Contrairement à certaines rumeurs de plus en plus répandues, la campagne agricole 2018-2019 se déroule normalement sur l’étendue du territoire malien. A cette date, aucune pénurie d’intrants n’a été dénoncée par les agriculteurs, tel qu’annoncé par les oiseaux de mauvais augure. En dépit de cas d’inondations çà et là constatés sans entraîner des pertes de cultures, la situation pluviométrique est satisfaisante. Et, en attendant les récoltes, les espoirs sont prometteurs pour que la campagne agricole 2018 – 2019 soit à la hauteur des efforts consentis par les hautes autorités en allouant notamment 15% du budget national au secteur.
Rapproché par nos soins, le DG de l’Office Malienne de la Haute Vallée du Niger, Dr Mamadou Kané, a dit tout son étonnement « d’apprendre que des agriculteurs du Mandé ont été obligés d’acheter de l’engrais subventionné par l’Etat». Et d’expliquer que l’OHVN a mis à la disposition du Mandé 1 917 tonnes d’engrais. Le secteur de Kangaba a ainsi été approvisionné en complexe coton à hauteur de 114% des prévisions, en complexe céréale à 120% et en urée à 132%. A cette date, les cultures sont au stade de ramification, floraison et fructification pour le cotonnier, de montaison et tallage pour le mil et le sorgho, de ramification et de floraison pour l’arachide, le niébé et le sésame, de tallage, d’épiaison et de maturation pour le maïs, a détaillé notre interlocuteur en écartant par la même occasion tout cas de pénurie d’intrants dans le Mandé.
Il a expliqué par ailleurs que les dépassements dans la mise en place des intrants se justifie par l’augmentation du prix du coton graine (250 à 255 FCFA le kg) qui a motivé les producteurs à augmenter les superficies au niveau de nombreuses coopératives ayant provoqué une hausse des prévisions en approvisionnement d’intrants A cela s’ajoute la grande consommation de semences coton causée par les reprises de certaines superficies affectées par le déficit pluviométrique du mois de juin.
Le ministre l’agriculture, Dr Nango Dembélé, a laissé entendre quant à lui que les autorités ne peuvent monnayer à des fins politiques le secteur agricole qui fait figure de moteur de l’économie. « Nous ne pouvons pas nous permettre de le vendre pour des fins politiques », a-t-il confié en réplique aux accusations de promesses d’intrants aux paysans contre leurs suffrages à la présidentielle. La campagne 2018/19 a vu la mise en œuvre d’importantes réformes dans le système de distribution des engrais subventionnés par le ministère de l’agriculture et celui de l’économie et des finances pour éradiquer les fraudes liées au système de cautions techniques. Ce nouveau système de distribution avait causé des retards de quelques jours dans la mise à disposition des engrais dans villages. Ces cas ont vite été gérés à la satisfaction des producteurs. Si le rythme actuel des pluies se poursuit, le ministère de l’agriculture s’attend à de nouveaux records de production.
Amidou Keita
Source: Le Témoin