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CENTRE DU MALI : La grande psychose

Le Centre du Mali est menacé dans son existence, il est devenu au vu et au su de tous une grande fosse commune à ciel ouvert. La violence s’y est installée et elle continue son concerto macabre.

La crise que nous vivons est la résultante du coup de force ridicule du 22 mars 2012 et l’absence notoire de l’autorité de l’Etat dans une grande partie du territoire national. Les forces du mal se sont enracinées et parmi elles les leaders religieux radicaux. Ces radicaux ont semé partout la terreur dans le Centre du Mali, ils s’en prennent à toutes les personnes qui portent l’étiquette du gouvernement et aux notabilités coutumières.

Toutes les opérations initiées pour contrer les forces du mal ont connu un échec cuisant et c’est le cas de l’opération « Seno ». En l’absence de l’Etat et des forces de sécurité, de véritables structures jihadistes s’installent pour suppléer l’Etat en faillite. Les tueries entre ethnies ayant vécu ensemble depuis la nuit des temps commencent. Le conflit gagne alors du terrain et certains s’appuient sur les milices d’autodéfense avec lesquelles l’Etat sous traite pour neutraliser les jihadistes.

Echec. Cette opération n’a qu’exacerbée les conflits intercommunautaires dans le Centre. La complicité de l’Etat avec les « dozos » a très souvent été dénoncée avec véhémence par des populations sur place et populations victimes des atrocités. Avec l’acharnement des dozos et des forces armées, les jihadistes eux s’acharnent sur les civils jusque-là épargnés. En représailles, les milices s’acharnent sur les communautés.

Les leaders peuls se mobilisent et portent le doigt accusateur sur le pouvoir en place, pouvoir en manque d’arguments pour se justifier face aux tueries qui ciblent des personnes. Cette situation va crescendo avec sa cohorte de morts et de villages radiés de la carte. Tout laisse croire que des gens tirent les ficelles pour empêcher le retour du calme dans notre pays. La sincérité des forces internationales est mise en mal.

Le manque d’anticipation des autorités, voire des forces armées et de sécurité va conduire aux drames que l’on connait. Les scènes sont horribles. La France et les Nations unies qui devraient tout faire pour éviter le génocide ont raté soit par négligence soit parce qu’elles ont un autre agenda. La crise du Centre a touché le Burkina avec une très grande similitude des modes opératoires.

Le moment est venu pour mutualiser les efforts pour neutraliser l’ennemi. Ce ne sont plus les Peuls et les Dogons qui se tuent mais c’est l’ennemi commun qui arbore les tenues des communautés et qui parlent leurs langues pour dissimuler son identité pour tuer et faire semblant que ceux sont les communautés qui s’entretuent.

Dans tous les cas, l’Etat est tenu seul responsable de ces tueries et exactions, car il est et reste celui qui assure la sécurité des personnes et des biens. Toutefois cet autre Ogossagou ne se justifie pas. C’est pourquoi la sincérité des autorités et de la communauté internationale est remise en cause par les populations. Nous ne devrions pas arriver à tous ces crimes. Trop de victimes innocentes dans notre pays et les esprits, comme le dirait l’autre, sont alambiqués.

Ibrahima A Tiocary Fulany

 

Source : Notre Printemps

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