Si la CAF se retrouve dans la merde pour ce qui est du pays organisateur de la Coupe des Nations 2019, elle le doit en grande partie au duo composé de son président Ahmad Ahmad et du marocain Fouzi Lekjaa, son principal soutien et financier. Les deux hommes se sont surtout rapprochés par leur « haine pure » contre l’ancien président, Issa Hayatou et espérait faire du mal au Cameroun. Avec le veto posé par le Roi du Maroc qui soustrait son pays de l’organisation de la CAN 2019, et le dépôt sous réserve de la candidature de l’Afrique du Sud, la CAN risque se tenir dans un pays en proie à l’instabilité et au terrorisme islamique.
L’Égypte ne manque certainement pas d’atout au niveau des infrastructures sportives, hôtelières, sanitaires, etc… Elle peut même organiser deux Coupes d’Afrique en parallèle puisqu’elle dispose d’au moins une douzaine de stades à plus de 20.000 places. Le Borg El Arab Stadium dispose d’une capacité de 86.000 places et le Cairo International Stadium de 75.000 places. Seulement dans la métropole qui est aussi la capitale du pays, Le Caire, quatre stades ont pignon sur rue. Alexandrie et Suez en ont deux chacune.
Mais ce n’est pas cela le problème. Toutes les compétitions organisées par la CAF en Égypte, en dehors des matchs qui impliquent le pays organisateur, ne déchaînent guère les passions. On pense à la CAN 2006, que Camfoot a couvert de long en large, où les stades de plusieurs matchs de bon calibre étaient pratiquement vides.
Qui, véritablement, ira voir des matchs en Egypte ? Certainement pas les occidentaux ; pas les américains, pas les australiens ou encore les asiatiques. Avec l’avènement du terrorisme islamique, la destination touristique de l’Égypte a pris un gros coup. Et c’est compréhensible. La CAF dit s’être basée en partie sur les conditions sécuritaires au Cameroun pour lui retirer l’organisation de sa CAN. Or, depuis au moins 2010, aucun événement mondial ne se tient en Égypte et pourtant Le Caire fut auparavant la plaque tournante des grands événements en Afrique. Même Ahmad Ahmad ne s’y sent pas chez lui et organise les activités de la CAF dans le Royaume du Maroc. Combien de jours le président de la CAF a t-il passé au siège social de la CAF en Egypte depuis son élection ? Les joueurs et acteurs du football seront donc les cobayes pour tester la capacité de ce pays du Proche-Orient à sécuriser les activités à grands flux humains.
Ce qui est aussi révoltant est que la CAF accepte même d’examiner la candidature de ce pays qui vit des problèmes récurant de violence dans ses stades. Depuis 2012, tous les matchs de championnat de ce pays se jouent à guichets fermés, c’est-à-dire sans aucun spectateur. La raison est le drame de Port-Saïd qui a fait 72 morts lors d’un match de championnat.
L’émeute du stade de Port-Saïd se déroule le 1er février 2012 à Port-Saïd en Égypte en marge d’un match de championnat d’Égypte de football opposant le club d’Al Masry, basé à Port-Saïd, à celui d’Al Ahly SC, basé au Caire. Au moins 72 personnes décèdent après que de nombreux supporteurs locaux aient pris d’assaut les tribunes du stade et le terrain après la victoire (3-1) de leur club. Il s’agit de l’incident le plus meurtrier de l’histoire du football égyptien. De nombreuses personnes décèdent piétinées dans les bousculades, mais aussi poignardées ou à la suite de chutes des gradins.
Ce n’est qu’en Août 2018 que la CAF de Ahmad Ahmad aurait autorisé le retour des supporters dans les gradins d’Egypte.
Les ultras égyptiens sont connus pour avoir été l’un des fers de lance de la révolution égyptienne de 2011 ayant conduit à la chute de Hosni Moubarak. Ils sont totalement violents en incontrôlables.
On se rappelle encore les incidents du match ayant émaillé le match retour entre ce pays et l’Algérie pour la qualification à la Coupe du Monde 2018. La rencontre avait été rejouée dans un pays tiers.
Mais plus grave encore est la température qui sévit en Égypte en Juin. 37 degré en moyenne et souvent on frise les 40 degré.