Le ministre de la Santé et des Affaires sociales, Michel Hamala Sidibé, a visité, mardi dernier, le Centre de santé de référence (CSREF) de Dioïla, une nouvelle région administrative. Il voulait jauger les conditions de travail du personnel et voir comment le Centre peut répondre aux aspirations de la population en termes de soins de santé de qualité.
Le ministre Sidibé a visité le Dépôt répartiteur de cercle (DRC), le service de pédiatrie, la maternité et le service de développement social et de l’économie solidaire. Il ressort des constats, un besoin criard de ressources humaines et matérielles pour le CSREF de la localité.
Le DRC fonctionne normalement, si l’on en croit les propos du médecin chef Dr Tidiane Dramé. Par contre, à la pédiatrie, plus précisément au niveau de l’unité de soins intensifs, le ministre Sidibé et sa délégation ont constaté que de nombreux enfants étaient hospitalisés.
Sur un tableau accroché devant la porte de la pédiatrie, on pouvait lire 66 enfants admis. Ils souffrent soit de paludisme grave, soit de malnutrition sévère. Un responsable en charge de la campagne de chimio prévention du paludisme saisonnier déplore le fait que les parents eux-mêmes ne respectent pas le calendrier vaccinal des enfants. Les mômes reçoivent la première dose, puis plus rien.
Dr Tidiane Dramé a précisé que le mois dernier, son unité a enregistré 380 enfants malades sur lesquels, il y a 299 cas de paludisme, 37 cas de malnutrition, et les 44 autres cas concernent d’autres pathologies. Le médecin chef du CSREF a expliqué que le district sanitaire de Dioïla couvre 210 villages et 383 hameaux.
Il a aussi rappelé l’insuffisance du personnel et les difficultés de couverture sanitaire. Selon lui, cela est dû au fait que 15% de la population se trouvent au-delà d’un rayon de 15 kilomètres du CSREF. Il a estimé que beaucoup d’efforts doivent être faits à ce niveau pour atteindre de bons résultats.
D’autres difficultés concernent le matériel au niveau du laboratoire, et le retard dans le remboursement des prestations réalisées dans le cadre de l’Assurance maladie obligatoire (Amo) et du Régime d’assistance médicale (Ramed). Des avancées ont été réalisées. Depuis 10 ans, le district sanitaire n’a pas connu de grandes épidémies. De 16 décès maternels par an, le Centre est passé entre 2 ou 3 décès par an.
Michel Hamala Sidibé croit en la décentralisation des soins. Pour lui, cette visite était utile pour définir les stratégies adéquates permettant à une nouvelle région de répondre aux demandes de soins. «On ne peut pas avoir une pyramide au sommet, surchargée avec des hôpitaux incapables de prendre en charge les malades, et délaisser les CSREF et les Centres de santé communautaires (CSCOM) sans compétences humaines”. Il a rappelé la nécessite d’une intense communication autour de la chimio prévention du paludisme saisonnier pour réduire les cas de paludisme et un partenariat avec les politiques et leaders communautaires pour casser le cycle de la transmission de cette maladie.
Le ministre Sidibé a souhaité que le concept de centre santé ou d’hôpital propre soit une réalité. Parce qu’il est inadmissible pour lui que les malades ressortent des établissements de soins avec des infections. Michel Hamala a fait des annonces fortes comme la création d’hôpitaux dans les nouvelles régions.
Fatoumata NAPHO
Source: L’Essor-Mali