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Caisse malienne de sécurité sociale (CMSS)/Inquiétudes sur la gestion de la DG Diéminatou Sangaré : plus de 20 ordinateurs loués à 500 millions FCFA par trimestre avec la société ‘’Technicom’’

Depuis  un moment, des notes émanant du milieu de certains travailleurs de la Caisse Malienne de Sécurité Sociale (CMSS) ne manquent pas de susciter la curiosité sur les réseaux sociaux. Ces écrits laissent croire qu’il y a manifestement de vives inquiétudes, face au nouveau management que tient à imprimer à leur boîte la Directrice Générale, Diéminatou Sangaré. À l’heure où nous écrivons ces lignes, beaucoup de choses se passent à la CMSS. Cependant, il est désormais acquis que les autorités de la transition ne doivent pas se satisfaire des coups médiatiques mais de rapports d’experts extérieurs pour laver de tout soupçon la DG de la CMSS qui intrigue plus qu’elle ne convainc.

Le cas qui fait aujourd’hui l’unanimité pour être pris très au sérieux est la manière dont est gérée la Caisse Malienne de Sécurité Sociale. Victime d’une gestion qui jure avec l’orthodoxie financière depuis un certains temps, cette caisse n’est plus que l’ombre d’elle-même. À la déception de tous. Quoique la gabegie suit son cours à la CMSS, la gestion de la Directrice générale continue à faire couler toujours de l’encre, face au clanisme et au laxisme. La DG de la CMSS, Diéminatou Sangaré, jouit toujours de certains privilèges malgré les plaintes qui fusent de tous les côtés. Mais avec l’arrivée d’une transition au Mali, il est facile de se rendre compte que beaucoup reste encore à faire afin de donner pleine satisfaction aux populations, à l’État et enfin aux bonnes règles en matière de gestion comptable et commerciale.

La DG dans l’œil du cyclone 

Selon des travailleurs de la CMSS, le constat est troublant. Pour certains qui avertissent, la gestion de la Directrice générale, Diéminatou Sangaré, doit absolument subir un contrôle véritablement indépendant. Les rumeurs devenant très alarmantes, c’est l’un des moments où les autorités de la transition doivent démontrer aux maliens qu’elles sont effectivement engagé dans une lutte incolore contre la corruption. Et cela, afin de sortir par la grande porte, à la fin de cette transition.

Nos sources sont formelles : la CMSS fait recours au service de la société ‘’Technicom’’ pour la location d’équipements informatiques et infogérance pour plus de 500 millions FCFA par trimestre. Parmi ces 26 machines en location et infogérance à la CMSS, il y a 11 qui sont installées dans les locaux de la Direction régionale du District  de la CMSS, au quartier du Dibidani. Du coup, la Caisse Malienne de Sécurité Sociale subi une hémorragie financière qui ne manquera pas de la plonger dans les abysses. Décidemment, les services de contrôle doivent débarquer à la CMSS pour s’assurer de la régularité de ces deux marchés de location d’ordinateurs, d’imprimantes et d’onduleurs  conclus avec la société Technicom.

« Non, ce n’est pas une blague. La Directrice générale de la Caisse Malienne de Sécurité Sociale (CMSS) loue des ordinateurs bureautiques et des imprimantes pour plus de 500 millions FCFA par trimestre avec la société Technicom », prévient un lanceur d’alerte sur les réseaux sociaux.
Fake news ? Tentative désespérée d’un collaborateur de se venger de sa directrice ? Autant de questions, sans réponses. Du moins, pour l’instant.
Toutes nos tentatives pour recouper ces informations auprès de la Directrice générale de la CMSS, se sont soldées par un échec.

Deux marchés jugés « irréguliers »

Selon cette alerte lancée sur les réseaux sociaux, ces locations de matériels informatiques et infogérance ont été faites au compte de la section AMO (Assurance Maladie Obligatoire) de la Caisse Malienne de Sécurité Sociale.

Portant le numéro 4622/CPMP/MSAS, le premier marché est d’un montant de 22,8 millions FCFA  (22 833 000F) par trimestre ; tandis que le second, portant le numéro 4755/CPMP/MSAS est estimé à 24,7 millions de nos francs (24 737 520F) par trimestre.
« Dans le contrat, le prestataire s’engage à livrer les équipements (ordinateurs, imprimantes et onduleurs), conformément à la demande de renseignement de prix pour la somme de 35.000F CFA HT (Hors taxe) par ordinateur et par mois. Mais aussi, 18F CFA la page HT, pour les imprimantes», poursuit l’auteur de l’alerte.

Sur cette base, dit-il, le montant total du premier contrat avec la société ‘’Technicom’’ s’élève à 273,9 millions FCFA TTC (273 996 000F) par trimestre pour tout le matériel informatique ; tandis que celui du second contrat est de 296,8 millions CFA (296 850 240F) chaque trimestre.

D’où des questions, désormais, sur toutes les lèvres : n’aurait-il pas fallu acheter ce matériel informatique, plutôt que de les louer à ce prix ? Aussi, l’on se demande que cache cette opération inavouable et drôle pour la DG de la CMSS qui est une informaticienne ?  Et enfin, comment une structure comme la CMSS peut-elle louer des ordinateurs ?

C’est certainement ce que les services de contrôle doivent tirer au clair, les jours à venir. Ils vérifieront la régularité et la sincérité de ces différents marchés, avant de donner suite à ce dossier, qui a actuellement pignon sur rue.

Un immeuble R+3 loué à 9 millions CFA par mois

Autre accusation de notre lanceur d’alerte, et non des moindres, contre la Directrice générale de la CMSS pour le compte de cette même section AMO : la location d’un immeuble R+3, sis à Sébénicoro, avec un loyer mensuel de 9 millions FCFA. La DG Diéminatou a loué cet immeuble sous prétexte qu’elle fait la rénovation de l’immeuble annexe, sis à l’ACI. Pourtant, des travailleurs de la CMSS précisent que ce bâtiment nouvellement construit n’a  pas besoin d’une réfection. Plus grave encore, la cour qui fait face à cet immeuble à Sébénicoro et qui sert de parking pour la CMSS est aussi louée par la Directrice générale. Au même moment, elle déloge la Direction régionale de Ségou qui, à l’heure actuelle, est également en location dans un bâtiment de cette ville. Et le hic qui titille, c’est qu’aucune procédure n’a été respectée en la matière. Sur cette pratique, la lettre N°0142/MEF-DNCF du 09 Août 2019 du Directeur national du Contrôle Financier, adressée aux directeurs régionaux du Contrôle financier, les délégués du contrôle financier près des institutions de la République, les départements ministériels, des organismes personnalisés et des entrepôts maliens à l’extérieur est claire. Cette lettre a pour objet de demander aux DG et aux autres de respecter les procédures en vigueur concernant les dépenses relatives aux contrats de bail.

La circulaire informe les uns et les autres que les baux doivent être conclu entre les bailleurs et le Directeur général de l’Administration des biens de l’État et approuvé par le Directeur des finances et du matériel (DFM) du département concerné. Le Directeur national du contrôle financier appelle au respect strict des prix plafonds des loyers. Ils se fixent comme suite par la communication verbale au Conseil des ministres du 12 mars 2014 : 400 000 FCFA pour les directions régionales ou les projets ; 600 000 FCFA pour les directions de service central et 1 200 000 FCFA pour les institutions de la République et les ministères.

Dans le cas de l’immeuble R+3 devant servir d’annexe à la Direction générale de la CMSS pour abriter la section AMO, la Directrice générale de la Caisse, Diéminatou Sangaré, en complicité avec le contrôle financier, a fait des injonctions. Elle a contracté elle-même le bail et a payé un trimestre soit 27 millions FCFA au bailleur que d’aucuns soupçonnent d’être un de ses proches. En payant cette facture, Diéminatou Sangaré a violé la loi qui limite ses pouvoirs d’engagement à moins de 25 millions FCFA. Et dans le cas précis, elle s’est substituée au ministre qui est le seul à engager des dépenses d’un tel montant.

Ce scandale n’est pas le seul forfait de la Directrice Diéminatou Sangaré, au compte de la CMSS. Elle a procédé à la location d’un véhicule Rénault pour les courses d’un planton.

En moins d’une année de gestion, la Directrice générale de la CMSS, Diéminatou Sangaré, a révélé au monde son vrai visage et ses grandes capacités de gestionnaire. À son arrivée à la tête de la
Caisse, confie une source interne, elle a tenté d’amadouer tout le personnel par l’instauration d’une prime qui porte son nom. Diéminatou serait irritante et allergique aux critiques.

Plus grave encore, elle refuserait de signer les pensions de retraite et c’est le DGA qui joue ce rôle. Au même moment, elle a autorisé le paiement des pensions de retraite, via orange money. Ce qui est catastrophique pour la CMSS qui ne pourra pas supporter les frais. Cela empêche le contrôle physique des pensionnées et favorise des paiements fictifs.

Autant de choses, qui selon nos sources, recommandent qu’une mission indépendante de vérification aille voir nécessairement comment la Directrice générale de la CMSS, Diéminatou Sangaré et ses sbires managent cette caisse dont l’importance dans la vie des pensionnés n’est plus à démontrer.

Sans être un oiseau de mauvais augure, il urge que cette vérification se fasse dans les tout prochains jours. Tellement les informations qui parviennent à notre rédaction font craindre le pire. Mais que risque encore cette caisse, diront les sceptiques, compte tenu de la gabegie en cours dans cette boîte ? Seuls les rapports d’une mission externe de vérification mettront un terme définitif à toutes ces rumeurs qui font craindre réellement le pire dont nous parlons.

Certes la CMSS a besoin d’un management de qualité. Cependant, il faut se méfier des apprentis sorciers ou des faiseurs de miracles dans un monde et surtout un domaine où seule l’application des règles strictes de gestion  financière pourront nourrir les espoirs. Les autorités de la transition doit finir avec les fiches que certains proches amis politiques ou conseillers leur remettent en guise d’aval pour la gestion de tel ou tel Directeur général. Encore faut-il que les autorités de la transition fassent également attention avec les offensives de charmes par voie de presse.  Comment des forages réalisés par la Directrice générale de la CMSS ont été facturés à 23 millions FCFA l’unité ? La suite dans nos prochaines éditions.

Cyrille Coulibaly

 

Source : Nouveau Réveil

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