Après un début marqué par l’installation tardive des pluies, la campagne a connu par la suite une bonne répartition des précipitations dans l’espace et dans le temps.
La deuxième rencontre de concertation sur le suivi du plan de campagne agricole 2013-2014 s’est tenue jeudi et vendredi derniers dans la salle de conférence de la direction nationale de l’agriculture (DNA). Moussa Camara, conseiller technique au ministère du Développement rural qui a présidé les travaux, a annoncé que cette deuxième rencontre de concertation sur le suivi de la campagne agricole devrait permettre aux experts de l’agriculture de collecter une somme d’informations à mettre à la disposition des décideurs et de leur donner l’opportunité d’échanger sur les modalités de mise en œuvre du plan de campagne 2014-2015.Le plan de campagne agricole se définit comme la combinaison d’un ensemble d’activités, de ressources et de stratégies cohérentes destinées à atteindre des objectifs de sécurité et de souveraineté alimentaires et de réduction de la pauvreté.
Cette définition, a développé le conseiller technique, est en parfaite cohérence avec les objectifs de la politique agricole qui vise à garantir la souveraineté alimentaire et à faire du secteur agricole le moteur de l’économie nationale en vue d’assurer le bien-être des populations. La campagne agricole 2013-2014 a été bâtie autour de 7 principaux programmes d’intensification agricole à savoir le riz, le maïs, le blé, le sorgho, le mil, le niébé et le coton. Ces cultures ciblées contribuent fortement à l’atteinte de la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté.
La mise en œuvre de la campagne agricole a été marquée par un démarrage difficile des opérations de semis-repiquage eu égard à l’installation tardive des pluies dans les zones de production agricole, le déplacement massif des bras valides vers les zones d’orpaillage, le retour dans leurs zones d’origine de certains producteurs du Nord déplacés suite à la crise socio-politique. C’est à partir de la première décade de juillet que les conditions météorologiques se sont améliorées par une installation effective et une bonne répartition des pluies dans le temps et dans l’espace.
Cette amélioration a permis une exécution des travaux champêtres. Des poches de sécheresse ont été elles aussi enregistrées au courant la 3è décade de septembre et de la 1ère décade d’octobre, a constaté Moussa Camara. quatre équipes de prospection. Les réflexions ont aussi porté sur la mise en place des intrants agricoles sur l’ensemble du territoire national, la formation du personnel d’appui conseil, le développement du partenariat avec les ONG, les opérateurs économiques et les fournisseurs d’intrants agricoles ainsi que la gestion du bulletin hebdomadaire.
En ce qui concerne la crise acridienne, l’insécurité persistance dans la zone grégarigène n’a pas permis de mener des prospections. Les prospections réalisées dans les zones adjacentes n’ont pas révélé la présence de criquet. De même, aucune signalisation n’est parvenue des brigades de veille. Pour cette campagne, quatre équipes de prospection ont été déployées en deux phases. Les prospections se sont déroulées dans les cercles de Yélimané (région de Kayes), Nara (région de Koulikoro), Sévaré, Koro, Douentza (région de Mopti), a expliqué Salikou Sanogo, le représentant du Centre national de lutte contre le criquet pèlerin (CNLCP).
Par ailleurs, a-t-il révélé, une situation de résurgence de criquet pèlerin est en cours dans le Nord-ouest de la Mauritanie, car la présence des populations de criquet est constatée à Nouadhibou. Mais à la fin de la première décade du mois d’octobre 1352 hectares ont déjà été traités. « Certes la situation phytosanitaire et acridienne restent calmes, mais la vigilance doit toujours être mise à profit pour prévenir ce phénomène et sur d’éventuelles maladies animales », a préconisé le directeur national de l’agriculture, Daniel Siméon Kéléma qui a rappelé qu’une attention particulière devrait être accordée au maraîchage.
Il ressort de la communication des représentants des directions régionales de l’agriculture et du district de Bamako que la campagne agricole 2013-2014 s’est déroulée dans des conditions caractérisées par une situation sécuritaire normale et satisfaisante. La campagne est jugée moyenne à bonne par endroits. Toutefois des poches de sécheresse par endroits ont été signalées. Des dispositions sont en cours pour recenser les cercles, les communes et les villages où les poches de sécheresse ou des cas d’inondations ont été constatés.
La disponibilité des stocks de céréales de la campagne écoulée et les premières récoltes de maïs sur l’ensemble du territoire national sont jugées satisfaisantes. Par ailleurs, les prix des céréales ont connu une légère baisse sur les marchés par rapport au mois passé. Outre les techniciens du ministère du Développement rural, la journée de réflexion a regroupé les techniciens et les experts de la DNA, des directions régionales de l’agriculture (DRA), de la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT), du Service semencier national (SSN), de l’Office de protection des végétaux (OPV), du Centre national de lutte contre le criquet pèlerin (CNLCP) et de l’Agence nationale de la météorologie (ANM).
S. Y. WAGUE
Culture : LES BIOTECHNOLOGIES AU SECOURS DES PETITS PRODUCTEURS
Une nouvelle publication de la FAO invite à intensifier les efforts à l’échelle nationale et internationale pour doter les petits producteurs des pays en développement de biotechnologies agricoles. La publication Biotechnologies at Work for Smallholders : Case Studies from Developing Countries in Crops, Livestock and Fish affirme que les biotechnologies peuvent aider les petits agriculteurs à améliorer leurs moyens d’existence et leur sécurité alimentaire.
L’ouvrage porte sur 19 études de cas tirées de l’agriculture, de l’élevage et des pêches, rédigées par des scientifiques et des chercheurs du monde entier. Il décrit les réalités pratiques et les expériences de la recherche en biotechnologie appliquée à la production à petite échelle de bananes, de manioc ou de riz, à l’élevage et à l’aquaculture, dans différentes parties du monde en développement. Les études de cas englobent une vaste gamme de biotechnologies, des plus anciennes ou « traditionnelles » comme l’insémination artificielle et la fermentation, aux techniques de pointe faisant intervenir des méthodologies fondées sur l’ADN, mais sans modification génétique.
La publication a été préparée par une équipe multidisciplinaire de la FAO dans le cadre d’un projet de biotechnologies agricoles financé en partie par le Gouvernement du Canada. « Avec les bons mécanismes institutionnels et financiers, les gouvernements, les institutions de recherche et les organisations peuvent contribuer à porter les biotechnologies aux petits producteurs, en améliorant leur capacité d’affronter le changement climatique, les maladies végétales et animales, ou la surexploitation des ressources naturelles », a déclaré Andrea Sonnino, Chef du Service de recherche et de vulgarisation de la FAO. Quatre études de cas proviennent d’Inde, deux de Chine, et les autres de chacun des pays suivants: Afrique du Sud, Argentine, Bangladesh, Brésil, Cameroun, Colombie, Cuba, Ghana, Nigeria, Sri Lanka, Tanzanie et Thaïlande.
Les chercheurs ont utilisé leurs connaissances des marqueurs génétiques pour mettre au point une variété de riz tolérante aux inondations avec un rendement potentiel de 1-3 tonnes l’hectare de plus que les autres variétés en conditions d’immersion. La nouvelle variété Swarna-Sub1, brevetée en 2009, s’est diffusée rapidement et a déjà été utilisée par trois millions d’agriculteurs indiens en 2012. « Les variétés de riz tolérantes à la submersion ont permis d’améliorer et de stabiliser les rendements dans les zones sujettes aux crues subites, renforçant sensiblement la sécurité alimentaire nationale », ont souligné Uma Singh et ses collègues de l’Institut international de recherche sur le riz (IRRI), auteurs de l’étude de cas. plus de 50% de la production de carpes communes.
En Chine, la carpe Jian a été mise au point à l’aide d’une sélection génétique intra-famille et de la gynogenèse (une technique de reproduction dont sont issues des plantes-filles ‘sans père’). La carpe Jian est désormais élevée dans quelque 160.000 fermes piscicoles et assure plus de 50% de la production de carpes communes en Chine. Au nord du Cameroun, l’utilisation sur le terrain d’outils de diagnostic fondés sur l’ADN a permis aux autorités vétérinaires de dépister sans délai des foyers de peste des petits ruminants, une maladie virale extrêmement contagieuse qui frappe les chèvres et les moutons.
Grâce à un diagnostic rapide et précis, les autorités ont pu enrayer ces flambées et stopper la propagation de cette maladie fatale aux autres troupeaux. »Sans cette intervention rapide, des milliers d’ovins et de caprins auraient sans doute succombé à la maladie, entraînant des pertes pour des millions de francs CFA », ont affirmé Abel Wade et AbdoulkadiriSouley du Laboratoire national vétérinaire (LANAVET) du Cameroun. La publication affirme que les biotechnologies peuvent améliorer les moyens d’existence tirés de la production agricole, animale et halieutique en dopant les rendements et en améliorant l’accès au marché. L’introduction des biotechnologies – nouvelles et traditionnelles – dans les exploitations familiales permet également d’abaisser les coûts de production et d’améliorer la gestion durable des ressources naturelles.
Les études de cas permettent de tirer des enseignements pouvant aider les responsables politiques à prendre des décisions informées sur les programmes de biotechnologies. Les facteurs essentiels pour améliorer la productivité et les moyens de subsistance des petits exploitants sont l’engagement politique national, l’appui financier de sources non gouvernementales pour accompagner les efforts nationaux, et l’investissement national à long terme dans la recherche et les infrastructures scientifiques et technologiques.
(Source FAO)
Source: l’Essor