Dans une lettre datée du 26 mai 2023 adressée au ministre de la Santé et du Développement social par le directeur général de la Caisse malienne de sécurité sociale (CMSS), celui-ci porte à la connaissance de celle-là que, dans le cadre du contrôle des effectifs des pensionnés et de la maîtrise des dépenses de pensions, la CMSS envisage d’organiser un contrôle physique des pensionnés à partir du mois de juin 2023.
Inscrit dans le plan d’action 2023 de la CMSS, ce contrôle physique, poursuit la note, se déroulera sur toute l’étendue du territoire national et permettra de vérifier l’existence réelle des bénéficiaires de pensions.
Autre information de taille que donne la missive : “Pour les pensionnés résidant à l’étranger, leur contrôle physique se fera à travers une solution disponible en accès libre dans les représentations diplomatiques et consulaires du Mali”.
La Caisse malienne de la sécurité sociale (CMSS) est une structure publique chargée du payement des pensions des retraités. A ce titre, le service organisait tous les 5 ans des contrôles physiques de ses pensionnés. Cependant, avec son adhésion en 2017 à la Conférence interafricaine de la prévoyance sociale (Cipres), l’organisation sous-régionale regroupant les caisses de plusieurs de pays, il a été recommandé à la CMSS de procéder à un contrôle rapproché, c’est-à-dire un contrôle annuel de ses retraités.
Les contrôles physiques se font sur une campagne d’un mois, c’est-à-dire du 1er au 30. Mais, il arrive, pour une raison bien déterminée, que le délai soit étendu sur deux mois, et sans suspension de la pension. Pour faciliter le travail aux agents dans le district de Bamako, qui totalisent plusieurs dizaines de milliers de retraités, une liste numérotée est établie au niveau de chacun des points de recensement.
La touche Diéminatou
Ayant à cœur la maitrise des dépenses de pension et consciente du déficit structurel des régimes gérés par la CMSS, l’actuelle ministre de la Santé et du Développement social, Diéminatou Sangaré, alors directrice générale, avait lancé en 2019 un chantier visant à assainir la situation des dépenses de pension. Ainsi, le comité technique chargé de piloter le projet d’élaboration du logiciel de contrôle physique des pensionnés de la CMSS, s’était réuni en juillet 2020 pour le suivi de la mise en œuvre du système de contrôle physique biométrique.
Il s’agissait pour le comité de passer en revue les grandes fonctionnalités du logiciel du contrôle physique et de procéder à sa mise en production dans un bref délai.
Cet outil de contrôle physique biométrique est un acte de gestion qui permet de contrôler les dépenses liées à la pension. La finalité, c’est d’avoir une base de données fiable des pensionnés de la CMSS. L’actuel directeur général de la CMSS, Ichaka Koné, avait pris part à cette réunion en sa qualité de directeur de la liquidation et prestation Amo. En effet, les différents modules devaient être intégrés et interopérables avec la base des données des fichiers d’enrôlement des pensionnés de la CMSS faite par la Canam. C’est pourquoi, si auparavant les contrôles se faisaient de façon manuelle, maintenant ils se font à la pointe de la technologie, parce que, c’est sur des tablettes connectées sur la base des données que les opérations sont faites.
Ce système offre beaucoup d’avantages sur le temps. La CMSS essaye de s’améliorer progressivement chaque année, en faisant en sorte qu’il n’y ait pas trop de souffrance pour les retraités.
Pour le contrôle physique des retraités qui ont du mal à se déplacer, une équipe mobile est mise en place. Effectivement des équipes sont dépêchées dans les hôpitaux pour les personnes malades, mais aussi pour les personnalités compte tenu de leur agenda.
Au sein de la direction générale, une équipe de supervision de l’opération sur l’ensemble du territoire national est mise en place. L’équipe veille au bon déroulement de l’opération. Cette commission couvre l’ensemble des structures déconcentrées de la CMSS. Aujourd’hui la Caisse couvre l’ensemble des cercles du Mali.
El Hadj A.B. HAIDARA