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Campagne agricole à Koulikoro : Les paysans attendent désespérément les engrais

L’hivernage bat son plein dans le pays mais à des degrés divers selon les régions. Si dans certaines zones agricoles, les pluies sont au rendez-vous de façon plus ou moins régulière, d’autres par contre éprouvent quelques difficultés à obtenir des quantités suffisantes de pluies, tant la répartition dans le temps et l’espace des eaux est inégale.

 

La Région de Koulikoro et plus particulièrement dans le Cercle de Koulikoro n’échappe pas à cet état de fait. «Le visage de la campagne agricole 2020 n’est pas différent de celui de 2019 dans le Cercle de Koulikoro», constate Fouceni Koné, le chef secteur agriculture de cette localité. «Le niveau des emblavures est semblable à la même période de l’année dernière. Mais, le constat majeur qu’il faut souligner, est le retard dans le démarrage de la campagne agricole ces dix dernières années dû en grande partie aux effets du changement climatique», précise le responsable agricole régional avant d’ajouter que l’irrégularité des pluies, leur répartition dans le temps et l’espace sont des aléas qui impactent la campagne. Cette situation fait que nous conseillons aux paysans d’utiliser les variétés précoces qui arrivent à maturité à 99%, assure Koné. «Surtout que l’évolution des pluies est normale, ce qui permet d’espérer sur une bonne campagne» détaille-t-il.

Son optimisme se fonde sur le fait que les quantités de pluies recueillies du 1er mai au 31 juillet aux différents postes pluviométriques sont généralement supérieures à celles de l’année dernière à la même période. à Koulikoro par exemple au 31 juillet, 331,5 mm de pluies ont été enregistrés en 28 jours contre 298,6 en 24 jours à la même date en 2019, 495 mm en 23 jours à Sirakorola contre 322 mm en 19 jours en 2019, à Dinandougou 394 mm en 21 jours contre 306 mm en17 jours. Cependant, les niveaux ont été inférieurs à Koula avec 201 mm en 21 jours en 2020 contre 298 mm en 16 jours en 2019, Nyamina a enregistré 322 mm en 26 jours contre 327,5 mm en 22 jours en 2019, et Tienfala 313 mm en 24 jours contre 344 mm en 20 jours en 2019.

En termes d’emblavures à la date du 31 juillet 28.854 hectares de mil ont été réalisés sur une prévision de 35.000 hectares, 29.571 hectares de sorgho sur une prévision de 31.187 ha, 18.592 hectares de maïs sur une prévision de 24.150 hectares. Par ailleurs, les semis de riz accusent beaucoup de retard, soit 3.019 hectares de riz pluvial sur une prévision de 35.000 hectares, 3.447 hectares de riz de bas fond ont été réalisés sur une prévision de 35.000 hectares. De façon générale, beaucoup de cultures sont au stade de la levée, mais le maïs est à la montaison et se trouve dans les dispositions, où il a fortement besoin de fertilisation. Il faut rappeler que cette céréale a besoin de cette fertilisation pour prétendre à un bon rendement, selon l’agent Koné.

Et le chef secteur agriculture de Koulikoro de s’inquiéter vivement sur le retard accusé sur les activités de fertilisation. La campagne dernière, soutient-il, les champs avaient été fertilisés et présentaient un meilleur aspect par rapport à cette année. Sidiki Coulibaly du village de Gossi dans la Commune de Dinandougou, indique que le démarrage des travaux champêtres a été difficile à cause de l’irrégularité des pluies. «Mais, à présent, il pleut et nous avons fini avec les semis de maïs et de mil. L’heure est au désherbage. Notre seule préoccupation demeure la non disponibilité des engrais subventionnés», s’inquiète le paysan Coulibaly. Un souci que partage Daouda Traoré de Baguineda. Pour ce dernier les semis sont en cours dans leur localité et il y a insuffisance de pluies.

«Pour augmenter les rendements de maïs, on a créé des associations et coopératives pour encourager les paysans à cultiver cette spéculation grâce à la subvention d’engrais. Malheureusement jusqu’à cette première décade d’août, les engrais subventionnés ne sont pas encore disponibles or les premiers semis de maïs sont à la peine faute d’engrais», regrette Youssouf Diarra, représentant de l’inter profession maïs à Koulikoro. Si le problème n’est pas résolu à temps cela risque de compromettre la campagne, car les rendements en maïs vont fortement chuter, s’inquiète Diarra. Tous les regards sont actuellement tournés vers l’état pour résoudre rapidement ce problème d’engrais subventionnés.

Amadou Maïga
Amap-Koulikoro

Source : L’ESSOR

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