Le samedi 6 novembre, s’est tenu dans l’après-midi dans la salle Djeli Baba Sissoko du Palais de la Culture Amadou Hampaté Bah, le meeting du Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une Transition réussie au Mali. Ce meeting avait pour but de dénoncer certaines initiatives des autorités de la Transition et dire non à la prolongation de la durée de la Transition.
Ce meeting a rassemblé tous les mouvements et partis politiques au sein du Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une Transition réussie. Ils étaient des centaines de personnes venues de toutes les communes de Bamako pour manifester leur opposition à la prolongation de la Transition.
Après le chant de l’hymne national, le porte-parole de ce cadre, l’ancien ministre Amadou Koïta a eu l’honneur de lire une déclaration. Dans cette déclaration, il a rappelé que le lundi 7 juin 2021, Dr Choguel Kokalla Maiga, membre du M5-RFP, a été nommé Premier ministre du Mali par le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta. Selon lui, de cette date à nos jours, on assiste avec regret à une remise constante des délais du Chronogramme reconduit par le gouvernement de Moctar Ouane. Qu’il s’agisse de la révision exceptionnelle des listes électorales, de l’audit du fichier électoral, de la tenue du scrutin référendaire ou encore des actes devant être posés dans le cadre des préparatifs des élections présidentielles et législatives de février 2022. Lisant cette déclaration, Amadou Koita dira que le gouvernement du PM Maïga n’a posé aucun acte pouvant rassurer l’opinion nationale et internationale sur sa volonté de respecter le délai de la transition.
« En lieu et place, il brandit les Assises Nationales de la Refondation comme la panacée aux maux qui minent notre pays et la réponse aux engagements pris par notre nation », a-t-il indiqué.
Il poursuit en disant qu’après avoir écarté le ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, légalement compétent pour l’organisation matérielle des élections, qu’après avoir ignoré tous les actes posés ( ateliers, réunions du cadre de concertations MATD-Partis politiques, élaboration d’un projet de loi électorale (consensuelle) par ce département, le gouvernement Choguel a décidé de la création et la mise en œuvre d’un organe unique de gestion des élections contre la volonté de la majorité de la classe politique et de la société civile ainsi que des techniciens du MATD(Cf atelier des 29 et 30 juillet 2021). « Ainsi, le scrutin référendaire prévu le 31 octobre 2021 n’a bien sûr pas eu lieu », a-t-il rappelé.
Le porte-parole du cadre d’échange des Partis et Regroupements Politiques pour une Transition Réussie au Mali affirmera par la suite, qu’ils ont assisté à des déclarations à travers les médias, spécifiant que « les élections ne sont pas une priorité » et que tous « détails » de chronogramme électoral seraient donnés au peuple malien et aux partenaires du Mali par les conclusions des Assises Nationales de la Refondation dont les conclusions seront connues en janvier 2022.
« Ainsi, Nous, Partis et Regroupements politiques du Cadre d’échange pour une Transition au Mali, ne comprenons plus la logique totalement contradictoire du Gouvernement mettant en danger l’évolution de la Transition et les relations avec nos partenaires concernant le Chronogramme électoral, les réformes institutionnelles et la révision des textes »,a-t-il dit. Et de poursuivre que la majorité de la classe politique et de la société civile rejette toujours le type d’Organe Unique des Elections envisagé au forceps par le Premier ministre Maiga.
Dans sa déclaration, il a aussi parlé de la dernière visite du médiateur de la CEDEAO, auprès duquel, le gouvernement s’est engagé à publier le calendrier électoral avant la fin du mois d’octobre 2021. D’après lui, force est de reconnaitre que cet engagement n’est pas tenu.
« Nous tenons le Premier Ministre Choguel Kokalla Maiga pour seul responsable des conséquences du non-respect des engagements pris devant la communauté internationale », a-t-il lancé.
Pour sa part, le Président du Cadre d’échange des Partis politiques et Regroupements politiques pour une Transition réussie au Mali, Housseini Amion Guindo, a tenu tout d’abord à mettre l’évènement dans son contexte.
Selon lui, cette sortie a pour but d’alerter les autorités de la transition sur le respect des engagements pris devant la communauté internationale et des difficultés auxquelles les Maliens sont confrontés. Pour lui, notre pays est sur le banc de la communauté internationale, donc nous avons des problèmes avec elle et au même moment nous avons des problèmes avec la communauté nationale parce qu’on n’a pas de pouvoir sur plus 80% de notre territoire.
« Il s’agit pour nous de faire en sorte que nous puissions sortir de ce problème », a-t-il déclaré. Ainsi ? s’interroge-t-il en ces termes : « est ce que nous seuls pourrons libérer notre pays et ramener la paix dans notre pays ? ». Histoire pour le président du parti CODEM d’affirmer que cela fait 14 mois que le Mali vit seul sans aucune aide étrangère. D’où ses inquiétudes face la gestion des questions sécuritaires, économiques et diplomatiques et du retour de l’ordre constitutionnel dans le pays.
Du haut de la tribune de ce meeting, il a dit que tous les partis et regroupements politiques qui sont de ce Cadre sont contre la prolongation de la durée de la transition. Et d’annoncer que dans les jours à venir ils ne risqueront pas de prendre le Boulevard de l’indépendance pour dire non à cette prolongation.
Adama Tounkara (stagiaire)