Les Nations Unies ont célébré le 30 août dernier, la journée internationale des victimes de disparition forcée. A cette occasion, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a appelé plusieurs Etats à s’employer davantage pour prévenir les disparitions forcées et traduire en justice les responsables. Une déclaration qui interpelle beaucoup de pays dont le Mali affecté par le terrorisme, les conflits intercommunautaires et souvent les enlèvements de personnes. Comme ce fut le cas de notre confrère Birama Touré de l’hebdomadaire le « Sphinx », disparu depuis plus de 3 ans et demi.
Pour ce qui est du cas du journaliste Birama TOURE disparu depuis janvier 2016, il a refait surface à la suite de l’affaire KHASHOGGI qui a défrayé la chronique en Turquie en 2018.
Certaines sources ont révélé que le nommé Birama ne vit plus. D’autres se présentant comme des codétenus de Birama ont décrit l’Etat de fatigue mortelle dans lequel se trouvait le jeune lorsqu’ils l’on quitté. Depuis l’annonce de cette nouvelle les familles TOURE de Bamako semblaient prendre l’affaire au sérieux, car cela est une première dans l’histoire de la presse au Mali. A la suite de cette information, il y a eu une grande réunion des familles TOURE chez leur patriarche pour décider de la suite des événements, dès l’instant où ils ont eu des pistes pour retrouver le jeune Touré.
Dans le cadre du renforcement des relations parentales, les familles TOURE de Ségou se sont impliquées pour soutenir celles de Bamako dans la manifestation de la vérité. Le directeur de publication du journal ‘’Le Pays’’ a été même entendu par le juge d’instruction chargé de l’affaire, au tribunal de grande instance de la commune IV du district de Bamako. Sa convocation faisait suite à une publication où des témoins ont indexé directement la Sécurité d’Etat et le fiston national dans la disparition du nommé Birama TOURE. Le hic dans cette affaire, est que seuls les jeunes des familles TOURE faisaient tourner la roue afin que la vérité se manifeste au grand jour, lors d’une rencontre en 2016, entre les familles TOURE et le Président de la République, ce dernier avait promis de faire toute la lumière sur la question. Une opposition a semblé s’établir entre le camp des patriarches TOURE et celui des jeunes. En effet, les patriarches ont reçu mensuellement selon certaines sources environ une somme de deux cent mille francs CFA de la part du Président IBK, ainsi que des carnets de carburant. Ils ont même reçu en don, un véhicule pour leur déplacement pour les cérémonies officielles. Cette amabilité dure depuis février 2016. A cause de cette pratique, une première du genre depuis l’avènement de la démocratie, les patriarches auront-ils le courage, voir le gabarit de demander des comptes au Président IBK ?
Pour ne pas emboîter le pas aux patriarches TOURE, les jeunes TOURE étaient décidés à aller jusqu’au bout. Pour eux, ce crime devrait être clarifié, les responsabilités situées, et ensuite les sanctions contre les coupables. C’est par rapport à la même situation qu’environ deux cents jeunes ont organisé une marche le jeudi 16 novembre 2017 sur la famille du Patriarche des TOURE, afin de protester contre la lenteur du président de la République pour clarifier la suite à donner à cette affaire. Les jeunes ont donc accepté cet argument en attendant de se faire entendre très prochainement. Avec cette nouvelle donne, la situation va se compliquer davantage. L’impunité a des limites, selon les jeunes TOURE. Le cas de Birama sera le dernier dans l’histoire de la presse malienne, selon les jeunes TOURE des familles fondatrices de Bamako. Un assassinat surtout de journaliste est comme un cancer, après chaque soin il se manifeste autrement. Les cas Norbert SONGO, Birama TOURE, Gislaine Dupont, Claude Verlon et Jamal KHASHOGGI sont des témoignages éloquents. Les démons de la disparition de Birama Touré planent toujours sur le régime. Qui dit donc que nos morts sont morts. Ils ne sont pas morts car à l’occasion de chacun de nos événements, nous parlons d’eux, toute chose qui les fait vivre. Birama Touré ne fait pas exception à la règle.
Badou S. KOBA
Source: Le Carréfour