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CEDEAO-MALI : un dangereux surplace

Le dernier extraordinaire de la CEDEAO tenu le vendredi 25 mars à Accra n’a pas permis de faire bouger les lignes entre le Mali et l’organisation sous régionale en vue de la levée des sanctions. Si la CEDEAO s’est montrée peu flexible en proposant 12 à 16 mois, les autorités maliennes quant à elles se sont donné un délai 24 mois, pas moins. Entre ces deux positions désormais tranchées, il est difficile d’entrevoir la sortie de crise.

 

Dans une note verbale datée du 22 mars, la Commission de la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) informe le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération que la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, de l’organisation, le vendredi 25 mars 2022, à Accra, d’un Sommet extraordinaire sur la situation politique de notre pays auquel le Colonel Assimi GOITA, le président de la Transition étaient invité à y prendre part.
Une invitation déclinée par Assimi Goita en demandant au ministre Abdoulaye DIOP de le représenter. Cette présence a aussi été annulée à cause du format de discussions de la rencontre, à savoir un huis clos entre Chefs d’État.
Comme conséquences, le sommet tenu le vendredi s’est déroulé à l’absence de la délégation malienne.
Les chefs d’État de la CEDEAO, dans leur communiqué final, «regrettent la non-disponibilité du président de la transition du Mali pour honorer physiquement l’invitation qui lui a été faite de rencontrer le Sommet afin de rechercher une solution à la situation actuelle».
Le sommet de la CEDEAO en examinant, la situation malienne, demande aux autorités du Mali de respecter un chronogramme de 12 à 16 mois pour la prolongation de la transition ; décide de maintenir les sanctions et s’inquiète de l’aggravation de la situation sécuritaire et humanitaire.
Globalement sur la situation sociale et politique de notre pays, les autorités de Transition ont proposé un calendrier de 24 mois, soit deux ans en plus des 18 mois déjà écoulés sans résultats concrets.
Sur le sujet, le Premier ministre Choguel Kokalla MAIGA s’est prononcé sur la situation depuis Doha où il effectue une mission de plusieurs jours de travail.
Selon lui, les deux ans sont suffisants pour mener des réformes et tenir les élections en vue du retour à l’ordre constitutionnel.
Et pour le gouvernement, ces 24 mois constituent un délai non compressif. Donc, pas question d’approuver une durée de moins de deux ans.
En revanche, la CEDEAO qui n’est pas restée sur sa position est allée de 12 à 16 mois. Et dans son communiqué final, elle «invite les autorités de transition (du Mali) à adhérer au calendrier de 12 à 16 mois de transition recommandé» pour la durée de la transition avant le retour des civils au pouvoir.
Cette décision, si elle peut être considérée comme un petit pas en avant, elle n’est cependant pas suffisante pour mettre fin à la brouille avec le Mali, campé sur sa position de 24 mois.
Au regard de la situation, les chefs d’État de la CEDEAO ont décidé de maintenir les sanctions imposées le 9 janvier 2022 tout en maintenant aussi le dialogue en vue de trouver une solution et d’assurer une levée progressive des sanctions.
Même si le dialogue reste ouvert entre les deux parties, il est difficile d’entrevoir la sortie de crise avec ces deux positions pour le moment très tranchées.
Pour ce qui est du Burkina Faso, le Sommet de la CEDEAO demande la libération, avant le 31 mars 2022, du président renversé Roch Marc Christian Kaboré sous peine de sanctions individuelles contre les autorités de transition, ainsi que la réduction de la durée (36 mois) jugée trop longue. Pour la Guinée, le Sommet de la CEDEAO réclame la proposition avant fin avril 2022 d’un chronogramme détaillé pour la transition sous peine de voir imposées des sanctions individuelles contre les membres du gouvernement et du Conseil national de transition.
En terme clair, aucune fumée blanche n’est jaillie des travaux du dernier sommet de la CEDEAO pour les peuples des pays en transition dans l’espace. Un surplace jugé mortel par bon nombre d’observateurs au regard des enjeux liés à la gestion crise politique dans ces trois pays membres.

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin

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