Au Burkina Faso, les soldats du régiment de sécurité présidentielle exigent la démission du Premier ministre, Yacouba Isaac Zida et celle des autres militaires du gouvernement. Une grogne qui a pour origine des nominations et des promesses non tenues par le chef du gouvernement burkinabè.
Tout est parti de la déclaration inattendue du Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, le 13 décembre 2014 à la place de la Révolution. Face à la pression de la foule, le lieutenant-colonel avait déclaré que le régiment de sécurité présidentielle serait rattaché à l’armée de terre pour d’autres missions : « Des missions de lutte contre le terrorisme et le grand banditisme. »
Quelques semaines seulement après cette sortie, le chef du gouvernement procède à des nominations au sein du régiment de sécurité présidentielle. Un proche de Yacouba Zida est nommé chef d’état-major particulier à la présidence. Les soldats réfutent cette nomination, car le nouveau promu est moins gradé que le chef de corps qu’il est censé commander.
Recul du Premier ministre
L’autre récrimination de la troupe porte sur les affectations d’une dizaine d’officiers du RSP dans d’autres corps. Les soldats perçoivent ces mobilités non seulement comme une décapitation, mais aussi comme un démantèlement progressif de leur régiment.
Les soldats ont alors décidé de convoquer le Premier ministre, le 30 décembre dernier, pour des explications. Les échanges ont été tendus, mais un compromis avait été trouvé. Les affectations ont notamment été annulées et le Premier ministre avait promis de revenir sur la nomination du chef d’état-major particulier et d’examiner également les nominations à la tête du RSP. Las d’attendre la concrétisation de ces promesses, les soldats ont décidé d’entendre à nouveau Yacouba Isaac Zida.