans leur intégrité physique ; chaque enseignant devra garder de même à l’esprit que porter la main sur un enfant peut avoir des conséquences imprévisibles.
Enfin, il a engagé chaque enseignante et chaque enseignant à accomplir sa tâche dans le respect des droits de l’Homme, des lois et règlements tout en protégeant et en menant les enfants vers le savoir, dans un environnement sécurisé et protecteur.
PAR AMINA SISSOKO
Info Matin