L’enfant Cstm est venue au monde sans être désirée par les autorités. On aurait tout fait pour l’étouffer dans le berceau, mais la mauvaise herbe a la vie dure.
Hammadoun amion Guindo, secrétaire général CSTM
La Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali- Cstm- a choisi de passer le 1er Mai avec la presse. Son Sg, bien entouré, a eu une longue conversation avec ses invités à qui, il a brossé un tableau panoramique des missions de tout syndicat, de l’histoire de la chose syndicale et surtout de la naissance de sa centrale : dans la douleur. L’histoire du mouvement syndical, telle que narrée par Hamadoun Amion Guindo, le Sg de la Cstm, montre les difficultés dès le début. C’est en 1886- il y a 127 ans- que 200 000 travailleurs américains ont fait la pression pour obtenir la journée de travail de 8 heures. La contagion finira par toucher l’Europe et le 1er Mai sera consacré. « Leurs exemple de sacrifices majeurs est la source d’inspiration fondamentale de la création de notre centrale », conclue Hamadoun Amion Guindo. La Cstm est donc rentée dans la danse les yeux ouverts et consciente des difficultés à venir. Ils seront servis au delà de leurs attentes les plus folles.
Le nouveau né est donc venu au monde, précédé par la haine et la volonté des gouvernants de le détruire, le 20 décembre 1997 au Centre Islamique de Hamdallaye. Son baptême, congrès constitutif, a eu lieu le 24 avril 1998. Elle est la seule à détenir un ‘acte de naissance’ ou acte de conformité le 26 juin 1998. L’hostilité à son égard par le régime fut telle que son Sg dit tout simplement : « La Cstm et ses initiateurs ont vécu le martyre.» Le nouveau venu croyait trouver un gite à la Bourse du Travail, dévolu par la loi aux travailleurs, mais il en sera chassé sans ménagement le 8 octobre 1997. Les damnés du régime vont s’installer sous un arbre au lieu de naissance, le Centre Islamique de Hamdallye : sous un arbre. Ils seront également chassés de là. Il fallait persécuter le serpent orphelin jusqu’à ce que mort s’en suive. Mais, « malgré toutes ces brimades injustifiées et ces actes discriminatoires des autorités, la CSTM aujourd’hui à plus de 15 fédérations et syndicats affiliés », affirme Hamadoun avec les yeux brillants de malice.
Le parcours semé d’épines par les régimes successif n’ont manifestement pas empêché la centrale d’avoir un cheminé sur un tapis de roses. Et c’est avec fierté que le Secrétaire général Hamadoun Amion Guindo présente le long bilan, cinq pages de réalisations, de l’année 20120-2013. Des prouesses dont l’évocation fait frémir les camarades agglutinés dans la salle.
Mais, parmi tous les régimes qui se sont suivis depuis quel est celui qui a le plus persécuté la Cstm ? Hamadoun répond du tic au tac et sans hésiter une seconde: Alpha ! « C’est lui qui nous a exclu de tout ! ». AOK aurait même tout fait pour barrer la route de l’extérieur, notamment le Bit, à la Cstm. Il aurait donné des consignes fermes à tous les ministres pour viser les éléments Cstm et de ne leur accorder la moindre subvention. « Les lois n’étaient pas appliquées », conclue le Sg de la Cstm, la douleur encore manifestement présente dans sa voix. Et pour cause : la galère continue toujours pour la Cstm de la part des autorités du pays. Comme il dit lui-même, ATT, ‘’le suiviste’’, a suivi les pas de Konaré (comme dans tous les domaines ?). Et même sous la Transition, elle continue à subir.
Il est possible de penser que la Cstm fonde beaucoup d’espoir sur les élections à venir pour pouvoir sortir de ce carcan de brimades qui plombe ses ailes. Quand sera-t-il ? Attendons voir.
Amadou Tall