Tandis que Bangui connaît depuis ce jeudi une situation d’extrême violence, le président de la transition, Michel Djotodia, a reçu ce dimanche 8 décembre la presse au camp de Roux, le siège de la présidence. Il a lu une brève déclaration puis répondu aux questions des journalistes.
Avec notre envoyé spécial à Bangui
Lors de la conférence de presse qu’il a accordée ce dimanche après-midi, Michel Djotodia a tout d’abord demandé à ses éléments de regagner les casernes, d’ici à ce lundi. « On va laisser, a-t-il dit, la Misca, la police, la gendarmerie et les éléments français patrouiller dans Bangui ».
Les éléments qui entreront dans les casernes, selon lui, ne seront pas désarmés, mais ceux dits « incontrôlés », eux le seront. « S’ils n’obtempèrent pas, nous allons utiliser des moyens durs, forts », a indiqué Michel Djotodia.
Le président de la transition a aussi réagi aux propos de François Hollande. « On ne peut pas laisser en place un président qui n’a rien pu faire et qui a même laissé faire », a prévenu le président français au sujet du président de transition, lors de l’entretien qu’il a accordé samedi à RFI, France 24 et TV5 Monde, à l’issue du Sommet de l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique.
Mais Michel Djotodia n’a pas souhaité polémiquer. Il dit avoir eu des explications des autorités françaises selon lesquelles la France ne venait pas remplacer qui que ce soit. Et qu’il s’agissait juste de demander une transition plus courte que l’échéance de février 2015 prévue initialement.
« C’est des allégations pures et simples, le président français n’a jamais dit cela… J’ai reçu un message personnel, par l’ambassade de France ici, qui dit que le président français me soutient et soutient la transition. La seule chose, la petite modification qui a eu lieu, c’est que la transition a été écourtée. La France est claire à ce sujet, elle ne vient pas pour remplacer qui que ce soit, elle ne vient pas pour perturber la transition, mais elle vient pour soutenir ce processus qui est déjà en place, pour que d’ici peu de temps, qu’il y ait un ordre constitutionnel en Centrafrique ».
Lors de cette rencontre avec les journalistes au camp de Roux, le siège de la présidence, Michel Djotodia a souhaité « que les Nations unies diligentent une enquête indépendante afin d’établir les responsabilités » sur les dernières violences. Des violences dont il attribue la responsabilité aux partisans de l’ancien président, François Bozizé.
« Il y a des mesures de confiance, il y a certains points qui ont été évoqués dans ces mesures de confiance. Notamment le désarmement des éléments qui vont errer. Les éléments incontrôlés seront désarmés puisqu’on ne les connait pas… Et s’ils n’obtempèrent pas, nous allons utiliser des moyens durs, forts, mais tous ceux qui seront dans les casernes ne seront pas désarmés. Parce que nous-mêmes nous sommes en train de sensibiliser nos éléments, ceux qui se feront attraper, ils seront responsables de leur comportement. Demain matin, tout le monde dans les casernes, on va laisser la Misca , la police, la gendarmerie, et les éléments français patrouiller dans Bangui ».
Michel Djotodia a enfin a lancé aux Centrafricains un appel au calme et réaffirmé qu’il n’y aurait pas de place à l’impunité en Centrafrique.
Source : RFI