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CEDEAO : Sanctions à double tranchant !

Suite au coup d’Etat perpétré le mardi 18 août dernier par des militaires contre le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, l’espoir semble renaitre dans le pays dans la mesure où pour la grande majorité des maliens, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour le pays, où sévissait, outre les crises sécuritaire et sanitaire, une contestation populaire réclamant la démission du Président IBK pour mauvaise gouvernance. Pendant ce temps, la CEDEAO menace énergiquement de sanctionner cet acte contraire à la démocratie et exige un retour à un ordre constitutionnel du pays.

Et conformément à ses textes, suite à cette prise de pouvoir par les militaires putschistes au Mali, la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a aussitôt, dans un communiqué officiel, procédé à la suspension du Mali de ses instances et demande la mise en œuvre immédiate d’autres sanctions, notamment la fermeture des frontières terrestres et aériennes contre le Mali, l’un des 15 pays membres de l’organisation sous régionale.

Selon les observateurs, cette position de la CEDEAO est de principe et en accord avec les textes de ladite organisation :

« La position de la CEDEAO dans les circonstances pareilles est bien connue. Par principe, elle ne peut en aucun cas cautionner un tel acte. La démocratie prime sur l’argument de la force », explique Balan Diakité, politologue et chercheur au CRAPES (Centre de recherche d’analyse politique, économiques et sociales)

Aussi, soutient notre interlocuteur, les sanctions annoncées par cette communauté sont un couteau à double tranchant : « La CEDEAO pourra enclencher l’embargo, fermer les frontières, interdire les transactions financières entre le Mali et les pays voisins. Elle peut aussi geler les comptes bancaires, faire des restrictions sur les passeports diplomatiques d’un certain nombre d’acteurs qui sont d’ailleurs les sanctions traditionnelles qui auront des conséquences considérables sur l’économie du pays et aussi sur les pays voisins. Si le Mali est dépendant de l’extérieur, il y a beaucoup de pays qui dépendent aussi du Mali. Pratiquement, la Côte d’Ivoire dépend de l’exportation de la viande du Mali. Beaucoup de marchandises passent également par les ports du Sénégal et de la Guinée. Avec la fermeture des frontières, ces ports aussi vont subir les effets de la crise sur les actifs économiques ».

Quant à Ibrahim MAIGA, Chercheur à l’Institut d’Etudes de Sécurité en Afrique, abondant dans le même sens que son homologue, il rappelle que la CEDEAO, dans le respect du protocole additionnel, pose les limites de l’accession au pouvoir : « L’une des premières limites, c’est justement l’accession au pouvoir par un changement non-constitutionnel. Donc la CEDEAO ne sortira pas des principes de ces textes en vigueur. Ensuite au-delà des principes, la CEDEAO dispose également des prérogatives plus profondes en matière de crise politique. Partout où il y a eu des coups d’Etats, la première réaction de la CEDEAO ou de l’UA, c’est la condamnation à travers un communiqué systématique », a-t-il déclaré.

En tout état de cause, qu’elles soient de forme ou de conviction, les sanctions de la CEDEAO ne feront qu’asphyxier le Mali qui souffre déjà.

Andiè Adama DARA

Source: Bamakonews

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