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Burundi: Nkunruziza de retour dans son palais présidentiel

Si le coup d’Etat a échoué, les opposants reprennent les manifestations contre un 3e mandat du chef d’Etat

Pierre Nkurunziza president burundais

Après l’échec du putsch au Burundi, Pierre Nkurunziza est rentré, vendredi, au palais présidentiel et devrait s’adresser à la nation, tandis que les manifestations des opposants à un troisième mandat du chef d’État ont repris à Bujumbura.

Alors que la tentative de coup d’État a échoué au Burundi, un porte-parole de la présidence a annoncé vendredi 15 mai, en début d’après-midi, le retour du chef de l’État dans le palais présidentiel.

Pierre Nkurunziza devrait s’adresser à la nation burundaise dans la journée. “On doit s’attendre à ce qu’il appelle la nation au calme, à la paix et à l’unité et surtout que la population puisse se préparer sereinement pour les élections”, a déclaré sur France 24 Gervais Abayeho, un de ses portes-paroles.

“Le président demande à tout Burundais qui aurait des réclamations à faire, de le faire par le dialogue et de ne pas recourir à la violence”, a-t-il ajouté, alors que des manifestations ont repris vendredi. La présence massive de l’armée dans les rues de Bujumbura n’a en effet pas découragé les protestataires.

Quelques heures à peine après la reddition des putschistes et l’arrestation de ses principaux leaders – celle du général Niyombaré demeurant incertaine -, un journaliste de l’AFP a vu la police disperser, à coups de tir de sommation, des centaines de manifestants dans les rues du quartier périphérique de Musaga, dans le sud de la capitale, rassemblés par groupes de quelques dizaines autour de barricades.

Les manifestations avaient été interrompues depuis mercredi, en raison des affrontements à l’arme lourde entre l’armée loyaliste et les putschistes. Mais la société civile, en pointe depuis le 26 avril dans la contestation d’un troisième mandat de Pierre Nkurunziza qu’elle juge anticonstitutionnel, a appelé à redescendre dans la rue dès vendredi matin.

“Par principe, la société civile est contre les coups d’État, mais nous notons que les Burundais ont accueilli en grande liesse la tentative de coup d’État, ce qui montre que le peuple burundais a aujourd’hui besoin de changement”, a déclaré Vital Nshimirimana, chef du collectif anti-troisième mandat, lui-même dans la clandestinité. “Nous appelons les Burundais encore une fois à se mobiliser et à reprendre les manifestations”, a-t-il affirmé.

Risque de représailles sévères

Si le putsch a échoué, les raisons de la crise demeurent. “La volonté de Nkurunziza de briguer un troisième mandat est toujours là et la société civile est toujours contre. Les jeunes qui étaient dans les rues vont y revenir, mais dans des conditions plus difficiles. L’armée est très présente et la répression risque d’être brutale”, analyse Jean-Karim Fall, rédacteur en chef à France 24 et spécialiste de l’Afrique.

D’après les journalistes sur place, l’ambiance dans les rues de Bujumbura vendredi après-midi était effectivement électrique et les policiers déployés extrêmement nerveux. Un officier a notamment lancé aux manifestants : “Sachez que ceux qui mettent des barricades seront désormais considérés comme des putschistes.”

Les défenseurs des droits de l’Homme redoutent une escalade de la violence. “Il y a un risque d’accroissement des représailles contre ceux qui s’opposent à un troisième mandat du président Nkurunziza ; contre les médias – on l’a vu avec les attaques contre les radios du pays ; et contre les défenseurs des droits de l’Homme”, s’inquiète Tchérina Jérolon, adjointe au bureau Afrique de la Fédération internationale de la ligue des droits de l’Homme (FIDH).

Plus de 20 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations dans les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre et plus de 105 000 personnes, selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), ont fui vers les pays voisins, la Tanzanie, le Rwanda et la République démocratique du Congo.

(Avec AFP)

 

Source: i24news.tv

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