Près de 5000 militaires tchadiens se sont concentrés dans trois communes proches de la frontière entre le Tchad et la Centrafrique. Ce qui ne manque pas d’inquiéter les autorités de Bangui
A Bangui, capitale de la Centrafrique, le danger vient souvent du Nord où le Tchad n’a jamais hésité à déstabiliser son voisin centrafricain pour imposer ses commensaux à la tète de l’Etat. Or ces derniers jours, 4600 militaires tchadiens appartenant à des Groupements Tactique Inter Armes (GTIA) se sont massés sur trois communes proches de la Centrafrique: le premier rassemble 3000 hommes près dela commune de Sarh; le second mobilise 800 militaires à Moissala et le troisième, 800 hommes à nouveau à Gore.
Le général Daoud aux commandes
C’est le ministre de la Défense, le général Daoud, ex ambassadeur à Bangui, qui surveille ces vastes manoeuvres. Dansquel but? On craint à Bangui des raids de l’armée tchadienne surles communes de Batangafo, Bossangoa ou Paoua qui saboteraient les accords qui viennent d’être signés au Soudan entre le gouvernement centrafricain et 14 groupes armés du Nord du Mali.
Rien n’indique en effet que le Tchad souhaite une normalisation de la situation en Centrafrique dont il ne soit pas le pivot. Idriss Déby n’avait d’ailleurs pas cru bon de se déplacer lui même au Soudan pour participer à la rencontre de janvier 2019.
La France, alliée du Tchad
Le président Déby sait qu’il peut compter, dans ses sombres desseins, sur la France d’Emmanuel Macron. Début janvier, les Mirages français sont venus en effet à la rescousse des tchadiens dans les deux régions du Tibesti et de l’Ennedi. Depuis des lustres, l’armée tchadienne y combat les rebelles armés de l’Union des forces de la résistance (UFR). Lesquels ne sont pas des islamistes, encore moins des djihadistes, mais juste des opposants de toujours à la dictature d’Idriss Déby. Etait-ce le rôle de la France , alliée au Tchad dans la seule lutte contre le terrorisme? Pas vriament…
C’est dire que la « realpolitik » d’Emmanuel Macron n’a rien à refuser à l’allié tchadien,. Et surtout pas s’il met à mal le pouvoir centrafricain sorti de l’orbite française pour s’allier avec les Russes, vécus désormais comme le concurent numéro un de la France en Afrique.
Source: mondafrique