Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Mohamed Ag Erlaf, a présidé le jeudi dernier les travaux de la formation politique du Cadre de concertation national (CCN) dans la salle de conférence du département. C’était en présence des présidents de plusieurs partis politiques, des représentants de la société civile et ceux des mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger.
L’ordre du jour de la rencontre a porté sur plusieurs points dont : la composition des formations du CCN ; l’examen des propositions de modification de la loi électorale, notamment dans ses aspects relatifs aux modes de scrutin et questions diverses.
A la fin de la réunion tenue à huis clos, le président du parti Union pour la démocratie et le développement (UDD), Tiéman Hubert Coulibaly, a indiqué que le débat n’est pas encore épuisé, concernant la loi électorale, ajoutant qu’il continuera la semaine prochaine. Selon Tiéman Hubert Coulibaly, dont le parti est membre de la majorité présidentielle, la rencontre a permis de fixer les missions du Cadre de concertation national. Selon l’ancien ministre des Affaires étrangères, un souhait très fort d’inclusivité a été émis par la classe politique nationale. «Le président de la République a aussi souhaité que ce cadre soit ouvert à toutes les sensibilités, y compris aux acteurs politiques qui ont prouvé leur engagement pour le pays», a-t-il ajouté. «Il s’agit d’avoir une instance de discussion absolument inclusive pour parler de toutes ces grandes réformes que le pays doit opérer, que le gouvernement doit conduire, et que nous politiques, société civile, devons accompagner de manière à ce que nous puissions atteindre un niveau de cohésion nationale requis pour la stabilité», a précisé le président de l’UDD.
L’ancien ministre de l’Administration territoriale a également confié que les échanges, au cours de la réunion, ont aussi porté sur la composition de la formation technique du Cadre de concertation national, annonçant une possible modification du décret. Ainsi, a expliqué Tiéman Hubert Coulibaly, pour la formation technique, il a été convenu que l’ensemble des partis politiques soit représenté par 25 membres, la société civile par 10, les mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation par 10 et l’Etat par 5. «Pour le reste, nous sommes sur un round de discussion qui doit aller vite. Nous avons émis la préoccupation d’aller rapidement. La semaine prochaine, nous allons terminer avec tout ce qui concerne la loi électorale, dans les modifications qui doivent être apportées, pour que le gouvernement puisse aller vite», a t-il développé.
Tiéman Hubert Coulibaly a également insisté sur le respect du calendrier électoral. «Le vœu est qu’au 30 juin, pour ce qui concerne les élections législatives, nous ayons pu faire ce qui doit être fait», a espéré Tiéman H. Coulibaly.
Par ailleurs, le leader de l’UDD a souhaité la présence, lors de la prochaine session, des représentants du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), dirigé par le chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé. Il a, au passage, noté un progrès avec la participation de plusieurs autres partis ou regroupements de formations politiques. «Nous ne sommes pas dans une situation de blocage ou de rupture. Les discussions sont en cours, il faut les poursuivre et avoir un peu de patience, afin que les uns et les autres saisissent l’importance des enjeux et surtout la sincérité de la démarche», a conclu Tiéman Hubert Coulibaly.
De son côté, le président du Conseil national de la jeunesse (CNJ), Souleymane Satigui Sidibé, a soutenu que le décret qui va être révisé permettra d’avoir un cadre inclusif. Pour lui, l’implication de tous les acteurs apportera une contribution de taille à la modification de la loi électorale. «Je pense déjà que les propositions faites par le gouvernement reflètent la réalité du contexte politique et social de notre pays. Il s’agit pour nous membres du cadre de voir comment maintenant accompagner le processus avec de bonnes propositions», a-t-il admis.
Selon Souleymane Satigui Sidibé, l’implication des jeunes, des femmes et de la diaspora, la prise en compte des préoccupations des groupes signataires de l’Accord, de la classe politique permettront d’avoir des élections crédibles, inclusives et apaisées. Il a estimé que le couplage des élections législatives au référendum était une très bonne chose. Les acteurs se sont mis d’accord, ce qui donne désormais une bonne version du décrispation climat politique au Mali.
Seydou Diamoutene
Source: 22 Septembre