C’est l’un des échecs des gouvernements africains qui est visé par l’USAID et ses partenaires: la corruption sur les routes. A travers une application mobile, les citoyens peuvent désormais combattre les mauvaises pratiques de certains agents de sécurité qui font payer aux passagers des sommes d’argent indues. L’application qui a été primée à Bamako le 4 mai 2019 pourrait gâter les affaires d’agents corrompus déployés sur les frontières.
Malgré les textes garantissant la libre circulation des personnes et de leurs biens dans l’Union économique et monétaire ouest africaine(UEMOA), les voyageurs sont régulièrement plumés lors des contrôles aux frontières. La même liberté de circuler est garantie par les textes de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest(CEDEAO), mais ils sont loin d’être appliqués.
Les voyageurs sont soumis au paiement de sommes d’argents sans aucun reçu en contrepartie, et les gouvernements ferment les yeux. Les passagers se plaignent constamment de ces pratiques entre le Mali et le Burkina Faso, entre le Mali et le Sénégal. Généralement, les agents de chaque pays font subir ces paiements illégaux aux ressortissants des autres pays en violation flagrante des textes.
Les mêmes pratiques ont cours à l’intérieur de chaque pays où les voyageurs sont rançonnés par les forces de sécurité. Le cas particulier du Mali est visé par l’application mobile qui permettra de mettre les voyageurs à l’abri des abus de la part des agents. Désormais, le paiement des pénalités infligées à ceux qui violent le code de la route et le manque de documents de voyage sera protégé par les nouvelles technologies.
L’Etat malien qui a besoin de renflouer ses caisses en protégeant les recettes devrait s’intéresser à cette application mobile. Une bonne partie de l’argent payé par les usagers de la circulation n’arrive pas dans les caisses de l’Etat qui traverse une période de vache maigre. Pourtant, aucune mesure sérieuse n’avait été prise pour moraliser et retracer les pénalités sur les routes maliennes qui sont fréquentées régulièrement.
Si les ONG dont la fondation TUWINDI s’occupent de ce sujet, c’est pour apporter leur appui aux citoyens et renforcer la démocratie. Il appartient maintenant aux populations de s’impliquer pour bénéficier de cette nouvelle offre. Le plus souvent, les citoyens qui ne connaissent pas leurs droits sont victimes de paiements illégaux sur les routes. Et la catégorie de personnes victime de cet abus est très importante au Mali où la plupart des gens mobiles n’ont pas étudié.
Dougoufana Kéita
| La Sirène