Le président de la CENTIF, MarimpaSamoura a expliqué les missions de son organisation, axées sur le traitement et la transmission d’informations en vue de la lutte contre le blanchissement de capitaux et le financement du terrorisme.
Selon son président, la loi confère à sa structure trois prérogatives essentielles : D’abord, elle peut faire opposition à l’exécution de l’opération suspecte déclarée pendant quarante huit heures. Ce délai peut être prorogé par l’autorité judiciaire compétente.
Ensuite, elle dispose d’un droit de communication étendu, c’est-à-dire qu’elle peut interroger toute structure publique ou privée, en vue d’obtenir des informations relatives aux enquêtes qu’elle diligente.
Enfin, le secret professionnel lui est inopposable. De même, les informations en sa possession restent dans le domaine de la confidentialité.
Le deuxième intervenant, Dr Modibo Sacko, chargé des dossiers juridiques, a détaillé la composition des membres de la CENTIF, au nombre de six : Un haut fonctionnaire issu, soit des Douanes, du Trésor, soit des Impôts ; un magistrat spécialisé ; un officier de police judiciaire ; un représentant de la BCEAO ; un chargé d’enquêtes, inspecteur des Douanes ; un autre chargé d’enquêtes, officier de police judiciaire. Ils prêtent serment, avant d’entrer en fonction.
Le dernier intervenant a été Fatoumata Hacko, secrétaire générale de la CENTIF. Elle a mis l’accent sur la formation et les assujettis qui sont exposés aux diverses obligations ainsi qu’à des sanctions multiformes, en cas de manquement volontaire ou non.
Chaque année, la CENTIF rédige un rapport qu’elle transmet au ministère des finances. Celui de 2019 a été rendu public, en attendant les rapports 2020 et plus tard 2021.
Dans le document 2019, il ressort que ce sont 62 déclarations d’opérations suspectes que la CENTIF a enregistrées. Parmi celles-ci, 56 proviennent des banques, 5 émanent du système financier décentralisé et une dénonciation a été faite par une entreprise et profession non financière.
Le montant total suspecté à ce niveau est de 12 643 419 720 FCFA.
S’y ajoutent 111 388 566 776 FCFA que des expatriés d’origine asiatique ont clandestinement transféré hors du pays. Cette information reçue d’une CENTIF étrangère a été traitée et transmise au parquet.
Ce qui fait donc un total de 124 031 986 496 FCFA relatif à la fraude, aux malversations, au financement du terrorisme, aux multiples détournements.
Précisons que la CENTIF ne sanctionne pas, mais rédige des rapports et saisi, s’il y’a lieu, le procureur spécialisé en la matière, celui de la commune VI.
WaSalam !
El HadjChahana Takiou