Le Burkina Faso est en deuil suite à l’attaque terroriste qui a visé, ce samedi 24 août, des civils à Barsalogho, un village situé dans la région du Centre Nord. Une équipe gouvernementale composée des ministres de la Sécurité, de l’Action humanitaire et du porte-parole du gouvernement, s’est rendue sur place pour témoigner sa solidarité aux familles endeuillées et aux blessés. Les autorités du Burkina Faso ont par ailleurs annoncé une prise en charge gratuite des blessés.
Selon les habitants du village endeuillé, plus de 600 jeunes et des personnes âgées s’étaient mobilisées pour creuser des trous. Des dispositifs censés piéger les pick-up ennemis et protéger l’armée de terre.
Depuis l’attaque meurtrière, à Kaya, ville la plus proche de Barsalogho, des informations souvent non vérifiées, circulent sur les réseaux sociaux.
Mais de source crédible, ce lundi, le marché de Kaya sera fermé pour permettre aux familles éplorées de pouvoir enterrer leurs proches. Certains habitants préfèrent rester discrets, de peur d’être considérés comme des complices.
C’est le cas de cet homme que nous appellerons Jonas, qui connaît bien le village de Barsalogho et la ville de Kaya où il vit actuellement : «C’est vrai que c’est un coup dur et ça fait vraiment mal et c’est le même ressenti à Barsalogho. C’est choquant, mais on ne va pas baisser les bras. C’est tellement compliqué, vous voyez entre Kaya et Barsalogho il y a 40 km et on ne peut pas quitter Barsalogho vers Kaya sans être accompagné».
Ambiance lourde
L’attaque survenue samedi contre les civils aurait duré près de 8h, selon les informations qui ont circulé sur les réseaux sociaux.
C’est un message radio du service des renseignements qui a, par la suite, confirmé la nouvelle de l’attaque de Barsalogho, indiquant un «bilan très lourd, plus de 100 morts et près de deux cents blessés, un pick-up de l’armée et une ambulance militaire emportés».
Jonas décrit une ambiance de suspicion qui impose la prudence : «Lorsque vous appelez un proche à Barsalogho, il se trouve qu’il est soit complice ou pas. Donc, lorsque les militaires investiguent et vérifient les appels et quand il se trouve que vous avez eu à joindre quelqu’un, vous êtes systématiquement considérés comme son complice. Donc, c’est vraiment difficile. Moi j’ai de nombreuses connaissances à Barsalogho que je n’appelle plus à cause de la situation. Même également à Kaya des familles éplorées que nous sommes allés rencontrer, vraiment les gens sont sous le choc».
A Kaya, des initiatives personnelles sont prises dans le but de collecter du sang afin de faciliter la prise en charge d’éventuels blessés qui seraient évacués depuis Barsalogho.
Les attaques terroristes continuent d’endeuiller le Burkina Faso alors que l’armée dit poursuivre les opérations de reconquête du territoire national.
Suite à la lâche attaque terroriste qui a endeuillé la commune de Barsalgho, le gouvernement burkinabè appelle à l’unité nationale derrière les Forces combattantes.
Le ministre d’État, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a souligné la nécessité de rester soudés face à la barbarie terroriste qui vise à affaiblir le pays. Une délégation gouvernementale s’est rendue à l’hôpital de Kaya pour témoigner de la solidarité du président du Faso envers les blessés, majoritairement des femmes, des enfants et des personnes âgées. Le gouvernement assure une prise en charge adéquate des victimes et exprime sa ferme conviction que le Burkina Faso triomphera du terrorisme.
Par Abdoulaye OUATTARA