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CEDEAO: l’adhésion du Maroc reportée à 2018

Réunie à Abuja, au Nigéria, ce dimanche pour sa 52e Session Ordinaire, la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a décidé de reporter à l’année prochaine la confirmation de l’adhésion du Maroc à cette organisation.

Prévue initialement lors du sommet de la CEDEAO tenu les 16 et 17 courant à Abuja, la confirmation ne sera examinée que l’an prochain.
Selon une source citée par le site électronique marocain Medias24, «sachant que l’ordre du jour de ce sommet est ‘’assez encombré’’, avec la crise, chronique à Bissau, les attaques répétées au Mali et au Niger, les troubles au Congo ou au Libéria, sans compter les questions internes et statutaires, et après concertation avec le Maroc, l’idée s’est dirigée vers l’option d’un sommet extraordinaire en début d’année 2018».
En juin 2017, à Monrovia, au Liberia, lors de leur 51e session ordinaire, les leaders ouest-africains avaient donné leur accord de principe pour l’adhésion du Maroc à la Communauté, tout en demandant à la Commission d’examiner les implications d’une telle adhésion conformément aux dispositions du Traité Révisé de la CEDEAO, et de soumettre les résultats à cette 52e session.
Pour ce faire, une étude d’impact à cette adhésion a été commanditée, et ses résultats seront présentés à ladite session.
Le retard dans la réalisation d’une «étude d’impact» commandée le 4 juin dernier serait notamment la cause de ce report.
Selon Medias24, cette étude de 70 pages n’a été finalisée que le 7 décembre, soit 9 jours avant le sommet de la Cédéao à Abuja.
Le Royaume bénéficie actuellement du statut d’observateur au sein de cette organisation très active sur la scène diplomatique régionale et continentale.
Lundi dernier, la secrétaire d’État auprès du ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Mme Mounia Boucetta, a souligné que le Maroc avait voulu que son adhésion à la CEDEAO se fasse de manière «progressive et graduelle».
Répondant à une question orale sur les mesures prises par le gouvernement pour mettre en œuvre l’adhésion du Maroc à la CEDEAO, Mme Boucetta a indiqué que trois phases d’ordres politique, juridique et technique ont été retenues pour la concrétisation de cette décision. Elle a expliqué que la première phase d’ordre politique a été accomplie avec succès après l’accord de principe des chefs d’État et de gouvernement des pays membres à la CEDEAO pour l’adhésion du Maroc à leur regroupement sous régional, tandis que la phase juridique concerne le parachèvement des mesures de l’adhésion effective à cet espace.
Évoquant la phase technique, la secrétaire d’État marocaine a expliqué qu’elle porte sur le lancement des négociations sectorielles entre le Maroc et l’Organisation selon une approche graduelle et réaliste qui prend en compte les spécificités et les intérêts des deux parties dans le cadre d’une vision gagnant-gagnant. Elle a également évoqué l’élaboration d’une série d’études sectorielles pour être utilisée lors des négociations qui seront engagées durant la phase technique.
La CEDEAO est un groupe intergouvernemental de 15 pays, fondé en 1975 par le traité de Lagos dont la mission principale est de promouvoir l’intégration économique dans plusieurs domaines avec pour fondements principaux la libre circulation des personnes, des marchandises, des services et des capitaux. La CEDEAO représente un marché de 320 millions de consommateurs. De surcroît, elle offre un espace de plus en plus intégré, avec lequel le Maroc va bénéficier de la suppression des barrières tarifaires et de la libre circulation des personnes, des biens, des capitaux et des services.
Avec les pays de la Communauté, le Maroc a initié des projets structurants, dont le plus important est le gazoduc Maroc-Nigéria, qui représente 30 % des réserves pétrolières africaines, 31 % des ressources en gaz à travers les pays de la sous-région et qui pourrait entraîner, dans son sillage, des pans entiers des économies africaines.
Les questions institutionnelles, la situation politique et sécuritaire en Guinée-Bissau, l’attribution des postes statutaires à la CEDEAO, le statut d’observateur de la Tunisie, l’accord d’association de l’organisation régionale avec la Mauritanie, et l’adhésion du Maroc à l’espace communautaire. Tels étaient, entre autres, les principaux sujets à l’ordre du jour de la 52e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Par Sidi Dao

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