Depuis quelques jours, il y a une imposition d’une nouvelle privation de liberté des populations civiles par des obscurantistes jihadistes qui assiègent des villages. Ce, alors que notre pays n’a pas encore tourné la page du Coronavirus, dont l’une des mesures de protection est l’isolement. Le blocus du village de Farabana, dans le cercle de Niono (Région de Ségou), n’est pas encore levé qu’il est question de tentative de siège d’un autre, dans les mêmes environs, à savoir Kourouman-Koubé, à 7 Km de Farabougou où vivent 3 000 âmes (à 25 km de Djabaly).
Jusque-là, Kouakourou était la localité la plus anecdotique en termes de voisinage forcé avec les forces macabres.
Il est indéniable que l’heure n’est pas à alimenter la panique, à accumuler les indignations sélectives ou par procuration, à verser dans cette rhétorique périlleuse. Mais, il n’y a presque plus de doute que des défis bravaches à l’ordre institutionnel sont là et se systématisent. Les groupes extrémistes qui ont toujours fait corps avec la nature de peur d’affrontements directs avec les FAMa, la MINUSMA ou Barkhane s’affranchissent désormais de leur camouflage légendaire. Depuis peu, ils semblent manger du lion. Depuis la libération des 200 jihadistes, dans une transaction, pour l’élargissement de 4 otages (1 Malien, 1 Française, 2 Italiens).
L’électrochoc des frappes au lendemain de la prise de pouvoir par les militaires a-t-il perdu en voltage ? La Charte de la Transition est-elle un catalogue de bonnes intentions ? L’on tombe sous le coup de la sidération, partagé entre perplexité et consternation. Parce que ce qui se passe a de quoi produire une séquence traumatique chez les populations qui ne demandaient pas tant de charge émotionnelle, à être assiégées d’incertitudes pour l’avenir.
Il urge de déminer les problèmes un par un. Les autorités donnent le ton dans la lettre d’orientation du Chef de l’État au Premier ministre et au Gouvernement de Transition : ‘’La sécurisation et la stabilisation du territoire national est de celles-ci. Il vous faudra, prêter une attention particulière à cette question. Depuis huit ans, nous sommes en guerre. C’est une guerre que nous n’avons pas voulue. Mais il n’y a pas d’autre choix que de la faire, de la faire sans faiblir, de la faire quoiqu’il nous en coûte.
Les moyens de nos forces de défense et de sécurité méritent d’être renforcés. En même temps, les faiblesses au niveau de la stratégie doivent être corrigées et les failles humaines combattues. L’ennemi est connu et le vaincre est possible. À défaut de gagner tout de suite, cette guerre que je sais de longue haleine, nous devons remporter des victoires rassurantes’’. Pourvu que le syndrome des 20 millions d’euros ne s’installe chez les psychopathes qui ont besoin de sous pour faire tourner leur industrie terroriste.
PAR BERTIN DAKOUO
Source : INFO-MATIN