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Ce que dit l’islam: l’honnêteté

« Ô vous qui croyez! Craignez Dieu et soyez avec les véridiques. » Coran 9:119

Si vous demandez aux gens de vous définir l’honnêteté, beaucoup vous donneront une réponse qui fera allusion à la vérité et la sincérité du discours. Mais l’islam nous enseigne que l’honnêteté va bien plus loin que le simple discours véridique. En islam, l’honnêteté est la conformité parfaite entre l’intérieur et l’extérieur, entre l’intention et l’action, entre la croyance et le discours, entre la prédication et la pratique. L’honnêteté est donc la pierre angulaire du caractère du musulman et le socle de ses actions vertueuses.*

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Un des grands érudits de l’islam, Ibn al-Qayyim, a dit : « L’honnêteté et la véracité sont les qualités les plus élevées, car ce sont d’elles qu’émanent toutes les autres qualités de ceux qui suivent la voie de Dieu; et c’est d’elles que provient la voie de la vertu, laquelle doit être empruntée pour ne pas sombrer dans la perdition. C’est par ces qualités que se distinguent les hypocrites des croyants, et les habitants de l’Enfer des habitants du Paradis. Elles sont l’épée de Dieu sur terre; elles ne se posent sur rien sans le trancher net; elles chassent le mensonge et triomphent de lui; quiconque se bat à l’aide d’elles ne sera jamais défait; et celui dont le discours est empreint d’elles, ses paroles vaincront son opposant. Elles constituent l’essence des bonnes actions et la source de l’élan spirituel. Elles permettent à ceux qui les possèdent d’affronter avec courage les situations dangereuses, et elles sont le lien qui nous met en contact avec Celui qui possède toute la Majesté. Elles constituent les assises de l’islam, le pilier central de l’édifice de la certitude; et ceux qui les possèdent se situent tout juste au-dessous des prophètes. » Madarij as-Salikin

En s’efforçant d’être constamment honnête et véridique, une personne devient meilleure au fil du temps, elle mène une vie plus vertueuse et, grâce à ses qualités, occupe une position élevée auprès de Dieu comme auprès des hommes. Comme l’a dit le prophète Mohammed (PSL) : « Je vous ordonne d’être véridiques en tout temps, car cela mène à la vertu, et la vertu mène au Paradis. L’homme qui est toujours véridique et qui s’efforce sans cesse de l’être finit par être inscrit comme véridique auprès de Dieu. Et méfiez-vous du mensonge, car le mensonge mène au péché, et le péché mène au feu de l’Enfer. L’homme qui passe son temps à mentir et qui ne cesse de le faire finit par être inscrit comme menteur auprès de Dieu. » (sahih Mouslim)

L’honnêteté, donc, est une qualité qui doit être cultivée jusqu’à ce qu’elle soit parfaitement implantée dans l’âme d’une personne et qu’elle se reflète dans son caractère et ses manières. Ali ben Abou Talib, le cousin et gendre du prophète Mohammed (PSL) a parlé des répercussions positives de la véracité et de l’honnêteté, en cette vie : « Quiconque fait trois choses, dans ses rapports avec les autres, connaîtra trois types de réactions, de leur part : quand il parle, il est véridique; quand on lui confie quelque chose, il ne trahit jamais; et chaque fois qu’il promet une chose, il remplit sa promesse. S’il fait cela, leurs cœurs l’aimeront, leurs langues le loueront et ils lui apporteront leur aide quand il en aura besoin. » Rapporté par Ubaadah, dans As-Sahihah.

Quant à l’au-delà, ceux qui obéissent à Dieu et qui sont véridiques auront accès, par la grâce et la miséricorde de Dieu, à un lieu, au Paradis, où ils seront en compagnie des âmes bienheureuses mentionnées dans la révélation : « Ceux qui obéissent à Dieu et au messager… ceux-là seront avec ceux que Dieu a comblés de Ses bienfaits : les prophètes, les véridiques, les martyrs et les vertueux. Et quels bons compagnons que ceux-là ! » Coran 4:69

En fait, le caractère véridique a été un attribut essentiel de chaque prophète que Dieu a envoyé sur terre. Dans le Coran, Dieu dit :
-« (Ô Mohammed-PSL-), parle d’Abraham, dans le Livre; c’était un véridique et un prophète. » Coran 19:41
-« Et mentionne Ismaël, dans le Livre. Il était certes fidèle à ses promesses; et c’était un messager (de Dieu) et un prophète. » Coran 19:54
-« Et mentionne Idris, dans le Livre. C’était un véridique et un prophète. » Coran 19:56
Le Coran fait également mention d’un homme incarcéré aux côtés du prophète Joseph et qui s’adressa à ce dernier en ces termes : « Ô toi, Joseph ! Le véridique ! » Coran 12:46
… et que Marie, mère de Jésus, fut également déclarée véridique par Dieu : « Le Messie, fils de Marie, n’était qu’un messager. Avant sa venue, des messagers (comme lui) sont passés. Sa mère était une femme véridique… » Coran 5:75
… et que des compagnons du prophète Mohammed (PSL), les « croyants » mentionnés à maintes reprises dans le Coran, avaient eux aussi atteint la position élevée des véridiques : « Les (vrais) croyants sont seulement ceux qui croient en Dieu et en Son messager et qui, par la suite, ne sont plus jamais sujets au doute. Ils luttent (en dépensant de) leurs biens et (en risquant) leur vie pour la cause de Dieu; tels sont les croyants (vraiment) sincères. » Coran 49:15

Ainsi, emprunter la voie de la vérité, c’est emprunter la voie des plus vertueux parmi la création de Dieu. Quant aux moyens d’acquérir cette noble vertu et de l’implanter dans nos vies quotidiennes, le dernier Messager envoyé à l’humanité, le prophète Mohammed (PSL), nous a laissé de nombreux enseignements à cet égard, décrivant ce que requiert l’honnêteté et le caractère véridique : « Garantissez-moi six choses et je vous garantis le Paradis en retour : que vous disiez la vérité lorsque vous parlez, que vous remplissiez toutes vos promesses, que vous soyez à la hauteur de la confiance qu’on vous porte, que vous préserviez votre sexe (des relations illicites), que vous baissiez votre regard et que vous reteniez vos mains (de faire du tort aux autres). » Rapporté par Ubaadah, dans As-Sahihah.

Et Dieu a confirmé la véracité des paroles de Son Messager dans le Coran : « Les musulmans et les musulmanes, les croyants et les croyantes, obéissants et obéissantes, ceux et celles qui sont véridiques, patients et patientes, ceux et celles qui sont humbles, ceux et celles qui pratiquent la charité, ceux et celles qui jeûnent, ceux et celles qui gardent leur chasteté, ceux et celles qui invoquent souvent Dieu, pour tous ceux-là et celles-là, Dieu a préparé un pardon et une récompense énorme. » Coran 33:35

Le mensonge et l’hypocrisie

Tout comme l’honnêteté et la vérité dans les propos sont la pierre angulaire du caractère vertueux d’une personne et le tremplin vers la noblesse de tempérament, le mensonge, qui est son opposé, constitue le fondement de la dépravation et la rampe de lancement vers sa perversité. Tout comme l’honnêteté d’une personne naît de son for intérieur – en ce qu’elle est le reflet de sa foi – la malhonnêteté d’une personne, son habitude de mentir et de tromper sont aussi le reflet de ce qui se trouve au fond d’elle. C’est pourquoi Dieu fait de l’honnêteté et du caractère véridique l’opposé de l’hypocrisie : « (Tout cela) afin que Dieu récompense les véridiques pour leur fidélité et châtie les hypocrites, s’Il le veut, ou leur pardonne (s’Il le veut). » Coran 33:24 … et de la sincérité (du propos) un signe d’honnêteté et de fidélité : « …afin que Dieu récompense les véridiques pour leur fidélité… »
Il n’est donc pas étonnant que les personnes les plus vertueuses et les plus véridiques, c’est-à-dire les prophètes de Dieu et leurs fidèles, n’aient été trompés, dénoncés, opprimés et rejetés que par ceux qui étaient malhonnêtes, trompeurs et hypocrites.
« Seuls ceux qui ne croient pas aux révélations de Dieu forgent des mensonges. Tels sont les menteurs. » Coran 16:105
Il s’agit là de l’hypocrisie quant à la foi. Quid de l’hypocrisie dans les actions ? Dieu dit, dans le Coran : « (C’est Lui) qui a créé la vie et la mort afin de vous éprouver et (de déterminer) qui d’entre vous a la meilleure conduite. » Coran 67:2. Un érudit des premiers temps de l’islam a commenté ce verset ainsi : « qui d’entre vous a la meilleure conduite » fait référence aux plus sincères et à ceux dont les actions sont conformes (à la loi divine). Si l’action est sincère mais non conforme, elle ne sera pas acceptée; et si elle est conforme mais non sincère, elle ne sera pas acceptée non plus. Elle ne sera acceptée que si elle est à la fois sincère et conforme. »
Un exemple courant où la sincérité et la rectitude de l’action sont souvent corrompues par le mensonge et la tromperie est le commerce. C’est pourquoi le Prophète (PSL) : « Si deux parties se rencontrant pour faire une transaction sont sincères et révèlent clairement (tout défaut dans leurs produits), leur transaction sera bénie. Mais s’ils mentent et tentent de cacher (tout défaut dans leurs produits), leur transaction ne recevra aucune bénédiction. » (Boukhari et Mouslim)
Quant au mensonge dans le discours, c’est une caractéristique largement rejetée par toute la population mondiale – même si la plupart des gens s’en rendent coupables de temps à autre. Même si Dieu dit, dans le Coran, qu’Il aurait châtié son prophète (PSL) s’il avait menti : « Et s’il (Mohammed) Nous avait prêté de faux propos, Nous l’aurions certainement saisi par sa main droite et lui aurions tranché l’aorte sans qu’aucun d’entre vous ne puisse s’y opposer. » Coran 69:44-7
Alors comment le mensonge aurait pu être acceptable venant de qui que soit d’autre que le prophète de Dieu ? Et le prophète Mohammed (PSL), le Véridique, a dit : « La foi du serviteur (de Dieu) ne sera pas droite tant que son cœur ne sera pas droit; et son cœur ne sera pas droit tant que sa langue ne le sera pas; et celui dont le voisin n’est pas à l’abri du mal qu’il pourrait lui faire n’entrera pas au Paradis. » (Anas Ibn Malik) Et le Prophète a dit : « Une personne ne cesse de mentir jusqu’à ce qu’elle soit inscrite comme menteuse invétérée auprès de Dieu. » (Boukhari)

Le menteur invétéré est donc méprisé, vraiment et totalement méprisé par tous (et même par ceux qui lui ressemblent), car nul ne peut faire confiance à un menteur, pas même les autres menteurs. Et tout comme la clarté dans le discours est un signe de véracité, l’ambiguïté, les insinuations, le sarcasme et toute forme de tromperie ou de ruse dans le discours est dénoncé par l’islam.

La bonté envers les parents

« Et votre Seigneur a décrété de n’adorer que Lui et d’être bon envers ses parents. Si l’un d’eux ou tous les deux atteignent la vieillesse auprès de toi, gardes-toi de leur dire ne serait-ce que « fi! » ou de leur manquer de respect. Adresse-leur toujours des paroles respectueuses. » (Coran 17:23)

Si vous tapez les mots « bonté envers parents », sur Google, sur les douze premières pages de résultats, vous trouverez quasi-uniquement des liens islamiques qui insistent sur l’importance d’être dévoué et bon envers ses parents. Pourquoi? Parce que l’islam est une religion qui met l’accent sur la miséricorde, la tolérance et le respect. Dieu nous a ordonné de bien traiter nos parents et nous a mis en garde contre tout manque de respect envers eux. Plusieurs versets du Coran lient la bonté envers les parents au plus important aspect de l’islam : l’adoration exclusive de Dieu. Cela indique à quel point se montrer bon envers ses parents, les honorer et les respecter est capital en islam.

Aucune parole d’irrespect ne doit jamais être prononcée envers ses parents, pas même un regard de ressentiment, et encore moins de mépris. Honorer ses parents est considéré comme un acte d’adoration dans la mesure où il est fait avec l’intention de plaire à Dieu en respectant Ses commandements : « Et votre Seigneur a décrété de n’adorer que Lui et d’être bon envers ses parents. Si l’un d’eux ou tous les deux atteignent la vieillesse auprès de toi, gardes-toi de leur dire ne serait-ce que « fi! » ou de leur manquer de respect. Adresse-leur toujours des paroles respectueuses. » (Coran 17:23). Le verset poursuit en nous rappelant que nos parents méritent que nous soyons bons à leur égard, car ils nous ont élevés en faisant de multiples sacrifices pour assurer notre bien-être. L’utilisation du mot « aile » évoque l’image de la maman oiseau protégeant tendrement ses petits et rappelle la douceur qu’ont la plupart des parents envers leurs enfants : « Et par miséricorde, abaisse pour eux l’aile de l’humilité, témoigne-leur ta tendresse et dis : « Ô mon Seigneur! Sois miséricordieux envers eux, car ils m’ont élevé lorsque j’étais petit. » (Coran 17:24)

L’amour et la miséricorde qui émanent du Tout Miséricordieux se manifestent aussi dans la bonté qui existe entre les parents et leurs enfants. Dieu nous interdit formellement de nous montrer rude envers nos parents et dans un autre verset, Il nous enjoint de nous montrer reconnaissants envers Lui, notre Créateur, de même qu’envers nos parents. Encore une fois, Dieu allie dans un même verset Ses propres droits et ceux des parents : « Et Nous avons enjoint à l’homme (la bienfaisance envers) ses père et mère. Sa mère l’a porté, (subissant pour lui) peine sur peine, et son sevrage a lieu au bout de deux ans. « Sois reconnaissant envers Moi et envers tes parents. Vers Moi est la destination (finale). » (Coran 31:14)
Le prophète Mohammed (PSL) a lui aussi mis l’accent sur l’obligation de bien traiter ses parents. Un de ses compagnons lui demanda, un jour, quelles étaient les bonnes actions les plus aimées de Dieu. Il répondit : « Accomplir ses prières à l’heure. » Le compagnon demanda alors : « Et ensuite ? » Le Prophète répondit : « Être bon et dévoué envers ses parents… ». L’obligation de se montrer bon et dévoué envers ses parents vient tout de suite après la première obligation de l’islam, la prière.

Plus que de la bonté
Le terme arabe utilisé dans le Coran et dans les narrations du Prophète (PSL) pour nommer cette bonté envers les parents est bir. La plupart du temps, il est traduit par « bonté », mais comme c’est souvent le cas avec les mots arabes, cette traduction ne rend pas justice au sens réel de bir, qui est beaucoup plus profond. Ce terme ne signifie pas seulement «bonté» ; il comporte tout un éventail de qualités dont la bonté, la compassion, le respect et même la patience. L’islam, en tant que mode de vie, englobe toutes ces qualités et les musulmans doivent s’efforcer de les appliquer dans tous leurs rapports avec les autres et plus particulièrement dans leurs relations avec leurs parents.
Les parents élèvent leurs enfants et s’occupent d’eux durant une bonne partie de leur vie, mais vient un moment où les rôles s’inversent; les parents vieillissent, s’affaiblissent, et ont à leur tour besoin que l’on s’occupe d’eux. Les enfants sont dans l’obligation de s’occuper de leurs parents en déployant toutes les qualités du bir et en sachant qu’ils trouveront leur rétribution auprès de Dieu. Le prophète Mohammed (PSL) a dit : « Si une personne possède ces trois caractéristiques, Dieu lui accordera une mort facile et le fera entrer au Paradis : la douceur envers les faibles, l’affection envers ses parents et la gentillesse envers les esclaves. » Tirmidhi

Le dévouement
Abou Hourayrah était un proche compagnon du prophète Mohammed (PSL) qui a mémorisé et transmis de nombreuses narrations du Prophète. La vie d’Abou Hourayrah a été ponctuée de maintes démonstrations d’amour et de dévouement envers sa mère. Lorsqu’il se convertit à l’islam, au début, rien ne put convaincre sa mère de l’imiter. Un jour, pleurant et craignant pour le sort de sa mère, il vint voir le Prophète et l’implora de demander à Dieu de guider sa mère. Le prophète (PSL) fit ce qu’il lui demandait et peu de temps après, la mère d’Abou Hourayrah prononça la chahada (attestation de foi : « Il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah et Mohammed est Son messager »), devenant ainsi musulmane.
Toute sa vie durant, Abou Hourayrah demeura courtois et dévoué envers sa mère. Chaque fois qu’il quittait son domicile (qu’il partageait avec elle), il allait à la porte de sa chambre et lui disait : « Paix sur toi, ô mère, de même que la miséricorde et les bénédictions de Dieu ». Il lui disait aussi : « Que Dieu soit miséricordieux envers toi, car tu as pris soin de moi lorsque j’étais petit », ce à quoi elle répondait : « Que Dieu te fasse miséricorde, car tu m’a sauvée de la voie de l’erreur en mon vieil âge. »
Abou Hourayrah encourageait toujours les gens à se montrer bons envers leurs parents. Un jour, il vit deux hommes qui marchaient ensemble et demanda au plus jeune : « Qui est cet homme par rapport à toi ? », ce à quoi le jeune homme répondit : « Mon père ». Abou Hourayrah lui dit : « Ne l’appelle pas par son prénom, ne marche pas devant lui et ne t’assois pas avant qu’il ne l’ait fait lui-même. »

Cette bonté et cette affection entre Abou Hourayrah et sa mère nous enseigne que l’amour et le respect mutuel sont un devoir. Les musulmans sont dans l’obligation de traiter leurs parents avec respect, même si ces derniers ne sont pas musulmans; et le plus grand acte d’amour envers eux est de prier Dieu pour qu’Il les guide vers l’islam. À l’époque du Prophète (PSL), plusieurs de ceux qui se convertirent à l’islam eurent à composer avec leurs parents non-musulmans, dont les croyances et les exigences allaient à l’encontre de l’islam. Mais le Prophète leur rappela d’être bons envers eux et de leur obéir, sauf si leurs parents leur demandaient de désobéir à Dieu : « Mais si tes parents te contraignent à M’associer ce dont tu n’as aucune connaissance, alors ne leur obéis point. (Cependant), tiens-leur compagnie, en ce monde, tout en demeurant aimable envers eux. Et suis le sentier de celui qui revient repentant vers Moi. C’est vers Moi que vous reviendrez et alors, Je vous informerai de ce que vous faisiez. » (Coran 31:15)
Être dévoué envers ses parents, leur obéir et les traiter avec bonté fait partie intégrante des enseignements de l’islam. Cependant, l’obéissance envers Dieu demeure toujours le premier et plus important devoir pour le musulman.

Le grand respect ENvers les mères.
Dans plusieurs versets du Coran, Dieu mentionne clairement que la bonté, le dévouement et la gratitude envers les parents fait partie intégrante de l’islam. Cependant, les femmes, et plus particulièrement les mères, méritent un plus grand respect, encore, et un plus grand dévouement. Dieu Lui-même parle des difficultés de la maternité : « Et Nous avons enjoint à l’homme (la bienfaisance envers) ses père et mère. Sa mère l’a porté, (subissant pour lui) peine sur peine… » (Coran 31:14)

À l’époque du prophète Mohammed (PSL), un homme lui demanda la permission de partir en expédition militaire. Le Prophète lui demanda si sa mère vivait encore avec lui et il répondit par l’affirmative. Le Prophète lui dit alors : « Reste avec elle, car le Paradis se trouve à ses pieds. » (Ahmad).
De telles paroles évoquent des images de mères et d’enfants se regardant avec amour et gratitude, de petites mains s’agrippant à de grandes mains, de caresse au visage en temps de stress ou de maladie, et rappellent la chaleur de la voix aimante d’une mère. Elles évoquent encore des images de mères prenant soin de leurs enfants, lorsqu’ils sont malades ou en bonne santé, dans les moments de joie comme dans les moments difficiles. Le Prophète (PSL) dit que le Paradis se trouve aux pieds des mères, mais que signifient ces paroles, exactement ? Elles signifient simplement que les portes du Paradis sont ouvertes à quiconque chérit et respecte sa mère.

En islam, le rôle de la mère, au sein de la famille, est aussi important, sinon plus, que celui du père, qui protège les siens et pourvoit à leurs besoins. Non seulement elle vit les joies et les difficultés de la grossesse et de l’accouchement, elle sacrifie toute sa vie aux soins et à l’éducation de ses enfants. Il est de sa responsabilité de les élever et de les éduquer pour en faire des personnes pieuses et vertueuses. Elle cuisine, nettoie et s’occupe des enfants, mais elle est également responsable de leur santé émotive, physique et spirituelle. En retour, les enfants ont le devoir de démontrer amour, affection, respect et dévouement envers leur mère. La responsabilité que Dieu a confiée aux mères est lourde et parfois accablante. C’est pourquoi la rétribution de celle qui aura été une mère vertueuse n’est rien de moins que le Paradis et en cette vie, elle est estimée et honorée.
Un hadith rapporte qu’un homme vint voir le Prophète (PSL) et lui demanda : « Qui mérite le plus que je lui tienne compagnie ? » Le Prophète répondit : « Ta mère ». L’homme demanda alors : « Et qui d’autre? » Le Prophète dit : « Ta mère ». L’homme demanda encore : « Et qui également? » Le Prophète dit encore : « Ta mère ». L’homme demanda : « Et qui ensuite? » Le Prophète dit : « Ensuite ton père ». (Boukhari et Mouslim)
Ces deux hadiths du prophète Mohammed (PSL) nous montrent à quel point les mères sont importantes, en islam. Mais en cette époque matérialiste, il est facile d’oublier le commandement de Dieu nous obligeant à honorer nos parents, et plus particulièrement notre mère. Il nous arrive, parfois, de prononcer des paroles de mépris au sujet de nos parents ou de nous plaindre d’eux. Ce genre d’attitude ne fait pas partie de l’islam.

Dieu nous rappelle que le prophète Yaya (connu des chrétiens comme « Jean le Baptiste ») était très dévoué envers ses parents, les aimait et leur obéissait comme le rapporte Tabari. Dieu dit : « (Et il fut dit au fils de Zacharie) : « Ô Jean! Étudie assidûment l’Écriture. » Et Nous lui donnâmes la sagesse alors qu’il n’était qu’un enfant, ainsi que de la tendresse et une pureté (de cœur) de Notre part. Et il était pieux et dévoué envers ses parents. Il n’était ni insolent ni rebelle. » (Coran 19:12-14)
Par ailleurs, dans le Coran, Jésus se décrit lui-même en mentionnant à la fois son obéissance envers Dieu et son dévouement envers sa mère, Marie : « Je suis vraiment le serviteur de Dieu. Il m’a donné le Livre et m’a fait prophète; Il a fait de moi une source de bénédiction où que je sois, et Il m’a enjoint la prière et la zakat tant que je vivrai. Il m’a rendu dévoué envers ma mère et Il ne m’a fait ni insolent ni misérable. » (Coran 19:30-32)
Même si, de nos jours, nos vies sont très différentes, nous pouvons retirer un grand bénéfice de l’étude de la vie des prophètes et de nos pieux prédécesseurs, de la façon dont ils traitaient leurs parents, et plus particulièrement leur mère.

L’attitude des compagnons envers leurs parents
Un jour, Abdoullah ibn Omar, un des plus proches compagnons du prophète Mohammed (PSL), vit un homme portant sa mère sur son dos en tournant autour de la Kaaba, à la Mecque. Ce faisant, il ne montrait aucun signe d’agacement et ne se plaignait point; il récitait plutôt, avec humour, un vers de poésie qui le comparait à un chameau. Il regarda Abdoullah ibn Omar et lui demanda si en portant sa mère autour de la Kaaba, il payait sa dette envers elle (pour l’avoir élevé et pris soin de lui). Ibn Omar dit : « Non. Tu n’as même pas payé ne serait-ce qu’une partie de la douleur qu’elle a ressentie en te mettant au monde. »
Un autre compagnon des premiers jours de l’islam voyageait également à la Mecque en compagnie de sa mère. La route était longue et il faisait extrêmement chaud. Durant le voyage, ils s’arrêtaient parfois sur le bord de la route; le Compagnon creusait alors une petite fosse à même la terre et la remplissait d’eau fraîche. Il se tournait alors vers sa mère et lui disait : «Viens, mère : assied-toi dans cette eau pour te rafraîchir. »
Les musulmans qui sont obéissants envers Dieu ne peuvent se montrer indifférents ou méchants envers leurs parents. Une belle rétribution attend ceux qui traitent leurs parents avec affection et gentillesse. Mais, dans le hadith ci-dessous, le Prophète (PSL) a émis un sévère avertissement à ceux qui manquent de respect à leurs parents.
Un homme vint voir le prophète Mohammed (PSL) et dit : « Un jeune homme est mourant et les gens essaient de lui faire dire qu’il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah, mais il en est incapable. » Le Prophète demanda : «Est-ce que cet homme priait? », et on lui répondit par l’affirmative. Il se leva, alla voir le jeune homme et essaya de lui faire répéter « il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah ».

Mais le jeune homme s’avéra incapable de prononcer ces paroles. Le Prophète fit venir la mère du jeune homme, à laquelle ce dernier avait constamment désobéi durant sa courte vie.
Lorsqu’elle arriva, le Prophète (PSL) lui demanda : « Madame, ce jeune homme est-il votre fils ? » Elle répondit par l’affirmative. Il lui demanda : «Si nous menacions de jeter votre fils dans le feu, demanderiez-vous qu’on lui pardonne ? » Elle répondit qu’elle demanderait certainement à ce qu’il soit pardonné. Le Prophète lui dit alors : « Alors déclarez, en ayant pour témoins Dieu et moi-même, que vous êtes contente et satisfaite de lui. » Elle dit : « Ô Dieu, Toi et Ton prophète êtes témoins que je suis contente et satisfaite de mon fils bien-aimé. » Le Prophète se tourna vers le jeune mourant et lui demanda de réciter : « Il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah, Il est unique et n’a point d’associés, et j’atteste que Mohammed est Son serviteur et messager. » (at-Tabarani, Ahmad)
Grâce au pardon de sa mère, le jeune homme fut capable de réciter les paroles qui, par la grâce et la miséricorde de Dieu, lui ont peut-être permis d’entrer au Paradis. Le fait de bien traiter nos parents peut constituer notre clef pour le Paradis. Mais les traiter avec méchanceté ou indifférence peut nous valoir le châtiment du feu.

Une autre version
L’un des compagnons du Prophète était en train de mourir. L’un de ses frères présents entreprit comme il est ordonné dans ces moments, de lui rappeler l’attestation de foi : il n y a d’autre divinité que Dieu. Mais le pauvre homme ne put la prononcer. Conscients de la gravité de la situation, les compagnons allèrent promptement voir le Prophète pour lui soumettre le problème. Après avoir écouté les compagnons; le Prophète s’enquit tout de suite: « A-t-il une mère ? » On répondit que oui, alors le Prophète décida d’aller la voir. Le Prophète demanda à la mère du mourant :
– Comment était-il avec toi ?
– Il se conduisait bien avec moi, sauf qu’il rentrait quelquefois avec un paquet de fruits, il le dissimulait pour que je ne le voie pas et allait l’offrir en cachette à sa femme et ses enfants.
– Très bien, nous allons le jeter dans le feu, puisque tu ne lui pardonnes pas !
– Non, s’écria la mère, je lui pardonne, je lui pardonne !
Au même moment, l’homme mourant put enfin prononcer l’attestation.

Le Prophète nous raconte cette histoire : un homme des Beni Israël, appelé Jouraij Al-Abed, passait le plus clair de son temps en prière, un jour sa mère l’appela alors il se dit : « Ma mère ou ma prière ? », et il continua sa prière. Le jour suivant, sa mère l’appela de nouveau, il se dit : « Ma mère ou ma prière ? ». Il préféra continuer sa prière. Le troisième jour, sa mère l’appela encore, mais de nouveau il décida de ne pas interrompre sa prière, alors sa mère furieuse contre lui, dit : « Seigneur, ne le fais pas périr sans qu’il n’ait regardé les visages des prostituées. » Un jour que Jouraij était dans son ermitage, une femme vint le trouver et essaya de le séduire mais comme il la repoussa, elle décida de se venger. Quelques mois plus tard, elle eut un enfant et déclara devant tout le monde que cet enfant était de Jouraij. Les hommes se rendirent chez lui, le firent sortir de son ermitage, l’injurièrent et détruisirent son ermitage. Jouraij put, bien sûr, leur prouver son innocence, mais toute cette mésaventure lui arriva uniquement parce qu’il avait refusé de répondre à l’appel de sa mère !

C’est malheureusement une erreur que beaucoup de nos jeunes commettent sans penser à ses conséquences. Si Jouraij a été retenu par sa prière, mais de nos jours, les jeunes sont occupés à des choses futiles et sans intérêt; ils préfèrent rester trois heures avec leurs amis et ne daignent pas passer une demi heure avec leurs parents !

La bonté envers les parents : Même après leur mort
L’islam est une religion de justice et de compassion. Il enseigne la moralité et interdit la mauvaise conduite. Les aînés jouissent d’un statut particulier; ils doivent être traités avec respect et dignité. Les musulmans se doivent de les honorer, et cela est encore plus vrai lorsqu’il s’agit de leurs propres parents. Bien que la mort puisse venir nous chercher à n’importe quel âge, nous avons le plus souvent l’occasion de voir nos parents vieillir et requérir nos soins et notre attention. Même si en vieillissant, ceux-ci deviennent plus exigeants, impatients ou irascibles, en tant que musulmans, nous avons le devoir de les traiter avec bonté et de prendre soin d’eux en leur démontrant toute notre affection. Dans plusieurs versets du Coran, Dieu nous rappelle à la fois notre obligation d’honorer nos parents et celle de L’adorer de façon exclusive. « Adorez Dieu et ne Lui attribuez aucun associé, et traitez avec bonté vos parents et vos proches… » (Coran 4:36)

Un des compagnons du Prophète (PSL) demanda à ce dernier quelles étaient les actions que Dieu aime le plus. Le Prophète (PSL) lui répondit : « La prière offerte à l’heure et le fait d’honorer ses parents… » (Boukhari)
Les hadiths du prophète Mohammed (PSL) comportent de nombreuses paroles de sagesse sur l’obligation d’être bon et dévoué envers ses parents. Un jour, le Prophète dit : « Qu’il périsse, qu’il périsse, qu’il périsse! » Ceux qui l’entouraient lui demandèrent de qui il parlait. Il répondit : « Celui dont les parents (ou un des deux) atteint un âge avancé et qui n’entre pas au Paradis (pour s’être montré bon et dévoué envers eux). » (Mouslim)
Le respect envers nos parents est la clef du Paradis. En nous conformant aux commandements de Dieu et en donnant à nos parents l’amour et l’affection qui leur sont dus, nous sommes récompensés par le bonheur éternel.

Le musulman peut continuer d’honorer ses parents de plusieurs façons après leur mort. Il peut prier Dieu de Se montrer miséricordieux envers eux; il peut payer des dettes qu’ils auraient laissées impayées en quittant ce monde ou des dettes envers Dieu comme des jours de jeûne à reprendre ou le Hajj, s’il en a les moyens; il peut également donner en charité en leur nom. Maintenir de bonnes relations avec les membres de leur famille ou leurs amis sont un autre moyen de continuer de les honorer après leur mort. Le Prophète (PSL) a dit : « Lorsqu’une personne meurt, toutes ses actions prennent fin, à l’exception de trois : une charité continue ou un savoir bénéfique (dont les gens profitent encore après sa mort), ou encore un enfant vertueux qui prie pour lui. » (Tirmidhi)
Un des compagnons du Prophète (PSL) demanda à ce dernier : « De ce que je dois à mes parents de respect et de bonté, y a-t-il des actions que je dois encore faire pour eux après leur mort ? » Il répondit : « Oui, quatre choses : prie et demande pardon pour eux; remplis les promesses qu’ils ont faites; soit bon envers leurs amis; et maintiens leurs liens de parenté. » (Ahmad et Abou Daoud)
Il est donc clair que la bonté et la gratitude envers nos parents doivent se poursuivre même après leur mort. Le Prophète (PSL) a fait mention d’un homme qui jouira d’une position très élevée au Paradis et qui se montrera surpris de son statut. Il lui sera dit : « C’est parce que ton fils priait pour ton pardon. »

La clef du Paradis
La vie, au 21e siècle, est très mouvementée et nous sommes souvent submergés par des inquiétudes de toutes sortes à tel point que nous oublions parfois que les valeurs morales et les bonnes manières occupent une place importante dans notre mode de vie qu’est l’islam. La bonté envers nos parents est une obligation et il nous serait bénéfique de nous rappeler le comportement des premiers musulmans et de chercher à l’imiter. Ils tenaient leurs parents en haute estime, ils les aimaient et les chérissaient, respectaient les commandements de Dieu à cet égard, et n’oubliaient jamais que le Paradis se trouve aux pieds des mères. Pour nos prédécesseurs, il ne s’agissait pas que de belles paroles; il s’agissait de leur clef pour le Paradis, et ils le savaient.
Un hadith du Prophète (PSL) nous parle d’Abdoullah, fils de Omar ibn al-Khattab. En chemin vers la Mecque, il rencontra un Bédouin. Il le salua, lui céda sa place sur sa monture et lui prêta le turban qu’il portait. Un des compagnons de voyage d’Abdoullah dit : « Que Dieu te guide; ce n’est qu’un Bédouin et ces gens-là se contentent de peu. » Abdoullah lui répondit : « Le père de cet homme était un proche ami de mon père, et j’ai entendu le Messager de Dieu dire : « Le meilleur moyen d’honorer ses parents, pour le fils, est de rester en contact avec les amis de son père. »

L’islam reconnaît l’importance de la famille et une bonne relation est essentielle entre les parents et leurs enfants. Après Dieu, ce sont nos parents qui méritent le plus notre gratitude et notre obéissance. Le musulman est dans l’obligation d’obéir à ses parents. Il n’existe qu’une seule exception à cette règle et c’est lorsque les parents demandent à leurs enfants d’attribuer des associés à Dieu ou de faire une chose interdite par Dieu; dans ce cas, ils ne sont pas tenus d’obéir, mais cela ne les dégage pas de leur responsabilité d’être bons et respectueux envers eux.

Sélectionné par Sambi TOuré

Source: info-matin
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