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Cameroun – Lutte contre Boko Haram: Le Bataillon des Forces Spéciales en gestation

Le Chef de l’Etat l’a instruit au Ministre de la Défense, pour combattre efficacement la secte. Dans la guerre qu’il a déclarée à Boko Haram, Paul Biya ne veut laisser aucun détail au hasard.

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Les experts ont analysé que seules des forces spéciales peuvent combattre efficacement le type de menace que représente les djihadistes. Ils soutiennent que face à une menace atypique qui se confond à la fois à la guérilla et au terrorisme, seules des militaires des forces spéciales peuvent espérer des résultats probants. Ils ont démontré, en s’appuyant sur les méthodes employées par nos voisins, que le déploiement massif de forces contre Boko Haram n’est pas la solution adéquate contre les djihadistes que n’arrive pas à neutraliser une des plus puissantes armées d’Afrique, celle du Nigéria. Il préconise qu’il faut des «unités en mesure de mener, de façon autonome, des opérations d’une durée pouvant aller de quelques heures à plusieurs semaines, dans un contexte hautement hostile. Agissant avec un effectif réduit contre des adversaires nettement plus nombreux, elles font appel à toutes sortes de techniques et tactiques particulières dans le but

d’exploiter les points faibles de l’ennemi et d’en tirer un avantage décisif», ainsi que définies par l’Otan.

Le président de la République, en conséquence, a instruit au ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense de mettre sur pied un bataillon spécial. Selon des indiscrétions, ce bataillon en gestation devra être composé des meilleurs éléments de nos forces de Défense. De façon profane, on pourrait penser que la création d’une telle unité est chose aisée. Beaucoup ont même avancé que des unités d’élite comme le Bir, le Btap le Gpign ou la Gp sont des forces spéciales et qu’il suffirait alors d’aller piocher au sein d’elles les meilleurs éléments pour mettre sur pied le bataillon voulu par Paul Biya. Il n’en est rien, car, selon les experts de l’Otan, « il arrive que des unités, en mesure de conduire un éventail de missions très étendu, allant du combat en terrain accidenté ou en zone urbaine aux raids commandos ou d’action directe dans la profondeur du dispositif adverse, soient appelées à tort forces spéciales ou forces d’opérations spéciales», nuancent-ils.

Le contre-exemple nigérian
Et notre confrère Laurent Touchard, spécialiste mondialement reconnu des questions de défense en Afrique, rapporte qu’au Nigéria, «la Joint Military Task Force (JTF) est parfois décrite comme une unité (ou des unités) de “forces spéciales “. Il n’en est rien. Créée à la mi-2011 dans les États du Borno et de Yobe, elle amalgame des éléments des armées de terre, de l’air, de la marine, de la police Mobile et des forces d’intervention du Department of State Service (DSS ou State Security Service – SSS). Une “JTF” est une structure temporaire destinée à faciliter la coordination entre les différentes composantes qui lui sont rattachées. Concept enseigné dans les manuels d’instruction de l’armée nigériane. Concept appliqué avant cela, par exemple, dans le delta du Niger en mai 2009 avec la création d’une autre JTF dans le cadre de l’opération Harmony, ou encore en 1996, dans la péninsule de Bakassi/Une Special Task Force (STF) opère quant à elle dans l’État du Plateau. Insistons bien: La JTF de Maiduguri n’est pas une unité de forces spéciales».

Le journaliste de Jeune Afrique poursuit: «Pour impressionnants qu’ils soient, des hommes “baraqués” en tenues noires, caparaçonnés dans des gilets d’assaut et pare-balles, lourdement armés, cagoules ne sont pas, dans la plupart des cas, des forces spéciales. Même s’il s’agit de membres d’unités commandos ou SWAT, relativement bien entraînés, capables d’accomplir certaines missions spécialisées, ils n’ont pas le niveau de compétence, les particularités des forces spéciales.

Jusqu’en janvier 2014, ce manque dans l’armée nigériane (qui fait écho au manque d’unités aéromobiles) nuit à la lutte contre Boko Haram en particulier et contre l’ensemble des groupes insurgés en général. Là où les fantassins des bataillons d’infanterie motorisée et mécanisée sont ?? avec seulement des connaissances très basiques (dans le meilleur des connaissances très basiques (dans le meilleur des cas) en lutte antiterroriste et anti-insurrectionnelle, où les commandos sont limités par leur entraînement, leur matériel, leur cadre d’emploi, eh bien les forces spéciales peuvent opérer de manière indépendante en zones hostiles, durant de longues périodes, pour des missions stratégiques (élimination d’un chef ennemi, observation et collecte de renseignements…)».

Le BIR trop gros
Interrogé sur la question, un militaire de haut rang reconnait que notre armée ne dispose pas d’une telle unité. D’après lui, c’est plus une question de moyens logistiques que d’incompétence: «Nos hélicoptères, par exemple, sont des appareils de transport. Or, pour une force spéciale, il faut avoir des engins véloces qui peuvent se faufiler agilement vers le théâtre des opérations, de plus il faut des outils de communication très sophistiqués pour ce type d’unités », argumente-t-il.

Un observateur de l’armée camerounaise, pour sa part, fait remarquer qu’« en réalité il n’y a jamais eu de forces spéciales au Cameroun. Le Bir, par son entrainement ardu et son équipement moderne a souvent fait penser qu’il en était une. Mais, par son effectif de 5000 soldats, il ne peut plus être considéré comme tel. Car, les forces spéciales ont la particularité d’être de petites unités de 200 à 500 hommes au maximum. Et les soldats qui les constituent, parce que les missions qu’ils exécutent sont particulièrement éprouvantes, n’y restent que peu de temps. Cinq ans maximum», affirme-t-il.

source : online.com

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