Qui succèdera au palmarès du Championnat d’Afrique des nations à la RD Congo, la Tunisie et la Libye, les trois premiers vainqueurs, au soir du 7 février à Kigali ? La question est sur toutes les lèvres. Chacun est convaincu que le titre couronnera son équipe. C’est toujours le cas avant une grande compétition. Celle qui commence est vraiment indéchiffrable en raison des nombreux paramètres qui interfèrent dans les résultats des prétendants au trône laissé vacant par les Libyens, dans l’impossibilité de défendre leur trophée, écartés dès la phase éliminatoire. Au passage, on a encore en mémoire leur succès de 2014 quand ils avaient saisi la Coupe à Capetown au terme d’un parcours incroyable d’une victoire et de cinq matches nuls.
A chaque édition sa vérité et celle qui commence s’annonce passionnante tant les postulants sont nombreux. Les deux premières rencontres, Rwanda – Côte d’Ivoire suivie de Gabon – Maroc s’annoncent palpitantes et tout aussi indécises.
Le Rwanda sous pression à domicile
La capitaine du Rwanda Jacques Tuyisenge a mobilisé ses camarades avant leurs premiers pas devant leur public du stade Amahoro. “Pour ce coup d’envoi vous devez rester sur vos gardes. La Côte d’Ivoire a une expérience que nous n’avons pas. Et même si la sélection que nous allons rencontrer n’est pas celle victorieuse de la CAN l’année dernière, leur équipe possède de très bons joueurs. La prudence s’impose“. D’autant qu’en six rencontres la Côte d’Ivoire a signé quatre victoires et deux nuls. Les Amavubi, sous l’impulsion de leur entraîneur Johnny McKinstry ont effectué une bonne préparation avec, notamment, deux matches contre le Cameroun et la RD Congo positifs qui ont permis de bien structurer l’équipe.
Jouer à la maison est généralement considéré comme un avantage surtout avec l’apport d’un stade qui affichera complet. Le piège, c’est la montée d’adrénaline qui fait souvent déjouer. La pression sera sur les épaules des Rwandais.
Les Ivoiriens, eux, s’interrogent. Leurs deux matches de préparation en Afrique du Sud n’ont pas totalement rassuré leurs supporters. Un nul avec la Guinée et une courte défaite face au Nigeria. Le départ de plusieurs joueurs importants du groupe à l’étranger, l’absence pour cause de blessure de plusieurs éléments importants. Un casse-tête pour l’entraîneur Michel Dussuyer obligé de rebâtir pour partie un onze compétitif. S’ajoute le fait que les sélectionnés n’ont que six journées de championnat dans les jambes. Le coach compte beaucoup sur son capitaine Serge N’Guessan qui s’est imposé dans son club comme le détonateur capable d’envoyer ses attaquants sur la bonne trajectoire.
Les Ivoiriens se présenteront comme des challengers contre le pays-hôte dont chacun sait qu’il va tout faire pour marquer les trois points de la victoire. Pour une ouverture, ce match constitue une affiche alléchante. On dit souvent que le premier match donne le ton de toute la compétition.
Gabon-Maroc déjà très attendu
Le second match de la première journée du groupe A ne manquera pas non plus de piquant. Gabon – Maroc vaut le déplacement. Les deux équipes sont en quête de réhabilitation. Leur football a traversé une période difficile et de part et d’autre on estime qu’une bonne prestation à Kigali pourrait les remettre sur une pente ascendante.
Les Marocains ont posé pour objectif premier de franchir le premier tour. L’entraîneur M’hamed Fakhir lui est plus direct : “Nous sommes venus ici pour prendre la Coupe.” Cela a le mérite d’être clair. Mais il sait que pour atteindre son but, le Maroc devra aller au bout des six matches qui attendent un futur finaliste. “Jusqu’à présent, toute notre attention s’est portée sur le match contre le Gabon.” Il s’est déclaré plutôt satisfait de sa troupe, efficace lors des éliminatoires et aussi lors des matches de préparation.
Après avoir fait la fête à l’occasion du couronnement de Pierre-Emerick Aubameyang, Meilleur joueur africain 2015, les Gabonais se sont mis à repenser au rendez-vous rwandais et sont arrivés avec tout plein d’ambition. Pour eux aussi, il s’agit d’abord de sortir de la phase de poules pour aborder la phase à élimination directe.
Les joueurs présents à Kigali le savent, certains d’entre eux peuvent, en cas de bon parcours, décrocher une place chez les Panthères qui aborderont dans quelque temps les éliminatoires de la CAN 2017 et de la Coupe du monde 2018. Le CHAN peut constituer un tremplin. L’entraîneur Stéphane Bouguendza a été plutôt satisfait du dernier nul, dimanche dernier à Kampala, avec l’Ouganda après avoir concédé le premier but de la rencontre : “Nous savons que c’est un match capital de la poule, qui va déjà donner la température de la suite. Il est toujours nécessaire de commencer par un résultat positif afin de pouvoir aborder sereinement la suite. Nous allons tout faire pour gagner nos matches afin de pouvoir sortir de ce groupe assez difficile.”
Source: Afrik
